Maarten de Vos, Maerten de Vos, Martin de Vos ou encore Marten de Vos né en 1532 à Anvers, où il meurt le , est un peintre flamand de sujets religieux, allégoriques, historiques et de portraits. Il était, avec les frères Ambrosius Francken le Vieux et Frans Francken le Vieux, l'un des principaux peintres d'histoire des Pays-Bas espagnols après l'effondrement de la carrière de Frans Floris dans la seconde moitié du XVIe siècle, à la suite de la Furie iconoclaste (en néerlandais: Beeldenstorm)[1].
De Vos était un dessinateur prolifique et produisait de nombreux dessins pour les imprimeurs anversois. Ces dessins étaient largement diffusés en Europe et dans les colonies et ont contribué à sa réputation et à son influence internationales[2]. Ses dessins ont également servi de modèles pour des tapisseries et des vitraux[1].
Biographie
Il est né à Anvers, le plus jeune des quatre enfants de Peter (Pieter) de Vos et Anna de Heere. Son père est né à Leyde et a déménagé à Anvers où il a été enregistré à l'âge de 17 ans comme élève de Jeroom Scuelens. Maerten et son frère, également appelé Pieter, ont d'abord été formés avec leur père[3]. Certains historiens de l'art ont supposé qu'il avait été l'élève de Frans Floris, le plus important peintre d'histoire du milieu du XVIe siècle en Flandre, mais il n'existe aucune preuve documentaire à cet égard[2].
Comme Frans Floris, il s’est rendu en Italie où il a résidé entre 1550 et 1558[1]. Il est possible qu'il effectue au moins une partie de son voyage dans le sud en compagnie de Pieter Brueghel l'Ancien. Il réside probablement à Rome, Florence et Venise. L'œuvre de De Vos montre une forte influence des couleurs des Vénitiens[4] . Le biographe italien du XVIIe siècle, Carlo Ridolfi, a écrit que de Vos travaillait dans l'atelier du Tintoret à Venise, ce qui expliquerait cette influence[2]
À son retour à Anvers en 1558, de Vos devient membre de la guilde anversoise de Saint-Luc. Il est possible qu'il soit retourné à Anvers plus tôt si la date de 1556 sur un portrait est correcte[2]. Il épouse Joanna le Boucq, dont la famille est originaire de Valenciennes en France. Le couple a cinq filles et trois fils. À l'époque, Frans Floris est le premier peintre d'histoire de Flandre et dirige un grand atelier à Anvers. De Vos a la chance d'obtenir en 1564 des commandes du riche marchand anversois Gillis Hooftman[5].
Dans les années 1560, une fureur iconoclaste, appelée en néerlandais "Beeldenstorm", fait rage en Flandre et atteint son apogée en 1566. Pendant cette période d'iconoclasme, l'art catholique et de nombreuses formes d'aménagement et de décoration d'églises sont détruits par des foules protestantes nominalement calvinistes au nom de la Réforme protestante. Frans Floris, qui est à l'époque le principal peintre d'histoire flamand, ne se remet jamais du choc de voir ses œuvres d'art détruites. Floris se retrouve dans une spirale descendante, tant dans ses affaires personnelles que professionnelles. Alors que Floris cesse pratiquement de peindre après 1566, une jeune génération d'artistes saisit l'occasion de reprendre sa place importante dans la peinture d'histoire des Habsbourg aux Pays-Bas. Parmi ces artistes, Maerten de Vos devient le plus important[6].
À la suite des destructions iconoclastes en 1566, il fut l’un des artistes largement responsables de la redécoration des églises d’Anvers avec de nouveaux retables. Beaucoup d’entre eux, comme saint Luc peignant la Vierge (1602), peint pour la guilde de Saint-Luc dans la Schilderkamer (chambre de peintre) d’Anvers ou les Noces de Cana (1597), peint pour la guilde des cavistes, ont été commandées par de grandes institutions anversoises[2]. Son neveu Willem de Vos était également peintre.
Il est fondateur de la société des romanistes, qui réunissait des artistes, amateurs et humanistes qui avaient visité Rome et apprécié sa culture humaniste. Même dans ses peintures religieuses, comme dans La Famille de sainte Anne, on perçoit le réalisme dans la distinction de chaque personnage et la représentation des objets quotidiens.
Portraits d'Antonius Anselmus, son épouse Joanna Hooftmans et leurs enfants Gillis et Joanna (1577) chêne, 102 × 166 cm, musées royaux des beaux-arts de Belgique
(de) Viktor A Dirksen, Die Gemälde des Martin de Vos, farchim, 1914.
Suzanne Sulzberger, "À propos de deux peintures de Martin De Vos", in Rev. B.A.H.A., 6, 1936, pp. 121-136.
A. Doutremont, « Martin De Vos et l'entrée triomphale de l'Archiduc Ernest d'Autriche à Anvers en 1549 », Bulletin de l'Institut historique belge de Rome, 18, 1937, p. 125-198.
(de) Adelheid Reinsch, Die Zeichnungen des Marten de Vos, diss. Rübingen, 1967.
(de) Armin Zweite, Marten de Vos als Maler, Berlin, Mann, 1980, 397 p. (ISBN978-3-78611-186-3).
(nl) Juliaan H A de Ridder, « De vierschaar van de Brabantse Munt te Antwerpen. Een gerechtigheidstafereel door Maarten de Vos », Bulletin des musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1984, p. 219-252.
(nl) J.W. Zondervan, « Het Panhuys-paneel van het Mauritshuis. Beeld van een snel vervlogen droom », Jb. Centraal Bureau voor Genealogie 36 (1982), 1988, p. 74-116.
(de) Von Bruegel bis Rubens. Das goldene Jahrhundert der flämischen Malerei, catalogue d'exposition, Wallraf-Richartz Museum, Cologne, Locher, 1992, p. 269-270.