Diplômé en mathématiques de l'université de Pavie en 1842, Luigi Corti est admis comme volontaire dans le service diplomatique sarde en décembre 1846, s'engage dans l'armée piémontaise au début de la campagne austro-sarde de 1848 et obtient le grade de lieutenant d'artillerie pendant la campagne anti-autrichiens de 1848[1].
Puis, il rejoint les services diplomatiques italiens[1]. Il est envoyé dans la légation de Londres de 1850 à 1863, d'abord comme simple employé puis comme conseiller[1]. Il est nommé ministre plénipotentiaire à Washington en 1875[2] puis peu après ambassadeur à Constantinople d' à [1], il enchaîne avec une représentation à Berlin[1].
Il est ministre des affaires étrangères du royaume d'Italie dans le gouvernement Cairoli I du au [3].
Il représente l'Italie au congrès de Berlin (-) : avec le traité de Berlin de 1878 qui s'ensuit, l'Autriche-Hongrie s'assure l'occupation de la Bosnie-Herzégovine ; la Grande-Bretagne, l'île de Chypre ; la France, une garantie sur la Tunisie ; sauf l'Italie qui n'obtient absolument rien.
Corti fait part de son inquiétude au ministre allemand des Affaires étrangères, Bernhard Ernst von Bülow, qui lui demande pourquoi il n'envisage pas d'occuper Tunis (alors possession ottomane) en accord avec la Grande-Bretagne. Corti répond que cela conduirait à une confrontation avec la France, bien que Salisbury ait dit au second délégué italien, Edoardo de Launay, que le littoral africain de l'Empire ottoman était si étendu que la France et l'Italie pouvaient toutes deux y trouver une compensation.
Il est certain que Waddington et Salisbury avancent tous deux l'idée de dédommager l'Italie avec la Tripolitaine, et que le ministre français exigerait en contrepartie une hypothèque française sur Tunis[4]. Trois ans plus tard, la France occupera la Tunisie, malgré le ressentiment de l'Italie, qui parlera de Gifle de Tunis (schiaffo di Tunisi).
Corti, cependant, ne pouvait pas violer les directives du gouvernement et, comme il n'avait pas été possible d'obtenir des compensations favorables à l'unité de la nation, il n'était pas opportun d'en accepter de mineures qui auraient compromis les relations de l'Italie avec les autres puissances ou l'auraient engagée pour l'avenir[5]. Face à l'opinion publique, le délégué italien revint de Berlin sans résultats : il fut mal reçu même dans les rues de Milan. Il subit de très lourdes attaques et le 16 octobre 1878, il démissionne[6].
Il termine sa carrière comme ambassadeur à Londres de 1885 à 1887[1].
(it) Raffaele Romanelli et Marcello de Cecco, Storia dello Stato italiano dall'Unità a oggi, Rome, Prongetti Donzelli, , 512 p. (lire en ligne)
(it) Camillo Benso, comte de Cavour et Alfonso Bogge, Diari, 1833-1856, vol. II, Ministero per i beni culturali ambientali, Ufficio centrale per i beni archivistici, , 807 p. (lire en ligne)