Professeur, Doyen et Directeur de l'Institut de Coopération internationale, Université d'Ottawa Président, Centre de développement de l'OCDE, Paris Directeur, Fondateur du Groupe d'étude, recherche et formation internationales (GERFI) ENAP Fondateur du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM)
Distinctions
Membre de l'Ordre du Canada (2018) Officier de l'Ordre national du Québec (2018) Officier de l'Ordre de Montréal (2019) Chevalier de l'Ordre national du Burkina Faso (2005) Chevalier de l'Ordre de la légion d'honneur de France (1989)
En 1958, il revient à l’université d’Ottawa où, tout en enseignant les relations internationales, il reçoit sa licence de droit et est admis en 1961 au Barreau du Québec. Il continue ses études doctorales à l’université Columbia à New York[13] où il obtient son doctorat en droit public et relations internationales. Enfin, il participe à des sessions d’études et de recherches postdoctorales aux universités de Stanford et Harvard.
Carrière universitaire
Louis Sabourin entreprend sa carrière de professeur en 1958 au département de Science politique de l'Université d’Ottawa[14]. Il en devient le directeur à l’automne 1964 puis, l’année suivante, est nommé, à 29 ans, le plus jeune doyen du Canada[15], à l’époque, à la Faculté des Sciences sociales de l’Université d’Ottawa où il continuera d’enseigner pendant son mandat.
Services à la communauté scientifique et professionnelle
Au cours des années 1960, le professeur Sabourin participe à la création de sociétés à caractère académique et professionnel, dont l'Association canadienne de science politique, l’Association canadienne des études africaines, le Conseil canadien de Droit international et l'Association des études canadiennes. Il a été membre du conseil d’administration de l’Association canadienne-française pour l'avancement des sciences (Acfas), de la Société québécoise de science politique, de l’Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (1975-1977) devenue l'Agence universitaire de la Francophonie. Il a présidé des comités du Conseil des arts du Canada et du Conseil des recherches en sciences sociales du Canada.
En 1985, il fonde le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM[17]) qui devient l’une des principales tribunes publiques à Montréal. À cette même époque, il contribue à la mise en place de la Société de droit international économique dont il assume la présidence pendant huit ans[10]. Il collabore à l’établissement de la Fondation Asie-Pacifique du Canada dont il est membre du conseil d’administration entre 1984 et 1990.
Durant la décennie 1998-2008, il est titulaire de la chaire de l'UNESCO de l’Institut international Jacques Maritan à Trévise en Vénétie, Italie[10].
Mandats d'instances publiques
Au début de sa carrière, le Professeur Sabourin est étroitement impliqué dans l’établissement des écoles secondaires publiques francophones en Ontario, ainsi qu’aux travaux de la Commission sur le bilinguisme et le biculturalisme pour laquelle il rédige une étude sur la dualité culturelle dans les relations internationales du Canada[20]. Il est membre du comité (1968-1970) chargé de définir la politique canadienne en matière d’assistance et de coopération, en particulier les orientations de la nouvelle Agence canadienne de développement international (ACDI) et du Centre de recherche en développement international (CRDI).
Entre 1965 et 1971, il est associé aux recherches établies dans le cadre des conférences constitutionnelles au Canada. À la demande du Premier ministre québécois, Robert Bourassa, il participe à la Conférence de Victoria, en 1971, à titre de conseiller spécial en relations internationales. Par la suite, il est associé à la mise en place des institutions de la Francophonie, en particulier de l’École internationale de Bordeaux dont il assume la présidence du Conseil scientifique de 1974 à 1992.
À diverses reprises, il agit à titre de conseiller auprès d’entités gouvernementales du Canada, du Québec, de l’Ontario, de la ville de Montréal et d’organismes internationaux, dont l’ONU, le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) et l’UNESCO. Il est nommé membre du « Comité des Sages » lors de la révision de la politique étrangère du Canada, en 1994. L’année suivante, il participe aux travaux du Comité canadien pour la révision de la charte de l’ONU, à l’occasion du 50e anniversaire de cette organisation mondiale.
De 1989 à 1998, il est invité à agir à titre d’avocat-conseil en droit international auprès du Cabinet Hudon, Gendron, Harris, Thomas, à Montréal[21].
