Militant de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) depuis 1991, il est conseiller municipal de La Ràpita de 1994 à 2005, et maire entre 1996 et 1998. Il est délégué du gouvernement dans les Terres de l'Ebre sous les deux gouvernements tripartites, de 2004 à 2010. Il accède ensuite à des responsabilités politiques régionales, en tant que secrétaire général adjoint d'ERC depuis 2011, et député au Parlement de Catalogne de 2012 à 2020.
Lluís Salvadó démissionne du conseil municipal en 2005. Josep Caparrós lui succède comme tête de liste d'ERC pour les élections municipales de 2007[6].
En parallèle, il accède à des fonctions dirigeantes dans la fédération locale du parti. Il préside la fédération d'ERC des Terres de l'Ebre entre 2000 et 2004, puis il est secrétaire à l'organisation de cette même fédération entre 2004 et 2012[2].
En , le conflit sur le nouveau statut d'autonomie conduit à l'éclatement de la coalition gouvernementale et à l'exclusion d'ERC du gouvernement. Lluís Salvadó et les autres directeurs territoriaux d'ERC quittent leurs fonctions[8]. Il est remplacé par Miquel Castelló du PSC[9].
En , il entre en conflit avec le gouvernement en raison de son opposition au transvasement de l'Ebre pour alimenter l'aire métropolitaine de Barcelone. Il menace de démissionner si le gouvernement poursuit son projet de connecter temporairement le Sègre avec le Llobregat, pour capter l'eau du premier au bénéfice de l'aire métropolitaine[8]. Le président José Montilla l'incite à quitter ses fonctions s'il ne soutient pas la politique du gouvernement dont il est le délégué, ce que la fédération locale d'ERC qualifie de méthodes « staliniennes »[11],[12].
La régulation des correbous(ca), populaires dans les Terres de l'Ebre mais critiquées par les défenseurs des animaux, est l'un des sujets les plus importants qu'il est amené à traiter. Pour organiser l'application de la loi de protection des animaux de 2003, le délégué Lluís Salvadó fait élaborer un code de bonnes pratiques, qui encadre les correbous pour réduire la souffrance animale[13]. Après l'adoption de la loi de 2010, il interdit pour la première fois les correbous à Camarles, en , puis à Paüls, en au motif que ces fêtes n'ont pas le caractère traditionnel exigé par la loi dans ces localités du Baix Ebre[14],[15].
Entre 2004 et 2009, il est également président du Consorci Memorial de la Batalla de l’Ebre (COMEBE). A cette fonction, il travaille à la création d'un complexe muséistique consacré à la guerre civile espagnole, qui comprend la signalisation des lieux de mémoire de la bataille de l'Ebre, cinq musées thématiques, et un mémorial pour donner une sépulture digne aux soldats tombés pendant la bataille[16].
Comme d'autres responsables politiques de l'ancienne majorité tripartite, Lluís Salvadó est recruté comme conseiller à la députation de Barcelone en [20].
Ascension politique régionale
La période de conflits internes et de renouvellement qui accompagne la fin de la coalition tripartite permet à Lluís Salvadó d'accéder à des fonctions dirigeantes au sein d'Esquerra Republicana de Catalunya (ERC). Après le congrès de 2008, qui a vu la défaite du président Josep-Lluís Carod-Rovira et la victoire de Joan Puigcercós, il fait partie, avec Enric Aloy, Marina Llansana et Carles Mundó, des quatre partisans de Carod-Rovira qui entrent à la direction en , dans le cadre de la politique de réconciliation interne du parti[21]. Il entre à l'exécutif national d'ERC comme secrétaire à la politique territoriale et à l'environnement[22].
L'année suivante, la réorganisation de la direction après la défaite éléctorale aux élections du 28 novembre 2010 lui permet d'accéder à des responsabilités plus importantes. Il devient le numéro 3 du parti en , au poste de vice-secrétaire général à la stratégie aux relations institutionnelles, où il succède à Enric Aloy, tandis que Marta Rovira est désignée vice-secrétaire générale à l'action sectorielle et aux programmes à la place de Marina Llansana[23].
