Ses amis intimes pensaient que Duranty était le fils naturel de Prosper Mérimée[2]. Ce n'est qu'en 1947 que la découverte de documents ayant appartenu à Duranty a permis d'établir que son père était Louis-Edmond Anthoine[3], auditeur au Conseil d'État (1833), inspecteur de la compagnie d'assurances La Nationale, puis magistrat[4]. Sa mère, Émilie Hémart (madame Lacoste [1798-1881], elle se fait appeler Émilie Duranty dans l'acte de naissance de son fils), a eu un fils, Félix-Joseph Lacoste (1825), de Joseph Bonaparte, le frère aîné de Napoléon Ier.
Duranty a débuté en 1853 comme employé à l'administration centrale des Domaines et Forêts de la Couronne (grâce à la protection du ministre Achille Fould) et a donné sa démission en 1857 pour se consacrer à la littérature.
Il est le cofondateur de la revue Réalisme, publiée de à [5], « un périodique à peu près mensuel, de seize compactes pages in-4°, très combatif, consacré à la seule critique littéraire[2] », avec Champfleury, en compagnie duquel il défendra le mouvement réaliste et l'impressionnisme.
En 1870, les marionnettes de Duranty seront saisies par des créanciers, précipitant ainsi la fin du Guignol des Tuileries.
« Vous êtes prié d'assister aux Convoi, Service et Enterrement de Monsieur Edmond Duranty, homme de lettres, décédé le 9 avril 1880, à l'âge de 47 ans, à la maison Dubois, qui se feront le mardi 13 du courant, à 4 heures très précises, en l'église Saint-Laurent. On se réunira à la maison de santé : 200, faubourg Saint-Denis. De profundis !
De la part de tous ses amis et de la Société des Gens de lettres. »
Treize personnes suivirent le convoi funèbre d'Edmond Duranty mort dans une quasi misère dont Paul Alexis, Albert Bartholomé, Henry Céard, Edgar Degas, Joris-Karl Huysmans, Édouard Manet, Eugène Moret[6], Camille Pissarro, Jean-François Raffaëlli, le docteur Thulié et Émile Zola, son exécuteur testamentaire. « Nous l'avons bien connu, dit Émile Zola, luttant avec un grand courage contre une des misères littéraires les plus injustes et les plus implacables que j'ai rencontrées ; mais il n'est personne de nous dont il ait fait un confident et qui puisse écrire un jour une biographie complète. Tout son passé, toute sa jeunesse est comme un livre fermé à jamais[2]. »
Il fut inhumé au cimetière de Saint-Ouen avant d'être transféré le au Père-Lachaise (53e division). Jean Paulhan le considérait comme un « saint du roman », ajoutant : « Je ne sache pas d'écrivain plus autonome et plus strict, plus digne de servir d'exemple. Fabriquant ses couleurs lui-même en bon Primitif[7]. »
Œuvres
Romans
Le malheur d’Henriette Gérard, dans la revue Le Pays, 1858, 1re édition Paris, 1879 (OCLC249484462) ; rééd. Paris, 1981 (ISBN9782070233762).