Freydefont a étudié la littérature, l'esthétique et l'histoire à l'École nationale supérieure des arts de Clermont-Ferrand. Il y réalise 40 spectacles de théâtre entre 1966 et 1987 (33 décors, 12 mises en scène), fonde la compagnie d'acteurs Chiens Jaunes en 1976 et enseigne la scénographie à partir de 1984. En 1987, il fonde avec Rémi Bourdier, Dominique Troisville et Xavier Fabre le département CEA Architecture et Scénologie à l'école d'architecture de Clermont-Ferrand et rejoint l'école d'architecture de Nantes en 1999 en tant que directeur de ce département. Avec Bruno Suner et Laurent Lescop, il a formé à partir de 2006 le GERSA, Groupe d'étude et de recherche en scénologie et architecture, qu'il a dirigé jusqu'à son départ à la retraite en 2013.
Parallèlement à ses activités d'enseignant, Freydefont a publié de nombreux ouvrages sur la théorie et la pratique du théâtre. Il a travaillé avec des troupes et des ateliers de théâtre de rue, notamment avec Royal de Luxe, François Delarozière (La Machine) et Michel Crespin (FAI-AR Marseille). Il a été secrétaire de l'association des scénographes de France.
En 2009/2010, Marcel Freydefont et Francois Delarozière/La Machine[2],[3] ont mis en scène pendant 5 jours l'« Éxpédition végétale »[4] sur la place de l'hôtel de ville de Dessau[5]. Cette création faisait partie du projet F.A.U.S.T.T. (Fusion.Architektur.Urbanismus.Szenographie.Technik.Territorium), développé par des étudiants de l'école d'architecture de Nantes[6] et de l'école supérieure d'Anhalt (Manfred Sundermann) en collaboration avec la scène de la fondation Bauhaus de Dessau (Burghard Duhm) à l'occasion de la fête des couleurs « Grün »[7],[8]. Par la suite, l'Éxpédition végétale a été présentée à Metz, Anvers, Hambourg, Rennes, Nantes, Buenos Aires et ailleurs.
Théâtre urbain
Marcel Freydefont était un érudit du spectacle et de la scénographie en Europe, depuis ses débuts dans l'Antiquité (Vitruve) jusqu'à nos jours (Walter Gropius, Oskar Schlemmer, Friedrich Kiesler, etc.). Il a développé la théorie d'un théâtre immersif à partir de cette tension historique. La scène et le spectacle devaient sortir du théâtre pour s'immerger dans le quotidien. La ville est une scène, le bâtiment est une scène, la scène est une scène, expliquait-il. Du théâtre immersif, Marcel Freydefont a tiré en 2009 le théâtre infusé. Il le concevait comme un jeu d'histoires imaginaires sur plusieurs jours, sur les scènes données de lieux réels, dans le but d'agir sur la cohabitation publique et de la modifier :
« Nous, scénographes, disait-il, sommes en quelque sorte un complément de circonstance de lieu et de temps qui permet à l'action d'avoir lieu. »
— Marcel Freydefont
Ouvrages (sélection)
Les lieux scéniques en France 1980-1995 : 15 ans d'architecture et de scénographie, 1997
La Machine spectacle, 2013
Théâtre public n° 215 : Le théâtre et la ville, 2015
Scénographes en France (1975-2015) : Diversité & mutations, 2015