le nom pourrait aussi dériver de l’adjectif μακεδνός (makednós), qui signifie « haut », utilisé par Homère pour désigner un arbre dans l’Odyssée[2] et qui serait, selon Hésychios d'Alexandrie, un mot dorien signifiant « grand » ou « lourd »[3], les makednoí étant censés avoir été des personnes de grande taille[4] ;
une troisième hypothèse suggère que le nom Makedon signifie « gens des hautes terres », selon un terme de l’ancien macédonien, μακι-κεδόνες (maki-kedónes, « des hautes terres »)[5].
Le paysage physique est relativement varié en raison du caractère essentiellement montagneux de la Macédoine occidentale et orientale, à l’exception de quelques grandes vallées fertiles, tandis qu’en Macédoine centrale se trouve la plaine de Thessalonique – la deuxième de Grèce par son étendue. Cette plaine résulte de l’évolution paléoenvironnementale du complexe deltaïque de l’Axios, de 2 200 km2 de superficie, incluant des limanslagunaires ouverts sur la mer Égée : c’est sur le rives de l’un d’eux qu’était bâtie Pella, capitale du royaume antique[7].
Villes de Macédoine
Le réseau urbain de la Macédoine remonte à la colonisation grecque de l'époque archaïque puis classique, mais doit beaucoup aussi au royaume de Macédoine et à la colonisation romaine. Une partie de ce réseau a connu de profondes ruptures lors des invasions celtiques du IVe siècle, gothiques du IVe siècle et slaves des VIe siècle et VIIe siècle, de sorte que le renouveau urbain de l'époque mésobyzantine (Xe siècle-XIIe siècle) se fait, en partie, sur de nouveaux sites. La conquête turque a créé une nouvelle rupture dans l'organisation de ce réseau urbain en entraînant la disparition de nombreuses villes, dont certaines étaient déjà sur le déclin. Enfin, l'État grec moderne a créé un nombre de nouvelles villes dans sa politique d'accueil des réfugiés grecs d'Anatolie qui furent chassés par la Grande catastrophe de 1922.
Population
Selon le recensement de 2001[8], la population de la Macédoine grecque s'élevait à 2 492 232 habitants et l’actuelle à 2 625 681 habitants[8] (évaluation 2006).
C'est à l'issue des Guerres balkaniques, en 1913, que cette région de la Macédoine historique est devenue grecque, tandis la Macédoine du nord était partagée entre la Serbie et la Bulgarie. Dans ces « nouveaux territoires » grecs, les Grecs n'étaient majoritaires que sur la côte et en Chalcidique ; dans l'intérieur des terres ils ne sont devenus majoritaires qu'à partir de 1923, après de multiples échanges de populations avec la Turquie, rendus obligatoires par le Traité de Lausanne. Les descendants de ces Grecs d'Anatolie, appelés « Micrasiates », sont très nombreux dans la population grecque macédonienne actuelle.
Ces régions étaient en outre administrées par le ministère du gouvernement national de Macédoine et de Thrace[9], jusqu'à la suppression de ce ministère en octobre 2009.
Si les Aroumains, peu nombreux, n'ont aucune revendication territoriale[11], il n'en fut pas de même pour les Grecs et les Slaves. En effet, la Grèce ne pouvait pas accepter que la république de Macédoine, pays slave, se nomme « Macédoine » tout court, au motif qu'historiquement le seul État souverain à porter ce nom fut le royaume de Macédoine des Argéades et des Antigonides dont le caractère hellénique et la langue servent de base aux revendications d'exclusivité de l'État grec moderne sur ce toponyme. L'étendue du royaume argéade à l'époque de son apogée, sous le règne de Philippe II et de son fils Alexandre le Grand est prise comme référence par les Grecs pour déterminer les territoires qui peuvent ou non inclure le nom de « Macédoine » ; seule la Macédoine grecque peut selon eux, être appelée « Macédoine » tout court, affirmation fondée sur l'idée de continuité entre les États grecs antiques et la République hellénique contemporaine.
