Marc-Étienne Lansade rejoint le FN à l'occasion de l'élection présidentielle de 2012[8]. Michel Henry relève qu'il est « parachuté à Cogolin, [...] sans expérience en politique ni connaissance de la ville, à part sa vie nocturne »[6]. Marianne souligne qu'il est alors « inconnu du grand public et d'une majorité de militants du Front national » et qu'il est promu par Marine Le Pen et son directeur de cabinet Nicolas Lesage, ainsi que par Louis Aliot[2]. Lors des élections municipales de 2014, sa liste l'emporte avec 53,1 % des voix face à celle divers droite conduite par Jacques Senequier[9]. Lui-même indique par la suite ne pas avoir cru à la possibilité d'une victoire[10].
Au début de son mandat, il fait démonter un campement de Roms par des tractopelles municipales : la scène est filmée par la municipalité qui publie la vidéo sur les réseaux sociaux[10]. Il propose de donner le nom de Maurice Barrès à un parking, avant de renoncer devant la polémique, et s'oppose à la tenue dans sa ville d'un spectacle de danse orientale[11]. Il embauche aussi un militant identitaire, Julien Langella, pour gérer sa communication[12]. Comme dans la plupart des villes gérées par le FN, le conseil municipal adopte une charte anti-migrants qui marque son opposition à l'accueil de personnes expulsées de la jungle de Calais[10]. À partir de l'été 2016, il est parmi les maires qui tentent d'interdire le port du burkini sur les plages de sa commune[13]. En 2019, il organise dans sa commune une vente aux enchères de l'ONG SOS Chrétiens d'Orient[14].
Public Sénat indique que « la plupart de ses ambitions pour la commune, sont des projets immobiliers. Création de logements, résidence haut de gamme pour le troisième âge, centre médical, réfection de la place des boules, juste devant le « café des sports » le quartier général des militants frontistes… les chantiers ne manquent pas. Mais il rêve surtout de réaménager les marines de Cogolin, un des plus vastes ports de la Côte d’Azur, pour créer un complexe touristique, à coup de cession de terrains municipaux à bas prix, ou d'aménagement de zones protégées. [...] Les parcelles communales sont bien souvent vendues à des prix défiants toute concurrence, des terrains bradés, cédés au tarif de terres parcelles non constructibles. Malgré l’opposition de certains habitants, et les recours les promoteurs défrichent rapidement, sans faire attention aux espèces protégées »[10]. L'opposition conteste vivement sa décision de vider le seul musée de la ville, « La demeure Sellier », pour le privatiser et le transformer en hôtel[10]. Pour ces projets immobiliers, il fait appel à Jean-Marc Smadja, cousin des époux Balkany, qui assiste à tous les conseils municipaux où il est question d’urbanisme[10].
Au conseil municipal, le groupe FN enregistre dix démissions, soit le nombre le plus important parmi les mairies FN ; Marc-Étienne Lansade est critiqué pour son entourage et ses méthodes (concession de plage cédée à une connaissance personnelle, vente du dernier terrain communal en bord de mer)[15],[5].
Lors des élections municipales de 2020, sa liste l'emporte au second tour avec 58 % des voix face à celle de Mireille Escarrat, candidate divers centre, qui avait fusionné les quatre listes d'opposition entre les deux tours[16].
Après la démission de Marion Maréchal de la présidence du groupe FN en , il se déclare candidat pour prendre sa succession, avant de se retirer « pour ne pas créer une division supplémentaire » et de s'abstenir[17].
Sur l'échiquier politique
Au FN (2012-2017)
Il indique avoir « commencé à [se] rapprocher vraiment du Front national en 2007 », par l'intermédiaire de Nicolas Lesage qui lui demande de travailler en tant qu'expert immobilier sur la vente du siège du FN[2]. En , il entre au comité central du FN[18].
Il est proche de Marion Maréchal, qu'il a poussée à se présenter comme tête de liste aux élections régionales alors que Jean-Marie Le Pen entendait encore obtenir cette place, et un ami de son assistant parlementaire Arnaud Stephan[2],[19]. Marianne indique qu'il « s'en tient à la ligne droitière et conservatrice établie » par Marion Maréchal[2].
Pour Marianne, « Lansade incarne cette génération d'élus inexpérimentés mais présentables pour lesquels l'extrême droite, en quête de respectabilité, a les yeux de Chimène »[2].
Sans parti (2017-2022)
Il annonce son départ du FN en , dans le contexte de divisions internes après les élections nationales de 2017. Il se dit « en désaccord profond avec la ligne du Front national qui a changé », en particulier avec ses « propositions économiques et sociales qui vont dans le mauvais sens », se présente comme « un homme de droite » et affirme avoir mis en cause, « depuis le début », « les 35 heures, la retraite à 60 ans et la sortie de l'euro ». Il indique alors opter pour l'étiquette divers droite[20],[21]. Il réaffirme cependant son plein soutien à Marion Maréchal, qui s'est retirée de la vie politique quelques semaines plus tôt et qu'il dit « admirer »[22]. Marianne indique que son départ du FN pourrait aussi s'expliquer par sa volonté de « se positionner dans l’éventualité où sa favorite se lancerait dans une nouvelle aventure politique », ou encore par son souhait de « poursuivre son plan d’urbanisation de Cogolin hors des radars, qu’ils soient médiatiques ou administratifs »[7].
Marc-Étienne Lansade se présente aux élections législatives dans la quatrième circonscription du Var en tant que candidat suppléant aux côtés d'Éric Zemmour. Il échoue en troisième position avec 23,19% des voix, derrière Sereine Mauborgne (Ensemble !) et Philippe Lottiaux (RN)[27].
D'autre part, il comparait en septembre 2024 pour abus de faiblesse dans une autre affaire et est condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et trois ans de privation de ses droits civiques[28].
En septembre 2024 il est mis en examen pour corruption, escroquerie en bande organisée et complicité de détournement de fonds publics, étant soupçonné d’avoir touché des sommes d'argent en échange de l’attribution d’un marché public en 2017[28]. Il aurait touché selon la justice au moins 1,2 million d’euros en espèces[28].