Initiatives en matière de développement et de coopération internationale
En 1968, le professeur Sabourin fonde l’Institut de coopération internationale (ICI) et de développement à l’Université d'Ottawa qui met en place les premiers programmes canadiens à l’intention des fonctionnaires des pays en développement de la francophonie d’abord, puis d’Amérique latine, des Caraïbes et d’Asie. Ces programmes ont permis à de nombreux ressortissants étrangers diplômés de l’ICI d’occuper des postes de direction sur le plan national et international. L’ICI crée aussi un programme d’études (PRODEV) à l’intention de Canadiens souhaitant faire carrière dans la gestion du développement international.
D’une manière particulière, le Professeur Sabourin contribue à l’établissement d’entités de formation au Cameroun, au Niger, en République démocratique du Congo ainsi qu’en Haïti. Il propose la fondation et coopère à la mise en œuvre du Centre d’étude et de formation en administration publique (CEFAP) qui devient par la suite l'École nationale d’administration et de magistrature (ENAM) du Bénin. Il est conseiller spécial et rapporteur en vue de l’établissement de l’Institut des hautes études internationales du Burkina Faso (2005).
Centre de développement de l'OCDE à Paris
En 1976, le gouvernement canadien endosse et propose sa mise en candidature à la présidence du Centre de développement de l'OCDE à Paris. Il est élu, l’année suivante, à l’unanimité des 25 pays membres de l’époque[22].
En plus de s’occuper des rapports et des échanges d’expériences avec le tiers monde, de veiller à la tenue des statistiques et des comptes nationaux, ainsi que de la documentation sur les pays en développement, le Centre a pour mission, à l’époque, d’établir des programmes de coopération avec des institutions en Asie, au Moyen-Orient, en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Afrique. Pendant sa présidence, le professeur Sabourin établit un programme axé sur la montée de l’interdépendance dans les domaines de l’alimentation, les matières premières, le commerce mondial, les transferts technologiques, les investissements étrangers, le financement et la gestion du développement ainsi que le rôle des ONG dans le monde économique et social.
Le GERFI
Au terme de son mandat à l’OCDE, il est invité par le premier ministre du Québec, René Lévesque, à étudier la création d’un programme d’études internationales, lequel est établi à l’ENAP, en 1983, par le Groupe d’Étude, de Recherche et de Formation Internationales (GERFI) dont Louis Sabourin est le directeur pendant vingt et un ans. Après avoir formé plus de mille diplômés en administration internationale à Montréal, Québec et Gatineau, l’ENAP crée en 2013, à l’occasion du 30e anniversaire du GERFI, le Prix Louis-Sabourin[23]en administration internationale, remis annuellement à un diplômé dans cette discipline[24]. Il prend sa retraite officielle de l’ENAP à la fin de , tout en apportant sa coopération au nouveau Réseau des Diplômé(e)s en administration internationale de l’École[25],[26],[27].
1992 : Finaliste du Prix du Gouverneur général du Canada pour son ouvrage Passion d'être, désir d'avoir : le dilemme Québec-Canada dans un univers en mutation[28]
1993 : Prix Méritas, Association des diplômés de l'Université d'Ottawa
2003 : The Governance of Globalization (éd.). Rome, Cité du Vatican, 403 p.
2002 : Globalization and Inequalities (éd.). Rome, Cité du Vatican, 192 p.
2001 : Globalisation, Ethical and Institutional Concerns (éd.). Rome, Cité du Vatican, 408 p.
2000 : The Social Dimensions of Globalisation (éd.). Rome, Cité du Vatican, 93 p.
1995 : Droit international du développement et pratique du Canada et du Québec en matière de coopération. Montréal, Coop Droit, 537 p.
1994 : Les organismes économiques internationaux. Paris, La documentation française, 481 p.
1994 : La recherche d'un emploi dans les organisations internationales. Montréal, Éditions Vermette, 138 p.
1992 : Passion d'être, désir d'avoir: le dilemme Québec-Canada dans un univers en mutation. Montréal, Éditions du Boréal, 213 p.
1989 : L'endettement international: fondements et conséquences. Montréal, GERFI-ENAP, 74 p.
1987 : La coopération multilatérale francophone (co-dir). Paris, Économica, 375 p.
1973 : Allier la théorie à la pratique : le développement de la Chine nouvelle. Ottawa, Institut de Coopération internationale, Université d'Ottawa, 97 p.
1971 : Canadian Federalism and International Organizations : A Focus on Quebec. New York, Columbia University, Faculty of Political Science, 502 p.
1970 : La dualité culturelle dans les activités internationales du Canada. Ottawa, Information Canada, 136 p.
1968 : Le système politique du Canada: institutions fédérales et québécoises (dir.). Ottawa, Éditions de l'Université d'Ottawa, 517p.
Chapitres dans des ouvrages collectifs (dont)
« La mondialisation a-t-elle vidé de son sens initial le droit international du développement ? » (2010) dans Vers un monde nouveau. Mélanges, textes et documents offerts au Professeur Edmond Jouve, Bruyant, Bruxelles, p. 1463-1483.
« Les relations internationales du Canada et du Québec par les textes », (2001), dans M.F. Labouz (éd.), Intégration et identités nord-américaines, Bruxelles, Bruyant, p. 157-185.
« Fédéralisme et mondialisation : la quête d’équilibres alternatifs, de nouveaux poids et contrepoids » (2001), allocution prononcée lors de la remise d'un Doctorat honoris causa à la Sorbonne, le 11 décembre 1998, dans Les hommages au Professeur Paul Sabourin, Bruxelles, Bruyant, pp. 349-367.
« Stratégie canadienne à l’égard des organisations économiques internationales » (1996), dans Serge Coulombe et Gilles Paquet, La réinvention des institutions et le rôle de l'État, Actes du Congrès de l’Association des économistes québécois. Montréal, Association des économistes québécois, pp. 7-27.
« La théorie de l'endogénéité et les relations internationales » (1993), dans En coll., Les relations internationales à l'épreuve de la science politique, Mélanges Marcel Merle, Paris, Economica, pp. 95-111.
« Analyse des politiques de coopération internationale du Canada : des projets d'aide à la stratégie de développement » (1977), dans Paul Painchaud, Le Canada et le Québec sur la scène internationale, Québec, Presses de l'Université Laval, pp. 209-251.
« Normes juridiques canadiennes en matière de développement international » (1974), in R. St J. MacDonald, Gerald L. Morris & Douglas M. Johnston (eds), Canadian Perspectives on International Law, Toronto, University of Toronto Press, pp. 794-813.
« Le Québec et la vie internationale » (1967), dans Le Québec dans le Canada de demain, Montréal, Éditions du jour, pp. 167-175.
« Biculturalism and Canadian Foreign Policy » (1966), in King Gordon (ed.), Canada's Role as a Middle Power, Toronto, Canadian Institute of International Affairs, pp.167-193.
Textes dans des revues scientifiques, annuaires, cahiers, journaux (dont)
« Ottawa et Québec dans l'Agence : une coopération à inventer » (janvier-février 1972), Perspectives internationales, pp. 18-24.
« Les programmes canadiens de coopération avec les États de l'Afrique (particulièrement avec l'Afrique francophone) », Études internationales, 1er décembre 1970, pp. 73-87.
« Les États africains de succession française après dix ans d'indépendance », International Journal, 25 juin 1970, pp. 576-593.
« Vive le Québec libre, deux ans après : une affaire de l'histoire ou une histoire à faire ? », 23 juillet 1969, Le Devoir, p. 5.
« La participation des provinces canadiennes aux organisations internationales » (1965), dans l'Annuaire canadien de droit international / Canadian Yearbook of International Law, Vol. III, Vancouver, Publications Centre, University of British Columbia, pp. 73-100.
« Politique étrangère et «État du Québec », International Journal, Toronto, vol. XX, no 3, été 1965, pp. 350-61.
↑« Google Books », sur books.google.ca (consulté le ).
↑Roger Guindon, La Dualité linguistique à l'Université d'Ottawa. Longue référence., University of Ottawa Press, , 188 p. (ISBN978-2-7603-0474-1, lire en ligne)
↑Gingras, Gilles, « Louis Sabourin, Hommage à un maître canadien de relations internationales », Bout de Papier, Le Magazine Canadien de la diplomatie et du service extérieur, , p. 9-13