Le mémorial a été conçu par l'architecte grec Konstantínos Lentáris. Il est situé dans le parc de l'observatoire de l'université[1].
L’œuvre est constituée d'une menorah à sept branches, d'une étoile de David et de six pierres tombales provenant de l'ancien cimetière[2]. Ces divers éléments sont disposés en oblique pour symboliser la destruction de la nécropole en 1942[1]. En regard des pierres tombales sont placées des plaques monolithes sur lesquelles on peut lire un ensemble de textes déclinés en cinq langues : grec, hébreu, judéo-espagnol, français, et anglais[1]. Ces textes rappellent l'existence du vaste cimetière pluri-centenaire de la communauté sépharade de Salonique détruit à partir de décembre 1942 par les Nazis et leurs collaborateurs ainsi que la disparition de cette communauté victime de la Shoah. Il est aussi indiqué que l'université a été édifiée sur les décombres de la nécropole[2].
Le site n'est pas aisé à localiser, aucune signalisation ne dirigeant le visiteur vers le mémorial. Le campus étant fermé en été, le mémorial est peu accessible aux touristes qui se rendent surtout à Thessalonique en période estivale[2]. Par ailleurs, on ne trouve pas mention du mémorial ou du cimetière dans la rubrique "Histoire" du site web de l'université.
Histoire
La Menorah en flammes, créée en 1997 et installée sur la place Eleftherías en 2006, est le premier mémorial de la Shoah installé dans l'espace public en Grèce. Cette création marque une évolution des pouvoirs publics à Thessalonique et dans le reste du pays concernant la Shoah après cinquante ans de silence[2].
L'élection d'un maire progressiste, Yiánnis Boutáris (2011-2019), marque une nouvelle évolution. Ce dernier souhaite mettre en valeur le passé multiculturel de la ville[2]. La communauté juive de Thessalonique peut donc, en collaboration avec l'Université Aristote et avec le soutien du maire, faire ériger ce monument en 2014.
Le mémorial a été victime de vandalismes à de multiples reprises comme cela a aussi été le cas pour la Menorah en flammes. En 2018, il est vandalisé deux fois en une semaine. En 2019, il est presque entièrement démoli par des vandales à quelques jours de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste[2].
↑ ab et cLoïc Marcou, « Mémoire de la destruction du cimetière juif de Thessalonique : quand un passé longtemps enfoui refait surface », Revue d’Histoire de la Shoah, no 215, , p. 207–237 (ISSN2111-885X, DOI10.3917/rhsho.215.0207, lire en ligne, consulté le )
↑ abcde et f(en) Renna Melina Elfrink, Breaking the silence. Memorialization of the Holocaust in Thessaloniki, Université d'Amsterdam (mémoire de Master), (lire en ligne), p. 51-63