Manuel Marín

Manuel Marín
Illustration.
Manuel Marín en .
Fonctions
Président du Congrès des députés

(3 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 2 avril 2004
Législature VIIIe
Prédécesseur Luisa Fernanda Rudi
Successeur José Bono
Président de la Commission européenne
(intérim)

(5 mois et 28 jours)
Législature 4e
Coalition PSE-PPE-ELDR
Commission Marín
Prédécesseur Jacques Santer
Successeur Romano Prodi
Vice-président de la Commission européenne

(13 ans, 2 mois et 10 jours)
Président Jacques Delors
Jacques Santer
Commission Delors I, II et III
Santer
Commissaire européen aux Relations extérieures et à la Coopération

(4 ans, 2 mois et 14 jours)
Président Jacques Santer
Commission Santer
Prédécesseur Hans van den Broek
Successeur Chris Patten
Commissaire européen à la Coopération, au Développement à la Pêche, et à l'Aide humanitaire[1]

(6 ans, 2 mois et 14 jours)
Président Jacques Delors
Commission Delors II et III
Prédécesseur Lorenzo Natali (Coopération et Développement)
Frans Andriessen (Pêche)
Successeur João de Deus Pinheiro (Coopération et Développement)
Ioánnis Paleokrassás (Pêche)
Commissaire européen aux Affaires sociales, à l'Emploi, à l'Éducation et à la Formation

(2 ans, 11 mois et 27 jours)
Président Jacques Delors
Commission Delors I
Prédécesseur Peter Sutherland
Successeur Vásso Papandréou
Secrétaire d'État espagnol aux Relations avec les Communautés européennes

(2 ans, 10 mois et 20 jours)
Ministre Fernando Morán
Francisco Fernández Ordóñez
Prédécesseur Raimundo Bassols Jacas
Successeur Pedro Solbes
Biographie
Nom de naissance Manuel Marín González
Date de naissance
Lieu de naissance Ciudad Real (Espagne)
Date de décès (à 68 ans)
Lieu de décès Madrid (Espagne)
Nationalité espagnole
Parti politique PSOE
Diplômé de université complutense
de Madrid

université de Nancy
Collège d'Europe
Profession universitaire

Manuel Marín Manuel Marín
Présidents de la Commission européenne
Président du Congrès des députés d'Espagne

Manuel Marín González, né le à Ciudad Real et mort le à Madrid[2], est un homme d'État espagnol membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).

Universitaire, il adhère au PSOE quand celui-ci se trouve toujours dans la clandestinité. Dès , il est élu député de Ciudad Real au Congrès des députés. Il devient secrétaire d'État aux Affaires européennes cinq ans plus tard.

Il est choisi en pour intégrer la Commission européenne à la suite de l'adhésion de l'Espagne à la CEE. Il intègre l'exécutif communautaire en , avec le titre de vice-président qu'il conserve 13 ans. Sur la même période, il est successivement commissaire aux Affaires sociales, puis commissaire au Développement et enfin commissaire aux Relations extérieures. Il est considéré comme étant le fondateur du programme européen Erasmus[3].

Après que Jacques Santer a dû remettre sa démission en , le Conseil européen le nomme président de la Commission par intérim. Il est remplacé six mois plus tard par Romano Prodi. À cette occasion, Pedro Solbes le remplace au sein de l'exécutif communautaire. Il est ainsi le seul Espagnol à avoir présidé cette instance de l'Union européenne.

Il revient à la politique espagnole dès , comme député de Ciudad Real. Après les élections de , il est élu au poste de président du Congrès des députés. Ne se représentant pas en , il se retire de la vie politique.

Biographie

Licencié en droit de l'université complutense de Madrid, il se spécialise en droit européen à l'université de Nancy et au Collège d'Europe de Bruges.

Il a également été professeur à l'université Charles III de Madrid.

Le , il devient président de la fondation Iberdrola.

Activité politique

Les débuts en Espagne

Lors de son passage en Belgique, Manuel Marín entre en contact avec des membres du Parti socialiste ouvrier espagnol, qui se trouve alors dans la clandestinité. Il y adhère en .

