La dénomination Littoral autrichien (en allemand : Österreichisches Küstenland, en hongrois : Osztrák tengermellék, en italien : Litorale austriaco, en slovène : Avstrijsko primorje, en croate : Austrijsko primorje et en tchèque : Rakouské přímoří) peut se référer[1] :
Du point de vue administratif, la terre de la Couronne dont la capitale était Trieste, n'incluait pas la Dalmatie, également représentée à la Diète d'Empire mais séparément, et dont la capitale était Zadar. La terre de la Couronne comprenait trois entités :
Chacune de ces trois entités disposait d'une administration indépendante mais elles étaient tributaires d'un même gouverneur impérial (Landeshauptmann und Statthalter), basé dans la capitale Trieste. La province, divisée en 11 circonscriptions (en allemand : Bezirkshauptmannschaften)[3] avait une importance stratégique pour l'Empire car Trieste en était le principal port commercial et Pola le principal arsenal de la marine austro-hongroise. C'était par ailleurs une destination touristique connue sous le nom de Riviera autrichienne, avec des stations balnéaires mondaines comme Abbazia, Brioni, Duino-Aurisina, Grado, Pirano, Portorose et Volosca(en). La famille impériale austro-hongroise elle-même séjournait régulièrement au château de Miramare.
Au XIIe siècle, le port de Trieste est un important carrefour commercial. Après deux siècles de rivalité avec la république de Venise (qui l'occupe de 1369 à 1372), Trieste échoit en 1382 à Léopold III de Habsbourg, duc d'Autriche. La maison de Habsbourg obtint également la souveraineté sur le port de Fiume-Rijeka en 1474, après la bataille remportée par le chevalier hongroisAndrás Both de Bajna. La plupart des côtes et la moitié sud-est de l'Istrie que possédait le patriarcat d'Aquilée passent à Venise (de 1420 à 1797) tandis que la moitié nord-ouest et l'intérieur des terres appartiennent aux Habsbourg. La suprématie de Venise sur la mer Adriatique et l'extension de l'Empire ottoman ne permirent pas aux Habsbourg de tirer de gros revenus de ces ports qui restèrent secondaires jusqu'au XVIIIe siècle. Toutefois l'empereur germanique Charles VI accrut le pouvoir maritime des Habsbourg en signant une paix avec l'empire ottoman et en déclarant le transport maritime libre et gratuit sur l'Adriatique. En 1719, Trieste et Fiume devinrent des ports francs. En 1730, l'administration de tout le littoral autrichien fut placée sous l'« Intendance de Trieste ».
Le royaume d'Illyrie était découpé en deux provinces : celle de Trieste sur la côte (Küstenland) et celle de Laibach dans l'intérieur (Carniole). Le Küstenland comptait quatre districts : Görz, Trieste, Istrie occidentale et Istrie orientale, la cité de Trieste formant une ville libre impériale. En 1822, Fiume et ses environs furent cédés à la Hongrie et en 1849 à la Croatie, au sein desquelles la cité devînt une ville libre royale, tandis que les alentours formèrent le comitat de Modrus-Fiume (actuelle partie continentale du comitat de Primorje-Gorski Kotar). Vers 1825, le Küstenland fut réorganisé en deux entités : au nord la région de Görz-Trieste et au sud l'Istrie avec sa capitale Mitterburg.
En 1849, le Royaume d'Illyrie fut dissous et le Küstenland devint un territoire de la couronne (Kronland) géré par un gouverneur basé à Trieste (Landeshauptmann und Statthalter). Ce Kronland était composé du comté princier (Gefürstete Grafschaft) de Görz-und-Gradiska, de la ville de Trieste et de la Marche d'Istrie.
↑(en) Gerald Blake et Duško Topalović, The Maritime Boundaries of the Adriatic Sea, International Boundaries Research Unit, (présentation en ligne).
↑[PDF] (en) Bureau centrale de Statistique de la République de Croatie, « Geographical and meteorological data », Statistical yearbook for 2005, Central Bureau of Statistics of Republic of Croatia, (consulté le ), p. 43
↑Wilhelm Klein, « Die postalischen Abstempelungen auf den österreichischen Postwertzeichen-Ausgaben 1867, 1883 und 1890 », catalogue de timbres de 1967.