Entre les années 1960 et 1970, elle participe à des groupes féministes à Milan, tout d'abord le DEMAU Demistificazione autoritarismo patriarcale fondé en 1965 par Daniela Pellegrini.
Au cours des années soixante-dix, elle interrompt sa carrière universitaire, pour aller dans les écoles expérimenter des méthodes non autoritaires. Avec le psychanalyste Elvio Fachinelli l'expérience est documentée et fait l'objet d'une réflexion dans le livre L' Erba voglio: pratica non autoritaria nella scuola. Dans ces mêmes années, avec Lea Melandri, elle écrit dans la revue la revue L'Erba voglio.
Depuis 1976, elle vit à Milan et travaille au département de philosophie de l'université de Vérone jusqu'à sa retraite en 2005. Elle est l'une des fondatrices, avec Chiara Zamboni , Wanda Tommasi, Adriana Cavarero, de la communauté philosophique féminine "Diòtima" , du nom de philosophe grec Diotime de Mantinée.
Le travail théorique de Luisa Muraro s'inscrit dans le mouvement féminisme né à la fin des années soixante. Ce mouvement fait une critique radicale affirmant que le sexisme conditionne et détermine les structures sociale de la société. Luisa Muraro développe une approche philosophico-féministe originale parfois nommée féminisme de la différence, qu'elle étudie avec le groupe Diotima[1]. Empruntant à la philosophe Luce Irigaray, dont elle traduit deux ouvrages en italien, elle défend un nouvel ordre symbolique donnant une grande importance à la relation avec la mère et aux interactions entre les femmes. Elle propose une approche transversale rejetant une politique spécifique pour les femmes qui confirme la subordination aux hommes[2].
Auteur de nombreux ouvrages traduits en anglais, allemand, français et espagnol, elle rédige également des articles dans des revues académiques, mais aussi dans des journaux et magazines destinés au grand public. Parmi ses thèmes, elle travaille sur la reconstruction des figures féminines de la mystique chrétienne, contribuant ainsi également à une importante réflexion théologique sur la nature féminine de Dieu[3].
Écrit
avec Elvio Fachinelli et Giuseppe Sarto L'erba voglio : pratica non autoritaria nella scuola, Torino : Einaudi, 1971
La signora del gioco. Episodi della caccia alle streghe, Milano, Feltrinelli 1976
Giambattista della Porta mago e scienziato, Milano : Feltrinelli, 1978
Maglia o uncinetto. Racconto linguistico-politico sulla inimicizia tra metafora e metonimia, Milano, Feltrinelli, 1981, Roma, Manifesto libri 2004
Diotima: Il pensiero della differenza sessuale, La Tartaruga, Milano 1987, Nuova edizione 2003
L'ordine simbolico della madre, Roma, Editori Riuniti 1991, 2006, traduit par Francesca Solari et Laurent Cornaz L'ordre symbolique de la mère, Paris : l'Harmattan, 2003[4]
Diotima: Oltre l'uguaglianza. Le radici femminili dell'autorità, Liguori, Napoli 1994
Lingua materna, scienza divina. Scritti sulla filosofia mistica di Margherita Porete, Napoli, D'Auria 1995
Lingua e verità in Emily Dickinson, Teresa di Lisieux, Ivy Compton-Burnett, Verona 1995
avec Lia Cigarini, Ida Dominijanni et Liliana Rampello, La politica del desiderio, Parma : Pratiche, 1996
Il Dio delle donne, Milano, Mondadori 2003, traduit par Dorothée Bauschke et Axelle Cassiers Le Dieu des femmes, Bruxelles : Éd. Lessius[5]
Guglielma e Maifreda : storia di un'eresia femminista, Milano, La Tartaruga 1985, 2003
La signora del gioco. La caccia alle streghe interpretata dalle sue vittime, Milano, La Tartaruga 2006
Al Mercato della felicità : la forza irrinunciabile del desiderio, Milano, Mondadori 2009
Tre Lezioni sulla differenza sessuale e altri scritti, Orthotes Editrice, Napoli 2011 (1994) (ISBN978-88-905619-0-0)
Non è da tutti. L'indicibile fortuna di nascere donna, Carocci editore, Roma, 2011 (ISBN978-88-430578-2-5)