Il est délégué du gouvernement en Navarre entre et , puis directeur général de la Garde civile jusqu'en . À ce poste, il s'enrichit illégalement en détournant des fonds publics. Il fuit l'Espagne en mais est arrêté un an plus tard en Thaïlande. La justice le condamne à environ 30 ans d'emprisonnement. Il est libéré en .
Le journal Diario 16 révèle en qu'au travers d'une société non déclarée, Luis Roldán est à la tête d'un important patrimoine immobilier à travers l'Europe qu'il a acquis depuis son accession à la direction de la Garde civile, et qu'il n'est pas plus économiste qu'ingénieur[3]. Pressenti comme ministre de l'Intérieur par Felipe González après la démission de José Luis Corcuera la même année[5], il assure son enrichissement personnel par le détournement des fonds secrets affectés à la lutte contre le terrorisme, à des commissions illégales versées par les titulaires des marchés de fourniture d'uniformes ou de réhabilitation des casernes, et par l'extorsion d'entreprises à qui il fait croire qu'elles sont menacées par ETA[6],[7]. Un mois plus tard, le journal El Mundo publie une enquête selon laquelle Roldán et d'autres hauts fonctionnaires du ministère de l'Intérieur percevaient un deuxième traitement, puisés dans les huit cent millions de pesetas des fonds secrets[8].
Il est relevé de ses fonctions par le gouvernement de González le suivant, après que l'exécutif l'a défendu pendant plusieurs mois[3]. Le , il s'enfuit d'Espagne et se réfugie dans un premier temps à Paris. Cette fuite provoque la démission du ministre de l'Intérieur Antoni Asunción, qui avait présumé la bonne foi de Roldán quand ce dernier s'était engagé à se rendre ce même jour devant le juge[3]. Arrêté à Bangkok en , il est condamné à 28 ans de prison pour détournement de fonds publics, corruption, fraude fiscale et escroquerie, une peine alourdie à 31 ans d'emprisonnement par le Tribunal suprême[9]. L'affaire Roldán participe à la défaite du PSOE aux élections générales de 1996 après quatorze années au pouvoir, en ce qu'elle symbolise la corruption et les excès des gouvernements socialistes[6],[7].
Luis Roldán sort de prison en , après quinze ans de privation de liberté et sans révéler où se trouvent les dix millions d'euros qu'il a détournés pendant ses sept années à la tête de la Garde civile[10]. Il meurt le à Saragosse, à l'âge de 78 ans, des conséquences d'un cancer dont il avait souffert précédemment[9].
↑ a et b(es) Miguel Riaño, « Engordar el currículum: una larga tradición de la política española », El Independiente, (lire en ligne, consulté le ).
↑ abc et d(es) J. A. Rodríguez, « Muere Luis Roldán, el director de la Guardia Civil que saqueó los fondos reservados », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑Jean-Hébert Armengaud, « Luis Roldan : Roldy, un aigrefin roublard », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bJean-Hébert Armengaud, « Procès d'un as de la corruption de l'Espagne socialiste. Luis Roldan, ex-directeur de la Garde civile, a détourné 200 millions de francs. », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bMarie-Claude Décamps, « Luis Roldan et Mario Conde condamnés par la justice espagnole », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Une affaire de corruption dans la police embarrasse le gouvernement socialiste », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b(es) « Muere Luis Roldán, exdirector general de la Guardia Civil », El Independiente, (lire en ligne, consulté le ).