Uccellini est l'un des précurseurs de la tradition instrumentale du Baroque italien et constitue une étape importante dans la constitution d'un répertoire idiomatique pour le violon.
Biographie
Marco Uccellini fait ses études à Bertinoro entre 1627 et 1634, puis au séminaire d'Assise et est ordonné prêtre après 1635[1]. Son premier opus est perdu, mais il publie sa seconde œuvre en 1639. De 1641 à 1662, il est aumônier et musicien (directeur musical), avec le titre de capo degl' instrumentisti, à la cour d'Este à Modène[2], auprès de François Ier. À la même époque sont publiés les opus 3 et 4.
La même année, il exerce à la cour Farnese à Parme, de 1665 jusqu'à son décès en 1680. À Parme, malgré sa prédilection pour la musique instrumentale, il participe à plusieurs spectacles importants sur des sujets mythologiques, tels les balletsLe navi d'Eneas (1673) et Il giove d'Elide fulminato (1677) et l'opéraGli eventi di Filandro et Edessa (Parme, Collegio dei Nobili, 1675)[2], dont nous ne connaissons que les livrets.
Uccellini est « l'un des plus géniaux précurseur de la tradition instrumentale du Baroque italien »[3] : excellent violoniste, il perfectionne la technique de l’archet, introduit l'usage de la 6e position, utile pour jouer les notes aiguës dont ses partitions pour violon regorgent. Comme son nom signifie « petits oiseaux », beaucoup ont pensé que ces notes aiguës venaient de là. En Italie, il est le premier à utiliser la scordatura, artifice typique de l'école allemande, et à consacrer des sonates pour le violon seul[2].
Œuvre
La majeure partie de l'œuvre de Marco Uccellini est perdue. Seules 22 sonates pour violon nous sont parvenues par les éditions d’époque (publiées à Venise, mais également Amsterdam et Anvers). Si l'opus 1 n'a pas été retrouvé, il laisse un livre de psaumes et litanies concertantes de une à cinq voix, l'op. 6 de 1654.
Le style de ses sonates baroques est très original, notamment l'opus 5 pour violon seul et basse (1649), contenant des variations sur des chants traditionnels[3]. Avec l'opus 4, elles représentent le plus haut point de développement du genre avant Schmelzer et Biber et sont clairement des homologues des toccatas pour clavier[4].
Un trait de la Sonata ottava à violino solo & basso continuo, opus 5.
Dans les opus 3 et 4, les thèmes comprennent une intéressante sélection de chansons populaires de l'époque[4]. Dans les autres livres, l'effectif nécessite jusqu'à sept instruments[3]. La plupart des sonates sont essentiellement à trois mouvements, mais d'autres se divisent en cinq sections. La variation et la répétition de petites séquences sont ses méthodes préférées de développement. Les partitions précisent beaucoup de détails destinés aux interprètes.
Son style est plus tard développé par l'école de Bologne : Cazzati, Vitali et Bononcini[4] et constitue une étape importante dans la constitution d'un répertoire idiomatique pour le violon[5].
Symphonie La gran battaglia
Symphonie La suavissima
1639 : Opus 2 - Sonate, sinfonie et correnti (Sonates, Symphonies et Courantes)
Sonate n° 8 : pour 2 violons
Sonate n° 11
Sonate n° 12
1642 : Opus 3 - Sonate, arie et correnti (Sonates, Courantes et Airs) - Venise
Le mariage de la poule et du coucou
Sonate n° 4 : La Trasformata
Sonate n° 9 : La Reggiana
Air n° 5 : La Bergamasca
Air n° 6 : Un balletto
Air n° 9 : L'Emenfrodito
1645 : Opus 4 - Sonate, correnti, et arie da farsi con diversi stromenti… [« Sonates, Courantes et Airs »] (Venise, Allessandro Vincenti)
Sonate n° 2 : pour violon solo La Luciminia contenta
Sonate n° 5 : Sonata overo Toccata La Laura rilucente
Sonate : La Vittoria trionfante
Sonate n° 2 : La Luciminia contenta
Sonate n° 4 : La Hortensa virtuosa
Sonate n° 9
Sonate n° 18 : pour 2 violons
Sonate n° 20 : pour 2 violons
Sonate n° 25
Sonate n° 27
Sonate n° 26 : La Prosperina
Sonata n° 27
Courante n° 4
Courante n° 9
Courante n° 20
Air n° 2
Air n° 3
Air n° 9
Air n° 11 Il Caporal Simon
Air n° 13 Questa bella sirena
Air n° 14 La mia Pedrina
Air n° 15 La Scatola dagli agghi
1649 : Opus 5 - de Sonate over canzoni da farsi a violino solo, e basso continuo... (Sonates)[6]
Sonate over toccata n° 1
Sonate n° 3 pour violon et basse continue
Sonate over toccata n° 4
Sonate over toccata n° 5
Sonate n° 8 pour violon et basse continue
Sonate n° 9 pour violon et basse continue
Sonate n° 10 pour violon et basse continue
Sonate n° 12 pour violon et basse continue
1654 : Opus 6 - Salmi a 1, a 3, 4, et a 5 concertati parte con istromenti e parte senza con Letanie della Beata Vergine Concertate a 5 con istromenti - Venise
1660 : Opus 7 - de Compositioni armoniche sopra il violino e diversi altri strumenti, Ozio regio (l'Oisiveté royale)
C'est une collection de 37 petits morceaux pour le violon et la basse continue joints ad libitum par un deuxième et un troisième violons. La première édition de cette composition a été imprimée à Venise en 1660 et réimprimée à Anvers en 1669.
1667 : Opus 9 - Sinfonici concerti brevi e facili (concerts symphoniques brefs et faciles)
Sinfonia nona a tre
Sinfonia prima
Sonate n° 1
Discographie
Sinfonici concerti - Schola Cantorum Basiliensis : Jaap Schröder, Trix Landolf, Hedwig van der Linde, Ursula Pachlatko, Käthi Gohl, Brian Franklin, Hopkinson Smith, Johann Sonnleitner (27-30 août 1980/19-21 septembre 1983, Deutsche Harmonia Mundi) (OCLC780118591).
Œuvres pour violon - Hélène Schmitt, violon ; Markus Märkl, clavecin et orgue ; Karl-Ernst Schröder, théorbe, guitare ; Arno Jochem, violone (23-25 février 1999, Christophorus)[7] (OCLC45847141)
La Hortensia virtuosa : sonates pour violon - Lucy van Dael, violon ; Jaap ter Linden, violoncelle ; Bob van Asperen, clavecin et orgue ; Toyohiko Toyohiko Satoh, luth (mars 2003, Æolus) (OCLC163368989)
Sonata over Canzoni, op 5 (1649) - Arparla : Davide Monti, violon baroque ; Maria Christina Cleary, harpe double (18-20 juillet 2013, Stradivarius STR 37023)[6] (OCLC920686209)
(en) Fred M. Pajerski (thèse), Marco Uccellini (1610–1680) and his Music, Ann Arbor, Université de New York, (OCLC15812872)
Alberto Conforti (trad. Rita Petrelli), Le violon [« Il violino »], Milan, Flammarion, , 160 p. (ISBN2-08-201833-4, OCLC319796720), « Collections, collectionneurs, ventes, imitations », p. 142.
Marc Honegger, « Uccellini, Marco », dans Dictionnaire de la musique : Les hommes et leurs œuvres, Éditions Bordas, coll. « Science de la Musique », , 2e éd. (1re éd. 1979), viii-683 à 1372, Tome II (L-Z) (OCLC312098944), p. 175.