En 2011, il se rallie à la candidature à la direction du parti Construïm Confiança conduite par Oriol Junqueras et Marta Rovira, pour faire partie de la nouvelle équipe de direction[24]. La candidature est victorieuse, et Lluís Salvadó est élu secrétaire général adjoint lors du XXVIe congrès d'ERC à Gérone le , sans difficulté mais avec 286 votes négatifs sur 1562[25].
En 2012, la constitution des listes électorales réanime des tensions internes au sein d'ERC, qui mettent à l'épreuve la nouvelle direction du parti. L'unique député de la circonscription de Tarragone, Sergi de los Rios, a quitté la vie politique. Lluís Salvadó, qui représente la fédération des Terres de l'Ebre, est en concurrence avec Josep Andreu, qui préside la fédération du Camp de Tarragone. La tête de liste est habituellement désignée par cette dernière[36]. La direction nationale du parti semble d'abord favoriser Lluís Salvadó, mais le poids de la fédération du Camp de Tarragone conduit à attribuer le premier rang de la candidature à Josep Andreu. Lluís Salvadó est à nouveau le numéro 2 de la liste[37],[35].
Il est l'un des principaux négociateurs d'ERC, avec Marta Rovira et Pere Aragonès, lors des négociations avec Convergence et Union (CiU), qui aboutissent à la conclusion du Pacte pour la liberté et la formation du deuxième gouvernement d'Artur Mas en [40]. Au cours de la législature, il est porte-parole adjoint d'ERC, et assiste la porte-parole parlementaire Marta Rovira dans les relations avec CiU[41]. Il est notamment chargé de négocier la création des « structures d'État » qui doivent jeter les bases institutionnelles du futur État catalan, en particulier la création d'une administration fiscale[1]. Au Parlement, il est membre de la députation permanente, de la commission de l'économie, des finances et du budget, et de la commission du règlement. Il est rapporteur pour ERC lors de l'examen des projets de loi d'accompagnement des budgets 2014 et 2015, et du projet de loi sur l'ordonnancement des corps de rattachement exclusif à l'Agence tributaire de Catalogne en mars-[42].
En , Lluís Salvadó est pressenti pour entrer au gouvernement en tant que conseiller à la gouvernance[47].
Il est cependant nommé secrétaire à la Fiscalité dans le nouveau gouvernement de Carles Puigdemont, où il succède à Elsa Artadi. Il occupe, avec le secrétaire à l'Économie Pere Aragonès, une fonction centrale dans le ministère de l'économie dirigé par le vice-président Oriol Junqueras[48]. Il a la responsabilité de mettre en place l'administration fiscale catalane, l'une des principales structures d'État que le gouvernement entend consolider[1].
Il conduit le développement de l'Agence tributaire de Catalogne (ATC), qui doit être l'embryon de la future administration fiscale. Le gouvernement prévoit d'ouvrir 15 nouvelles agences des impôts sur le territoire, et de doubler le personnel de l'ATC, pour passer de 378 à 800 agents au cours de l'année 2017. L'ATC doit ainsi pouvoir assumer de nouvelles fonctions, pour exercer pleinement toutes les compétences octroyées à la Généralité par le statut d'autonomie, et préparer sa transformation en administration fiscale unique d'un État indépendant. L'objectif de Lluís Salvadó est de conduire ce projet en un temps record, au cours d'une législature réduite à 18 mois[49].
Lluís Salvadó fait partie des quatorze personnes arrêtées le dans le cadre de l'opération Anubis menée par la justice espagnole[50].
Références
↑ ab et c(ca) « Lluís Salvadó pilotarà la Hisenda pròpia en substitució d’Elsa Artadi », Ara, 13 janvier 2016.