Il revient ensuite en Espagne et travaille au département des Relations internationales du PSOE. Pour les élections législatives constituantes du , il se présente dans la circonscription électorale de Ciudad Real et se fait élire au Congrès des députés. Il est réélu au cours des élections législatives du . Pendant ces deux premiers mandats, il est notamment membre de la commission des Affaires étrangères.

Il obtient un troisième mandat lors des élections législatives anticipées du . Il est nommé le suivant secrétaire d'État aux Relations avec les Communautés européennes. Il participe alors à la phase finale des négociations d'adhésion de l'Espagne, qui s'achèvent le par la signature du traité d'adhésion. Il devient secrétaire d'État aux Communautés européennes en suivant.

Au niveau européen

Il remet sa démission au mois d', après avoir été désigné avec Abel Matutes comme futur commissaire européen espagnol.

Le , Manuel Marín devient vice-président de la Commission européenne, commissaire aux Affaires sociales, à l'Emploi, à l'Éducation et à la Formation dans la première Commission des Communautés européennes formée par le Français Jacques Delors.

Lors de la formation de la Commission Delors II le , il est confirmé en tant que vice-président du collège. Il est parallèlement désigné commissaire européen à la Coopération, au Développement et à la Pêche. À la nomination de la Commission Delors III le , il perd le portefeuille de la Pêche au profit de celui de l'Aide humanitaire.

Quand le Luxembourgeois Jacques Santer prend la suite de Delors et constitue sa Commission, Marín est choisi comme premier vice-président et commissaire aux Relations extérieures avec le Sud de la Méditerranée, l'Amérique latine et le Moyen-Orient. Il est alors le plus ancien commissaire européen en fonction, étant le dernier membre de la Commission Delors I encore en fonction.

Président de la Commission par intérim

Le collège des commissaires annonce sa démission le , après avoir été mis en cause par le Parlement européen pour des affaires de mauvaise gestion budgétaire et de népotisme. Dès le lendemain, le Conseil européen acte que Manuel Marín occupe par intérim le poste de président de la Commission européenne. La Commission Marín constitue alors une réplique exacte de la Commission Santer, le nouveau chef de l'exécutif communautaire conservant ses fonctions de commissaire.

Il cède ses fonctions le à l'Italien Romano Prodi. Il n'est alors pas reconduit dans la Commission que constitue ce dernier, les socialistes espagnols ayant proposé Pedro Solbes pour siéger au sein du collège des commissaires. Solbes était déjà son successeur comme secrétaire d'État, 14 ans plus tôt.

Le retour en Espagne

De retour en Espagne, il prend la tête de la liste socialiste pour les élections générales du dans la province de Ciudad Real.

Élu au Congrès des députés à l'occasion du scrutin, il est réélu au moment des législatives du , remportées par le PSOE. Le suivant et à la suite d'un accord avec les partis minoritaires, il est élu Président du Congrès des députés. Il reste à ce jour le seul à avoir appliqué une mesure d'expulsion à l'encontre d'un autre député, en l'occurrence Vicente Martínez-Pujalte, du Parti populaire, qu'il avait rappelé à l'ordre par trois fois.

Le , Manuel Marín annonce qu'il se retire de la vie politique, et qu'il prend la présidence d'une fondation du géant basque de l’énergie Iberdrola consacrée à la lutte contre le changement climatique.

Il meurt le à Madrid, des suites d'un cancer du poumon.

Hommages

La promotion 2014 de la European School of Political and Social Sciences (ESPOL) de l'Université Catholique de Lille porte son nom.

La promotion 2018-2019 du Collège d'Europe porte son nom, faisant de lui le premier ancien élève de l'école à devenir patron de promotion.

Sources

Références

  1. Portefeuille de la Pêche de 1989 à 1992, remplacé à cette date par celui de l'Aide humanitaire
  2. (en) « 'Father' of EU's Erasmus study abroad programme Manuel Marin dies », sur Yahoo News, (consulté le )
  3. Piquer 2017

Bibliographie

  • Isabelle Piquer, « Manuel Marin, homme politique espagnol et père du programme Erasmus, est mort. », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)

Compléments

Articles connexes

Liens externes