Louis Chauvel

Louis Chauvel, né le à Paris, est un sociologue français, professeur à l'Université du Luxembourg, spécialisé dans l’analyse des structures sociales et du changement par génération. Il développe une lecture comparée des formes de stratification sociale et des changements de l'État-providence dans le cadre de ses recherches à l'Observatoire français des conjonctures économiques et à l'Observatoire sociologique du Changement.

Biographie

Jeunesse et études

Louis Chauvel obtient un baccalauréat scientifique en 1985. Après un passage dans les classes préparatoires du lycée Clemenceau de Nantes, il intègre en 1987 l'École nationale de la statistique et de l'administration économique (ENSAE)[1]. Il obtient un DEA de sciences sociales à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et à l'EHESS en 1991. Il obtient le titre de docteur en sociologie à l'université Lille I en 1997[2]. En 2003, il devient habilité à diriger des recherches.

Parcours professionnel

Louis Chauvel est nommé maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris en 1998. Il fait partie de l'Observatoire sociologique du changement[3].

Travaux

Louis Chauvel a publié des dizaines d'articles scientifiques qui développent les arguments de son travail de thèse[4] et de son ouvrage Le Destin des générations[5]. Il est membre de l'Institut universitaire de France et du conseil scientifique de l’Observatoire des inégalités. Il est essentiellement connu pour ses travaux :

Il souligne en particulier les risques de déclassement scolaire et social des générations nées à partir de 1950-1955[6], qui font face à un déclin du rendement des titres scolaires, une baisse du pouvoir d'achat, une croissance des inégalités intragénérationnelles et un déclin de la représentation politique. Ce travail théorique et empirique original[réf. nécessaire] permet de saisir une source majeure de tensions et de déséquilibres sociaux. Tout en reprenant les analyses structuro-fonctionnalistes de Robert King Merton, Louis Chauvel propose une analyse de la dyssocialisation (i.e. mauvaise socialisation) relevant de l'écart entre les aspirations d'une génération (formées par la socialisation) et sa situation réelle, caractéristique des sociétés de post-abondance.

Ses travaux portent sur les évolutions de la forme de la pyramide des revenus (strobiloïde), la recomposition des classes populaires qui sont plus marquées objectivement depuis 1985 mais moins conscientes de leurs spécificités, et la déstabilisation des classes moyennes dont les fractions intermédiaires salariées du public font face à des incertitudes croissantes[7].

Prises de position

Au-delà de ses travaux de recherche, ses interventions au cours du mouvement contre le Contrat première embauche en mars 2006 et pendant la campagne de l'Élection présidentielle française de 2007 sur le déclassement social des nouvelles générations, la déstabilisation des classes moyennes, le risque de démantèlement générationnel de l'État-providence ont contribué à transformer la vision de l'héritage de 1968 et de l'avenir de la société française[réf. nécessaire][8],[9].

Publications

Notes et références

  1. Cf. Annuaire de l'ENSAE
  2. « Louis Chauvel », sur La Vie des idées (consulté le )
  3. Richard Descoings, Sciences Po: de la Courneuve à Shanghai, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, (ISBN 978-2-7246-0990-5, OCLC ocm86113501, lire en ligne)
  4. « Evolution du système de stratification sociale et succession des cohortes : Grandeur et décadence des générations dans la société française des Trente Glorieuses à nos jours par Louis Chauvel - Thèse de doctorat en Sociologie - Sous la direction de Michel Forsé », sur Thèses.fr,
  5. a et b Michel Lallement, « Le Destin des générations. Structure sociale et cohortes en France au xxe siècle », sur Sciences humaines,
  6. Louis Chauvel, Les nouvelles générations devant la panne prolongée de l’ascenseur social [PDF], en janvier 2006
  7. Louis Chauvel, « Le Retour des classes sociales », OFCE [PDF], octobre 2001.
  8. « La France a sacrifié les jeunes depuis vingt ans », entretien avec Louis Chauvel, Le Monde, 6 mars 2006.
  9. Louis Chauvel, « Classes moyennes, le grand retournement », Le Monde, 2 mai 2006.
  10. Jean Dubois, « Panique dans les classes moyennes », sur Les Echos,
  11. Samuel Coavoux, « Pour une politique des générations », sur Nonfiction,
  12. Christian Baudelot, « La gloire de nos pères », sur La Vie des idées,
  13. Daniel Fortin, « Enrayer le déclin des classes moyennes », sur Les Echos,
  14. Jean-Laurent Cassely, « Louis Chauvel, le sociologue qui a vu notre lose dans ses graphes », sur Slate,
  15. Marnix Dressen-Vagne, « Joseph Confavreux (dir.), Le Fond de l’air est jaune, Comprendre une révolte inédite, Paris, Le Seuil, 2019 », sur La nouvelle revue du travail,

Liens externes