La fondation d'une manufacture d'armes à Tulle s'inscrit dans une tradition de production métallurgique attestée au XVIIe siècle sur les bords de la Corrèze, de la Montane et d'autres petits cours d'eau environnants. Elle est constituée en 1690 à l'initiative de Martial Fénis de Lacombe, procureur du Roi au présidial de Tulle, qui transforme un de ces moulins en fabrique de canons de fusil, et s'associe à Michel Pauphile, arquebusier à Souilhac.
La nouvelle usine se spécialise dans la marine, bénéficiant de la relative proximité de l'arsenal de Rochefort. Le métal utilisé provient dans un premier temps principalement de mines situées en Dordogne[1].
En 1777, la manufacture, qui se développe à Souilhac, obtient la reconnaissance royale, puis devient officiellement « manufacture d'État » en 1886.
En 1979, un musée des Armes est créé dans l'enceinte de l'usine. Il est ouvert au public depuis 1999, date de son passage sous gestion municipale. Il comprend trois collections : des armes du musée de l'Armée de Paris, des armes produites à Tulle et un fonds issu de l'ancien musée de la Résistance et de la Déportation[2]. Le musée ferme ses portes en mars 2020 laissant place au Campus Connecté de Tulle.
En avril 2024, ses collections rejoignent la nouvelle Cité de l'accordéon et des patrimoines de Tulle, qui met en lumière trois patrimoines de la ville, comprenant également la conception d'accordéons due à la présence de l'entreprise Maugein, ainsi que la dentelle de Tulle[3].
Notes et références
↑Patrick Mortal, « De la fabrique à la manufacture royale », dans Patrick Mortal, Les armuriers de l'État. Du Grand Siècle à la globalisation 1665-1989, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, (ISBN9782859399917, lire en ligne), p. 19-45.