Son procès en béatification est ouvert en 1928[2].
Histoire familiale
Louis-Gaston de Sonis est né dans une famille d'ancienne bourgeoisie[3] originaire de Guyenne, passée aux Antilles au XVIIIe siècle, puis en Bretagne[4], issue de Jean de Sonis (1676-1766), maître écrivain, juré de Bordeaux (Gironde).
Biographie
Louis-Gaston de Sonis est né à la Guadeloupe. Il est le fils de Jean-Baptiste de Sonis (1795-1844), officier de l'armée et de Marie Elisabeth Sylphide de Bébian, veuve en premières noces de Charles Joseph Janvre de Lestortière, dont elle avait une fille, Charlotte Joséphine.
Sollicité par ses camarades de s'affilier à la franc-maçonnerie, ignorant les condamnations de l'Église qui la frappent, il est initié par la loge maçonnique du Grand Orient de France et s'affilie dès son arrivée en 1848 à la très républicaine loge l’Harmonie universelle à Castres. Remplaçant régulièrement le 1er surveillant, il est élu 2e maître des cérémonies le 16e jour du 10e mois de 5848 (). Il claque avec fracas la porte de cette organisation quelques mois plus tard : « […] c'est un piège ! […] Vous n'avez pas tenu vos promesses ; je suis délié des miennes. Vous ne me reverrez plus. Bonsoir ! » De son passage de neuf mois dans la franc-maçonnerie, il conserve un mauvais souvenir et déconseillera plus tard à ses fils d'y adhérer : « Le père de famille veillera avec soin à ce qu'aucun des siens ne fasse partie d'une société secrète » (Mémoire).
Il épouse le , à Castres, Jenny Antoinette Anaïs Roger, née à Saissac (Aude) le , fille de Jean Louis Prosper Roger, avocat et notaire à Castres, et de Françoise Antoinette Aglaé Meyran, qui lui donnera 12 enfants : Marie (1850), Gaston (1851), Henri (1853), Albert (1854), Marie-Thérèse (1857), Madeleine (1858), Marthe-Carmel (1861), Joseph (1863), Jean-Marie (1864), Germaine[6] (1866), François (1867), Philomène (1869). Elle lui survivra 40 ans et décédera à Chartres le .
Après Paris, puis Limoges, il est nommé capitaine au 7e Hussards en 1854 et quitte Limoges pour l'Algérie. Il s'établit à Alger et participe à l'expédition de la Kabylie lors de la campagne de 1857. Après l'attaque d'El-Amiz et la soumission des Beni-Raten, il conduit une messe d'action de grâces. Louis-Gaston de Sonis est ensuite désigné pour la campagne d'Italie de mai à . Il commande la charge de son escadron lors de la bataille de Solférino. En , il se porte volontaire pour la campagne du Maroc, durant laquelle son principal ennemi sera le choléra. En 1860, Sonis est nommé commandant supérieur du cercle de Tenez, puis de Laghouat et enfin de Saïda. En 1865 il participe au combat de Metlili et conduit une expédition dans le désert en 1866. En 1869, il dirige le combat d'Ain-Madhi.
De retour en France dans le contexte de la guerre de 1870-1871, il est nommé général[7] commandant le 17e Corps d'armée de l'armée de la Loire. Il est à Rennes (1871-1874), Saint-Servan (1874-1880), Châteauroux et Limoges (1880-1883), ne se mettant en disponibilité, malgré ses douloureux problèmes physiques, que du fait de son refus de participer à la désagrégation des communautés religieuses à laquelle l'armée et donc les troupes sous son commandement doivent prêter main-forte. Sonis est fait grand officier malgré lui : il veut se retirer de la vie publique et militaire, mais le général Gallifet refuse sa démission. Les quatre dernières années de sa vie se passent à Paris dans une atmosphère très religieuse.
Cet officier très pieux est connu aussi pour avoir combattu en 1870 à la tête des Zouaves pontificaux et des Volontaires de l'Ouest sous l'étendard du Sacré-Cœur de Jésus et la devise Miles Christi (soldat du Christ), aux côtés du futur général de Charette. Grièvement blessé lors du combat, il passa la nuit, par -20°, sur le champ de bataille de Loigny à rassurer les soldats blessés eux aussi autour de lui. On lui amputa la jambe gauche le [8]. Il est anobli par le pape Léon XIII et titré « comte romain et de Sonis » en 1880.
La même année, à Châteauroux, il se fait mettre en disponibilité pour protester contre l'expulsion des religieux de France.
En 1883, du fait de ses infirmités, il doit quitter le commandement actif et devient membre d'une commission au ministère de la Guerre à Paris, où il meurt en 1887. Son corps est inhumé à Loigny, dans la crypte de l'église, près des zouaves pontificaux et soldats tombés à la bataille du . Sur la pierre tombale est gravée l'inscription « Miles Christi » (Soldat du Christ).
Tous les ans, le dimanche le plus proche du 2 décembre, a lieu une cérémonie officielle à Loigny-la-Bataille pour rendre hommage au général de Sonis et aux autres combattants. Il s'agit de la dernière commémoration présidée par des autorités militaires et civiles à se perpétuer pour une bataille de la guerre de 1870.[réf. nécessaire]
Le site de 9 hectares d'une des anciennes casernes militaires d'Orléans, devenu une ZAC, porte le nom de « Quartier Sonis[10] ».
Un grand voilier trois mâts, construit en 1902 par la Société nouvelle d’armement pour la Compagnie française de navigation a porté le nom de « Général de Sonis[11] ». Il a été détruit en 1932.
↑« Le général de Sonis : un époux, un père, un soldat et un chrétien pour notre temps », In Altum, no 99, octobre 2018, p. 7.
↑Charondas, Le cahier noir, 2015, Patrice du Puy éditeur, sans pagination.
↑Henri de La Messelière, Filiations Bretonnes, Prudhomme, Saint-Brieuc, 1924, T.5, p. 163-165
↑Selon A. Bessières, Sonis n'a pas été au Prytanée mais au collège Bourbon puis à Stanislas sur conseil d'un ami de son père, malheureusement transféré à la pension d'un certain monsieur Dufour avant que de rejoindre Juilly.
↑Confirmé à l'unanimité par la commission de révision des grades en 1871 à la suite de la commission d'enquête - Albert Bessieres « Sonis » éd. Beauchesne et fils 1946.
↑Cette amputation fut réalisée par le docteur Georges Dujardin-Beaumetz, qui avait parmi ses aides l'aide-major Philippe-Michel Labrousse. L'on peut en lire le récit dans : Bataille de Loigny-Pourpry, 2 décembre 1870, au point de vue du service de santé, par Ladislas-Xavier Gorecki, Paris : R. Chapelot, 1901, in-8°, p. 28-30[1].
Claude Mouton-Raimbault, La Franc-maçonnerie et le général de Sonis. Réfutation d’un mémoire, Saint-Laurent-sur-Sèvre, éditions de Chiré, 1988, 156 p.
Amédée Delorme, Deflandre et Sonis, 1870, Librairie militaire E. Dubois, 1893 [3]
Abbé Rémi Thévert, Sonis-Loigny, miles Christi, par M. le curé de Loigny-la-Bataille. : Récit de la bataille de Loigny, 2 décembre 1870, et du rôle du genéral de Sonis, du sacrifice des Zouaves pontificaux de Charette. Introduction par le général Weygand, Chartres, , 51, illustrations et cartes (OCLC36465655, BNF32659326).