Il est âgé de 12 ans en 1800 lorsque sa famille revient à Paris, alors que le premier consul de FranceNapoléon Bonaparte prend le pouvoir (avant de se faire sacrer Empereur en 1804).
Âgé de 20 ans, il épouse à Paris le Marie-Georgine-Armandine de Sérent, âgée de 17 ans (Paris, - Paris, ), fille du comte Armand-Sigismond de Sérent et de Charlotte Ferdinande de Choiseul.
Au début de 1815, la princesse de Léon meurt dans des circonstances dramatiques :
« Le , vers cinq heures du soir, la princesse mettait la dernière main à sa toilette pour se rendre à un dîner chez le duc d'Orléans, et de là, à un bal donné par le comte Apponyi, ambassadeur d'Autriche[3]. Elle s'approcha de la cheminée, le feu prît aux dentelles de sa robe ; à ses cris. Mme de Sérent, sa mère, accourut ; les flammes s'élevaient à trois mètres au-dessus de sa tête. On appela le prince qui venait de la quitter ; il la trouva assise dans un fauteuil ; tous ses vêtements étaient consumés, et son corps n'était qu'une plaie[4]. La nuit fut horrible[3], la malheureuse princesse fit preuve d'un courage admirable, et conserva jusqu'à la fin toute sa connaissance sans que sa résignation faiblît. Elle demanda à son mari de ne pas la quitter et elle expirait le lendemain, à huit heures du matin[5]. »
Sur son tombeau, dans l'église de La Roche-Guyon, est gravée l'épitaphe suivante [5] :
« Ici repose la dépouille mortelle d'Armandine-Marie-Georgine de Sérent, princesse de Léon, enlevée par les flammes à deux familles, dont elle était le lien et le charme, par la perfection de son caractère ; à la société, dont elle était l'ornement et l'exemple par son esprit et ses vertus ; à la religion qu'elle faisait aimer par sa charité, sa douceur et sa bonté ; aux malheureux, dont elle était l'appui et plus encore la consolation. Elle expira. après quinze heures de souffrances supportées avec une héroïque et chrétienne résignation, le , âgée de vingt-quatre ans. Dernière de son nom, ayant perdu son père et son oncle victimes de leur dévouement à leur patrie et à leur roi. Priez pour son âme ! »
Pendant les Cent-Jours, il suit le duc d'Angoulême dans le midi de la France, puis en Espagne. À la Restauration, il est officier dans les compagnies rouges de la Maison du roi.
Entrée dans les ordres
En , le jeune veuf perd son père ; il devient le 8e duc de Rohan et pair de France héréditaire[6]. Toujours profondément religieux, il décide alors d’entrer dans les ordres, plutôt que de se remarier.
À partir de 1819, il étudie au séminaire Saint Sulpice de Paris pendant trois ans, période pendant laquelle il fait la connaissance de l'écrivain Victor Hugo. Ce dernier se rend sur invitation, un jour, à son château de La Roche-Guyon et s'enfuit au bout de deux jours, terrifié par l'étiquette qui règne aussi bien dans la chapelle du château que dans la salle à manger. Mais il donne l'abbé Jean-Marie de La Mennais pour confesseur à Victor Hugo[7].
Il invite également dans son château familial le poète, écrivain, historien, et homme politique Alphonse de Lamartine qui écrit une de ses Méditations poétiques : La Semaine sainte à la Roche-Guyon[8].
Il reçoit également souvent un jeune prêtre dont il devient le mentor : le futur journaliste, prélat et homme politique Félix Dupanloup, ainsi que Charles de Montalembert et d'autres ecclésiastiques ou intellectuels catholiques, dont le château de La Roche-Guyon est, à cette époque, le point de ralliement.
Le il est nommé archevêque d'Auch et confirmé le , mais il est transféré à Besançon en Franche-Comté avant d'avoir pris possession de ce diocèse (De Salinis et Mathieu deviendront aux aussi respectivement archevêques d'Auch et de Besançon[12]).
Il mécontente les séminaristes par des réformes intempestives, ne manque pas de choquer les libéraux par son intransigeance ultramontaine et même le clergé, qui est encore acquis, quoique de moins en moins, aux thèses gallicanes[réf. nécessaire], thèses qui recevront le coup de grâce en 1869 lors du concile Vatican I, consacrant définitivement la position ultramontaine et la suprématie immédiate de Rome dans le gouvernement de l'Église universelle.
Le , le pape Grégoire XVI le nomme au titre de cardinal-prêtre de la Trinité-des-Monts. Il réside à Rome durant toute l'année 1831, mais réintègre son archevêché de Besançon le , après avoir appris qu'une épidémie de choléra se répand en France. Il se dévoue alors aux fidèles de son diocèse.
Le , le cardinal de Rohan-Chabot meurt à Chenecey, à l'âge de 45 ans, de cette épidémie de choléra.
Il est inhumé dans la cathédrale Saint-Jean de Besançon, où son monument funéraire, sculpté par Auguste Clésinger, toujours visible, le représente priant. Conformément à ses dernières volontés, sa dépouille est répartie entre quatre lieux. Selon Lionel Estavoyer : son corps repose dans la crypte des archevêques de la cathédrale de Besançon, sa langue et ses yeux dans un coffret de la même cathédrale [Note 1], ses entrailles au grand séminaire rue Mégevand et son cœur à Rome[14].
Écartelé : de gueules à neuf macles d'or, posées 3, 3, 3 (qui est de Rohan), et d'or à trois chabots de gueules, 2 et 1 (qui est de Chabot)[15].
Le prélat mettait souvent ses armes sur un écu écartelé de Navarre, d'Écosse, de Bretagne et de gueules au lion d'argent[15].
Notes et références
Notes
↑Dans un coffret jusqu’en 2013, puis uniquement dans un autre, plus petit, fait de verre opalin et de bronze, qui était initialement à l'intérieur du premier.
Références
↑Actes de l'état-civil reconstitué de Paris (28/02/1788-29/02/1788), cote 5Mi1 74 : Acte de naissance de Louis-François-Auguste de Rohan-Chabot, Archives de Paris, 23 p. (lire en ligne), p. 7
↑Vicomte Albert Réverend, Armorial du Premier Empire, tome 4, Paris, Librairie Honoré Champion, rééd 1974, p. 163
↑Vicomte Albert Réverend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration 1814-1830, tome 6, Paris, Librairie Honoré Champion, (lire en ligne), p. 118-122
↑Adèle Hugo, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, tome 2, 1863.
« Louis-François-Auguste De Rohan-Chabot, abbé-duc De Rohan », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. VIII, , 378 p. [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 208 ;