De leur côté, les Macédoniens slaves, dont la langue, proche du bulgare, est issue du slavon, ont progressivement construit leur propre identité nationale à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle autour de ce même toponyme qui désignait à cette époque la majeure partie du territoire où ils résidaient et n'entendent donc pas y renoncer. Divers compromis ont été proposés, de « Macédoslavie » à « Vardarie » en passant par « république de Skopje », mais aucun n'a abouti et l'appellation officielle internationale du pays a été durant 27 ans (1991-2018) « ARYM » en français (« Ancienne République Yougoslave de Macédoine »), ou FYROM en anglais (Former Yugoslav Republic Of Macedonia), ce qui en faisait le dernier état où figurait encore le mot « Yougoslave ». Depuis 2018, un compromis ayant finalement été trouvé, cette république Slave méridionale se nomme officiellement Macédoine du Nord. Quant aux anciens territoires macédoniens antiques appartenant à la Bulgarie, ils sont dénommés « Macédoine du Pirin » et y forment l'oblast de Blagoevgrad[12].
Les symboles de la Macédoine
Les symboles historiques de la Macédoine, à savoir :
… sont disputés entre d'une part la Grèce qui s'en sert pour réaffirmer la continuité entre la Macédoine antique et la Macédoine grecque actuelle (et elle seule), et d'autre part les nationalistes protochronistesmacédoslaves ou macédoroumains, mais, du point de vue des historiens[13], tous s'approprient indument le passé : les Grecs modernes en raison des ruptures historiques, dues aux invasions barbares, au peuplement médiéval slave et au repeuplement grec moderne du pays (seule la Chalcidique restant grecque sans discontinuer), les autres en raison du caractère hellénisé de la Macédoine antique, dont ni slaves ni latins ne peuvent se prévaloir.
Le soleil de Vergina sur fond bleu formant le drapeau non officiel de la Macédoine grecque.
Le soleil de Vergina sur fond blanc utilisé comme drapeau non officiel par les Aroumainsprotochronistes qui se revendiquent comme « Macédoniens »[14].
Le soleil de Vergina sur fond rouge utilisé comme drapeau par la république de Macédoine de 1992 à 1995, alors que son symbole traditionnel est un lion rampant d'or (jaune) sur fond de gueules (rouge).
↑(en) N. G. L. Hammond, Macedonian Studies A. B. Daskalakis: Ὁ λληνισμς τς ρχαας Μακεδονις, The Classical Review (New Series), 12, (lire en ligne), p. 270-271
↑(en) A. B. Daskalakis, The Hellenism of the Ancient Macedonians, vol. 3, Thessalonique, , p. 270-271 ; le World Book Encyclopedia avance cette théorie, mais sur la base du terme grec makednós.
↑Matthieu Ghilardi, Dynamiques spatiales et reconstitutions paléogéographiques de la plaine de Thessalonique (Grèce) à l'Holocène récent, 2007, thèse de Doctorat de l'Université de Paris 12 Val-de-Marne, 475 p.
↑Cité par Predrag Matvejević dans le résumé de l'article « Des Balkans », in : Cahiers balkaniques no 36-37, 2008, 1-11, DOI : [2].
↑Ce qui n'a pas empêché l'Italie d'instrumentaliser leurs aspirations durant les deux guerres mondiales : voir « principauté du Pinde ».
↑Malgré son utilisation par les nationalistes bulgares du VMRO-BND ([3], [4]) le nom de « Macédoine du Pirin » peut aussi être perçu par certains Bulgares comme une revendication de la Macédoine du Nord (voir КАК СТАВАХ НАЦИОНАЛИСТ, Club for Fundamental Initiatives - [5], [6]) et doit donc être considéré comme controversé.
↑Georges Castellan, Histoire des Balkans (14e-20e siècle), Paris, Fayard, 1991