Louis Phélypeaux, marquis de Phélypeaux (1667), comte de Maurepas (1687) et de Pontchartrain (1699), dit aussi le « chancelier de Pontchartrain », est un homme d'Étatfrançais né le à Paris et mort à Pontchartrain-en-Jouars le .
Le [2], il achète à François d’Argouges 100 000 livres la charge de Premier président au parlement de Bretagne, fonctions dans lesquelles il est reçu le [3]. Il ramène le calme dans la province qui avait été troublée par la révolte du papier timbré et obtient le retour du parlement à Rennes[4].
Pontchartrain est rappelé à Paris par le contrôleur général des finances Claude Le Peletier qui le fait pourvoir le [5] d'une troisième charge surnuméraire d'intendant des finances. Il entreprend ensuite une carrière ministérielle (du au , ministre d’État).
Sa gestion de son département, longtemps décriée, a été réévaluée par l'historiographie récente qui montre que, dans une période difficile, il administra avec compétence un immense département qui réunissait la Marine, le Commerce, les Colonies, le Clergé, Paris, la Maison du Roi et les finances de l'État. Il fait réaliser le recensement de la population française de 1693, le premier après celui de Vauban de 1678. Il combat l'influence, à la Cour, du quiétisme propagé par Fénelon et Mme Guyon.
On lui impute toutefois un certain nombre d'erreurs dans l'utilisation de la flotte française, portée à un très haut niveau par Colbert et son fils le marquis de Seignelay, notamment une part de responsabilité dans le désastre de La Hougue.
Saint-Simon dresse de lui un portrait flatteur : « Jamais tant de promptitude à comprendre, tant de légèreté et d'agrément dans la conversation, tant de justesse et de promptitude dans les réparties, tant de facilité et de solidité dans le travail, tant d'expédition, tant de subite connaissance des hommes, ni plus de tour à les prendre ». Sa discrétion est fort appréciée de Louis XIV.
Il est nommé greffier de l'ordre du Saint-Esprit par lettre du . Il donne sa démission peu de jours après, et est nommé chevalier des Ordres[9].
Depuis quelque temps, il se sentait mal à l'aise devant la dérive autoritariste de Louis XIV et désirait se consacrer au salut de son âme. Il se retire à l’institution de l’Oratoire. Il meurt à Pontchartrain en Jouars le . Il est inhumé à Paris en l'église Saint-Germain-l’Auxerrois.
Il avait épousé, par contrat du [10], Marie de Maupeou, morte le , qui était fille de Pierre III de Maupeou, seigneur de Monceau, président de la 5e Chambre aux Enquêtes. Ils eurent deux fils, Louis et Jérôme Phélypeaux, comte de Maurepas et de Pontchartrain.
Le , par contrat passé devant Moufle et son confrère, notaires au Châtelet de Paris, il avait acheté à Bernardin Boulin, écuyer, le fief des Moulineaux[11]. Les papiers personnels de Louis II Phélypeaux de Pontchartrain et de sa famille sont conservés aux Archives nationales sous la cote 257AP[12].
Son portrait ovale en miniature en émail et or par Jean I Petitot (1607-1691) figura dans la collection Richard Baron Cohen, vendue aux enchères publiques à Paris (Drouot-Richelieu) le .
↑Jean-François Dubost et Peter Sahlins, Et si on faisait payer les étrangers ? Louis XIV, les immigrés et quelques autres, Paris, Flammarion, , 475 p., p. 95-127
↑Archives nationales, minutier central CXIX 233, cité par Françoise Bayard, Joël Félix, Philippe Hamon, Dictionnaire des surintendants et contrôleurs généraux des finances du XVIe siècle à la Révolution française de 1789, 2000, p. 101.
Prosper Levot, A. Doneaud, Les gloires maritimes de la France. Notices biographiques sur les plus célèbres marins, Arthus Bertrand éditeur, Paris, 1866, p. 406-407(lire en ligne)
(en) Sara Chapman, Private ambition and political alliances : the Phélypeaux de Pontchartrain family and Louis XIV's government, 1650-1715, Rochester, University of Rochester Press, 2004 (ISBN9781580461535).
Charles Frostin, Les Pontchartrain, ministres de Louis XIV, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006 (ISBN9782753502895).
Jean-Yves Nerzic, La Place des armements mixtes dans la mobilisation de l'arsenal de Brest sous les deux Pontchartrain (1688-1697 & 1702-1713), H&D, 2010, (ISBN978-2-9142-6619-2).
Patrick Villiers, Jean-Pierre Duteil et Robert Muchembled (dir.), L'Europe, la mer et les colonies : XVIIe – XVIIIe siècle, Paris, Hachette supérieur, coll. « Carré histoire », , 255 p. (ISBN2-01-145196-5)