Marc Miron nait dans le diocèse de Tours. En 1558, il obtient son doctorat en médecine à Faculté de médecine de Paris. Il obtient la fonction de doyen de la faculté[1].
La famille Miron habite à Paris, dans l'hôtel particulier La Joyeuse, situé du 37 au 43 rue de Turenne, dans le Marais[2]. Seule subsiste aujourd'hui la fontaine de Joyeuse, inscrite au titre des monuments historiques depuis le [3]. En 1576, il est seigneur du château de l'Hermitage, à La Queue-en-Brie[4], qu'il lègue à ses descendants et seigneur de La Ferrière.
Carrière
Marc Miron est le Premier médecin d'Henri III, la fonction hiérarchique de médecine la plus élevée du royaume. Il est le premier à être revêtu du titre d'Archiatrorum Comes, à Sanctioribus Confiliis[1]. En 1573, son maître l'emmène en Pologne. Il le ramène l'année suivante.
Henri III ne lui confie pas seulement sa santé, mais s'enquiert de ses conseils dans ses affaires les plus épineuses. Marc Miron est envoyé à Paris dans un temps de trouble et soutient fortement les intérêts de son Maître contre les Guises.
Il devient capitaine et gouverneur de la ville de Crécy, grand maître enquêteur et général réformateur alternatif des eaux et forêts de Normandie en 1586. Les États généraux obligent le roi à le chasser de son entourage en .
« Miron le suivoit pas à pas,
Menant ses vaches à grant joye,
Dont il a faict un grant amas
A Eventard[6] et à la Haye[7].
Mais quant le bonhomme eust sa proye,
Depuys il ny retourna pas.
Il nest que daller[8]. Michel Luette, Pique-mouches, 1592 »
Controverse sur l'auteur de la Relation de la mort de MM. les duc et cardinal de Guise, par le sieur Miron, médecin du roi Henry III
Ce texte figure parmi les sources utilisées par l'historiographie pour documenter le scénario de l'assassinat des duc et cardinal de Guise. Deux éditions du XIXe siècle (Archives curieuses de l'histoire de France en 1836 et Nouvelle collection des mémoires pour servir à l'histoire de France en 1837) rapportent ce récit qui servira aux historiens contemporains pour donner les détails du scénario imaginé et réalisé de l'assassinat sans remettre en cause l'auteur du manuscrit, attribué à Miron.
Or, les études récentes[9] prouvent que le manuscrit source du récit n'a pas comme auteur le médecin du roi Henri III mais provient de plusieurs manipulations de l'histoire dès le début du XVIIe siècle à des fins politiciennes.
Notes et références
↑ abc et dJean Baptiste Louis Chomel, Essai historique sur la médecine en France, chez Lottin l'ainé, libraire-imprimeur de monseigneur le duc de Berry, rue S. Jacques, près S. Yves, au Coq, (lire en ligne)
↑André Joubert, Étude sur les misères de l'Anjou aux XVe et XVIe siècles, p. 200.
↑Eventard, châtau, commune d'Ecouflant. C'était la maison de plaisance des évêques d'Angers depuis la fin du Xe siècle. On remarque dans une chambre l'inscription suivante: Charles Miron, évêque d'Angers, m'a fait faire en 1609, et ses armoiries.
↑La Haye-aux-Bonshommes, commune d'Avrillé, prieuré de l'Abbaye de Grandmont, fondé vers 1178 par Henri II dans le parc des comtes d'Anjou, qu'il donna aux religieux avec divers domaines dans les paroisses de Montreuil-Belfroy et sur la vallée. En dehors de l'enclos s'élevait la Maison prieurale. Charles Miron, évêque d'Angers, était prieur de la Haye-aux-Bonshommes en 1592. (Dictionnaire historique de Maine-et-Loire, t. II, p. 342.)
↑Il s'agit d'une ellipse qui signifie : il suffit de courir sus aux royaux pour les mettre en déroute.
↑Marie-Pierre Litaudon, « L’archive dans tous ses états. Enquête autour de la « Relation de la mort de MM. les duc et cardinal de Guise, par le sieur Miron, médecin du roi Henri III. 1588» », Les Dossiers du Grihl - Hors-série n°7, (lire en ligne)