Légion syrienne

Troupes auxiliaires du Levant

La Légion syrienne est une force armée organisée en 1920 en Syrie, dans le cadre du mandat français en Syrie et au Liban. Destinée officiellement à devenir l'armée d'un futur État syrien, elle est renommée Troupes auxiliaires du Levant en 1925 et donne naissance en 1930 aux Troupes spéciales du Levant.

Historique

Création

Des Syriens chrétiens s'engagent à partir de 1917 dans la Légion d'Orient, initialement constituée d'Arméniens[1]. La Légion d'Orient est renommée en janvier 1919 Légion arménienne et les Syriens restent au Liban pendant la guerre franco-syrienne de 1920[2],[3]. Après la victoire française, la Légion syrienne est officiellement organisée en juillet 1920[3] et des musulmans viennent y servir[1].

Organisation

Les effectifs de la Légion augmentent jusqu'à environ 6 000 hommes en juillet 1921 et se maintiennent à cinq ou six milliers d'hommes jusqu'à la transformation de la Légion en 1930[3]. Destinée à devenir le noyau de l'armée nationale des pays de mandat[4], la Légion sert sous le commandement de l'armée du Levant française[3].

La Légion syrienne est organisée à partir de février 1921 en trois régiments mixtes syriens[5],[6] :

En juillet 1922, les compagnies méharistes des 2e et 3e régiments deviennent les 1re et 2e compagnies méhariste du Levant (une troisième compagnie est formée en 1927)[7].

En juin 1925, les régiments mixtes sont dissous[8], l'infanterie est regroupée dans les bataillons du Levant et la cavalerie dans les escadrons de ligne du Levant (opération qui a lieu le pour le 1er régiment mixte et le pour les 2e et 3e régiments[5],[6]). La Légion syrienne prend alors le nom de troupes auxiliaires du Levant[8].

Engagées en 1925 contre la révolte druze, les troupes auxiliaires du Levant se révèlent incapables de rivaliser avec les combattants druzes et des troupes supplétives (chasseurs du Liban et escadrons légers) sont recrutées par le commandement français afin d'être plus efficaces[3],[9]. Jusqu'en 1927, les troupes de la Légion syrienne sont payées par le ministère de la Guerre français, puis passent le à la charge des états mandataires[8].

En mars 1930, les troupes auxiliaires et les supplétifs fusionnent dans les troupes spéciales du Levant[3].

Références

  1. ↑ a et b Guévork Gotikian, « La Légion d’Orient et le mandat français en Cilicie (1916-1921) Â», Revue d'histoire arménienne contemporaine, vol. III : La Cilicie (1909-1921),‎ (ISSN 1259-4873, lire en ligne)
  2. ↑ « Les nouvelles guerres Â», sur Le Cpa - Valence Romans Agglo (consulté le )
  3. ↑ a b c d e et f Jean-David Mizrahi, « Armée, état et nation au moyen-orient. La naissance des troupes spéciales du Levant à l'époque du mandat français, Syrie, 1919-1930 Â», Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 207, no 3,‎ , p. 107–123 (ISSN 0984-2292, DOI 10.3917/gmcc.207.0107, lire en ligne, consulté le )
  4. ↑ a b c et d Rapport sur la situation de la Syrie et du Liban, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), II. Forces militaires et gendarmerie, p. 16
  5. ↑ a et b Jacques Sicard, « Les troupes spéciales du Levant et leurs insignes: 1. L'infanterie (1926-1945) Â», Armes Militaria Magazine, Histoire & Collections, no 40,‎ , p. 47-51
  6. ↑ a et b Jacques Sicard, « Les cavaliers du Levant et leurs insignes Â», Armes Militaria Magazine, Histoire & Collections, no 68,‎ , p. 46-51
  7. ↑ Jacques Sicard, « Les troupes spéciales du Levant et leurs insignes: 2. Les formation du désert (1921-1945) Â», Armes Militaria Magazine, Histoire & Collections, no 45,‎ , p. 47-51
  8. ↑ a b et c Jean-David Mizrahi, « Chapitre V. Répression du banditisme et naissance d’une frontière Â», dans Genèse de l’État mandataire : Service des renseignements et bandes armées en Syrie et au Liban dans les années 1920, Éditions de la Sorbonne, coll. Â« Internationale Â», (ISBN 979-10-351-0372-9, lire en ligne), p. 151–182
  9. ↑ (en) N. E. Bou-Nacklie, « Les Troupes Spéciales: Religious and Ethnic Recruitment, 1916–46 Â», International Journal of Middle East Studies, vol. 25, no 04,‎ , p. 645–660 (ISSN 0020-7438 et 1471-6380, DOI 10.1017/S0020743800059304, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi