Issu de la riche famille Louis-Dreyfus, Louis Louis-Dreyfus est le fils de Léopold Louis-Dreyfus et d’Émilie Lang. Marié à Emma Lévi, fille du baron Giorgio Levi et de Nina von Worms, il est le père de Jean Louis-Dreyfus (père de Robert Louis-Dreyfus) et de François Louis-Dreyfus (beau-père de Jacques Charrier), ainsi que le beau-père du banquier Jean Jules Rheims.
Il suit des études de droit, avant d'entrer dans les affaires familiales de négoce, banque et armement maritime (Groupe Louis-Dreyfus, Louis Dreyfus Armateurs), dont il devient associé. Dans ce cadre, il est en 1904 un des souscripteurs (250 actions sur un total de 3 900) du journal L'Humanité lors de sa création[1]. Cette participation cesse en 1906 avec la liquidation de la première société. Durant la Première Guerre mondiale, il sert avec le grade de lieutenant et succède à son père en tant que consul général de Roumanie à Paris en 1915.
Louis était surnommé « Double-Louis » par le pamphlétaire et homme politique antisémite Léon Daudet. Il dirigea le Groupe Louis-Dreyfus, à la mort de son père[2].
Il est député de la Lozère de 1905 à 1910, puis député des Alpes-Maritimes de 1930 à 1936 sous l'étiquette du parti des « Indépendants de gauche ». Membre notamment de la commission du commerce et de l'industrie à la Chambre, il est l'un des initiateurs de la loi du permettant la clause compromissoire dans les contrats commerciaux. Il crée et préside le groupe floral pour la défense des fleurs à parfum et pour la réglementation du marché de la fleur à Paris.
Il prend le contrôle du journal L'Intransigeant, dont il devient président du conseil d'administration.
Le , il est élu au Sénat. À la Chambre haute, il préside le groupe floral et est membre de la commission de la marine. Il émet des inquiétudes face à un excès d'optimisme et défend des précautions contre le pangermanisme à la suite des accords de Munich, et prône la reprise des relations diplomatiques franco-italiennes. Le , il vote les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain.
Notes et références
↑Pierre Albert, « Les sociétés du journal L'Humanité de 1904 à 1920 », p. 29-42, in Christian Delporte, Claude Pennetier, Jean-François Sirinelli et Serge Wolikow (dir.), L'Humanité de Jaurès à nos jours, éditions Nouveau monde, 2004. Son frère, Charles Louis-Dreyfus détient également 250 actions.
↑Il est le cousin germain d'Alfred Lang-Willar, qui fut son bras droit dans les années 1910.
Voir aussi
Bibliographie
« Louis Louis-Dreyfus », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]