C'est à l'origine un chaland appelé Liège, construit à Amfreville, en Normandie, destiné à ravitailler Paris en charbon depuis Rouen[1] par la Seine.
Elle est surtout connue pour avoir été utilisée, après son réaménagement par Le Corbusier en 1929, comme asile flottant pour les sans-abri de 1929 à 1994 sous la gestion de l'Armée du salut.
Elle reste longtemps sans usage puis en rénovation au port d’Austerlitz (13e arrondissement de Paris). Elle coule le , en 20 minutes, à la suite d'une avarie survenue après l’importante crue de la Seine ayant eu lieu les jours précédents. Elle est renflouée deux ans plus tard, le .
Histoire
Construction
Initialement appelé Liège, le chaland est construit en 1915 pour le transport de charbon de Rouen vers Paris par la Seine. Il appartient alors à l'Office national de la navigation (ONN). Il ne servira à cette fonction de transport de marchandises qu'à peine quelques années, lors de la Première Guerre mondiale, avant d'être abandonné[1] à Rouen.
Une rénovation dirigée par Le Corbusier en 1929
Il faudra attendre pour que l'embarcation, laissée à l'abandon dans le port fluvial de Rouen[2], soit reprise par l'Armée du salut, alors à la recherche d'une péniche, à l'initiative et grâce au soutien de l'artiste Madeleine Zillhardt. Elle est réaménagée par l'architecte franco-suisse Le Corbusier, déjà appelé pour réaliser le centre de refuge du 13e arrondissement de la capitale, avec le concours de l'architecte japonais Kunio Maekawa[3] : le projet est financé par la princesse de Polignac[4] et métamorphose la péniche en asile flottant disposant d'un restaurant social et de 160 lits destinés à l'accueil des hommes sans domicile fixe lors des périodes hivernales. Elle prend le nom Louise-Catherine en hommage à la peintre suisse décédée en 1927 Louise-Catherine Breslau, compagne de Madeleine Zillhardt, et rouvre ses portes le [5].
De nouveaux travaux au cours du XXe siècle
En 1980, la péniche connait de nouvelles interventions mais elle sera définitivement fermée en 1994 avant d'être revendue 12 ans plus tard par l'Armée du salut. Elle a été classée monument historique de la ville de Paris en 2008[6] et devait être rénovée pour une réouverture prochaine.
La péniche est rachetée en 2006 par la fondation Louise-Catherine. En 2009, un projet artistique est lancé : une structure, intitulée la Springtechture et imaginée par l'architecte japonais Shuhei Endo, est censée venir entourer d'un voile métallique la péniche le temps des travaux. Fin , un article est publié faisant état du projet futur[7],[8] et le JDD annonce le la rénovation en cours du chaland[9].
En , la péniche coule à la suite d'un épisode de fortes crues et d'intempéries[10]. Ce naufrage sera relayé par les médias nationaux et internationaux[11],[12],[13] et fait l'objet de nombreuses offres de dons[14].
Elle est renflouée le grâce à l'aide de l'association japonaise Architectural Design Association of Nippon (ADAN)[15], qui a acquis la péniche en août 2020, après la mise en liquidation judiciaire de la SAS Louise-Catherine en septembre 2019[16].
La péniche après son naufrage, en avril 2018.
La péniche après son renflouement, en 2024.
Elle est en travaux de restauration à ce jour[17].
Fonctions
1915-1920 : transport de charbon
1929-1994 : accueil de sans-abris de la ville de Paris avec l'Armée du Salut et colonies de vacances pour les jeunes parisiens