Louise Fischman peine à faire reconnaître son style de peinture et à être reconnue à ses débuts[6]. Elle expose occasionnellement dans les années 1960, une période de sa vie où elle produit des œuvres à partir d'une grille. À la fin les années 1970, son travail abstrait est lié avec la peinture de motifs. Des œuvres d'envergure comme Grand Slam (1985) and Cinnabar and Malachite (1986) reflètent ses visions novatrices, et poussent les critiques d'art et le public à étiqueter ses œuvres comme intégrant des éléments de néo-expressionnisme.
En 1980, elle est l'une des dix artistes invitées dont les œuvres sont exposées dans le GALAS (Great American Lesbian Art Show).
Quand le mouvement féministe gagne en importance dans les années 1970, Louise Fischman abandonne son travail inspiré par le minimalisme sous forme de grilles, et commence à produire des œuvres qui reflètent les tâches féminines traditionnelles. Ces travaux requièrent des étapes répétitives caractéristiques d'activités comme le tricot, la couture ou le poinçon. Retournant plus tard dans le bastion masculin de la peinture abstraite, Louise Fischman cherche un moyen de distinguer son œuvre de celle produite par des artistes masculins, qu'ils soient historiques ou contemporains. Les compositions qui en résultent combine des gestes au pinceau comportant une structure ordonnée, comme si Louise Fischman construisait ou tissait ses peintures en partant d'une base et en ajoutant avec soin couche après couche.
En 1988, Louise Fishman accompagne une amie survivante de l'holocauste à Auschwitz et Theresienstadt. Ce voyage fait partie d'un périple qui l'emmène à Varsovie, Prague, et Budapest, et la marquera durablement en tant que personne et artiste, provoquant des changements radicaux dans sa façon de travailler et l'aidant à s'interroger sur son identité juive[7]. Elle ramène des cendres, des restes de personnes humaines calcinées d'Auschwitz. Elle mélange les cendres avec de la cire d'abeille pour l'utiliser dans la série Remembrance and Renewal[6]. Ces œuvres servent d'abstractions et de mémorial pour un évènement historique tragique.
Au début des années 1990, elle retourne à ses pratiques de peindre des grilles dans des formats légèrement modifiés, comme Sipapu (1991) et Shadows and Traces (1992).
L'organisation de l'œuvre de Louise Fischman dérive finalement des grilles, qui constituent à ses débuts un élément clef, et reste apparente comme une forme de vestige malgré sa perte en importance dans son œuvre. Les peintures les plus récentes intègrent l'écriture[8].
Durant l'automne 2011, Louise Fischman termine sa résidence à la fondation Emile Harvey à Venise. Elle cite son passage en résidence comme ayant une influence importante sur ses travaux[9]. Elle s'inspire de Titien, peintre de Venise pendant cette période[10].
Fin de vie
Louise Fishman décède à l'âge de 82 ans, le 26 juillet 2021 à New York[11].