Le littoral de l'Algérie compte 23 stations de dessalement d'eau de mer réparties sur les 14 wilayas côtières qui relèvent du Ministère des Ressources en Eau (MRE)[1]. Elles fournissent 18 % de l'eau consommée dans le pays et alimente 6 millions de personnes avec un volume de 2,6 millions m3/jour.
Le 1er avril 2024, dans une interview à la radio chaine 1, le PDG de la Compagnie algérienne de l'énergie (AEC), Mohamed Boutabba, a estimé que le taux de couverture des besoins en eau du pays par les stations de dessalement pourrait passer de 18% à 42 % fin 2024 grâce à la mise en service de cinq nouvelles stations de dessalement de l'eau de mer, dont les travaux de réalisation dépasse les 50%[2]. Une seconde phase débutera en 2025 avec le début de la construction de sept nouvelles stations de dessalement de l'eau de mer pour une mise en service en 2030, augmentant ainsi la contribution du secteur à 60 % de l'eau consommée dans le pays[3].
Une Agence nationale de dessalement de l'eau (ANDE) est créée en mars 2023 avec pour mission principale « de réaliser, d'exploiter et d'assurer la maintenance des stations de dessalement de l'eau et des infrastructures et équipements y afférents »[4].
Le 23 avril 2024, le ministre algérien des Mines et de l’Énergie a annoncé sa volonté d'exploiter le sel provenant du dessalement de l'eau de mer par le biais de l’Entreprise nationale des sels (Enasel), filiale du groupe industriel public SONAREM[5].
Présentée comme la station de dessalement la plus grande au monde, avec une capacité de production de 500 000 m3/j, via la technique d’osmose inverse, ce projet a coûté 492 millions de dollars et a été concrétisé avec un partenariat entre la société mixte Algerian Energy Company (AEC) et le groupe Hyflux (Singapour)[6]. La construction a débuté en 2008[7]. Après plusieurs années de retard, le projet sera inauguré en 2014 par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal[8]. Cette station alimente la ville d'Oran et son agglomération. Longtemps plafonnée à 250 000 m3/j, la production de la station a été portée à 380 000 m3/j à l'occasion des Jeux méditerranéens de 2022[9].
Réalisée dans le cadre d'un partenariat entre une société espagnole (Befesa, 51%) et une société algérienne (Algérie Energy Company, 49%), le projet a connu de nombreux retards ayant fait passer le coût initial de 231 millions de dollars à plus de 500 millions de dollars[10]. Elle a été mise en service en 2015[11]. Elle assure l'alimentation en eau potable de 27 des 35 communes de la wilaya de Chlef[12].
Réalisée pour un coût de 251 millions de dollars, elle a été inaugurée en 2011[13]. Elle utilise le processus d'osmose inverse[14]. A l'arrêt depuis octobre 2019, elle a été partiellement remise en service en juillet 2022 à raison de 35 000 m3/j[15]. Cette station bénéficie à plus de 300 000 habitants répartis sur 19 communes dont la ville de Tlemcen. Elle comprend une canalisation linéaire de 157 km, 06 dépôts ayant une capacité de 500 à 20 000 m³ et 05 stations de pompage[16].
Station réalisée pour un coût global de 238 millions de dollars[17], elle utilise le processus d'osmose inverse et couvre les besoins en eau potable de plus de 750 000 habitants répartis[18] sur plusieurs communes des wilayas de Tlemcen et Sidi Bel Abbès[19],[20].
Implantée à Chatt el Hillal (ex Oued el Hallouf), commune de Beni Saf, wilaya de Ain Temouchent, la station a été construite et est exploitée depuis 2010 par la société espagnole Tedagua[21]. D'un coût global de 240 millions de dollars[22], elle occupe une superficie de 66 000 m2 concédée par les autorités algériennes pour une durée de 25 ans. L’eau pompée dans la mer méditerranée est traitée dans les 10 modules de l’usine de dessalement. Chacun module affiche une capacité de 20 000 m3 d’eau[23]. En 2018, un projet a vu le jour visant à augmenter les capacités de la station par la réalisation d'une unité d'une 20 000 m3 /jour afin de pallier les pertes de la production lors des arrêts techniques de la station existante[24].
Le station d'El Hamma a été réalisé dans le cadre d'un partenariat entre une société américaine (General Electric Ionics) et une société algérienne (Algérie Energy Company issue des groupes Sonatrach et Sonelgaz). Les travaux, entamés en 2002, se sont achevés en 2008 pour un coût global estimé à 250 millions de dollars[25]. Elle utilise la technologie des membranes d’osmose inverse. Elle alimente en eau potable près d'1,5 million d'habitants de la métropole algéroise[26].
Fruit d'un partenariat algéro-espagnol, la station a été réalisée pour un coût estimé à 133 millions de dollars[27]. Elle bénéficie à un bassin de population de plus de 100 000 habitants répartis sur 17 communes du nord et de l'est de la wilaya de Boumerdès[28]. Elle est entrée en service en 2012[29].
Réalisée par une firme espagnole dans le cadre d’un investissement étranger direct, pour un montant de 110 millions de dollars[30], la station est entrée en service en 2009[31]. Elle est située dans la zone industrielle de la commune de Skikda. Elle alimente en eau potable dessalée la plate-forme pétrochimique et renforce l’alimentation en eau potable de la ville de Skikda et des communes environnantes, soit une population d’environ 300 000 personnes[32].
Réceptionné en février 2006, le complexe est implanté dans la zone industrielle d’Arzew, près du port industriel de Béthioua. Il permet une production simultanée d’électricité et d’eau dessalée de capacité nominale de 343 mégawatt/heure et de 88 880 m3/j d’eau. Une partie de l’eau produite (20 000 m3/j) est évacuée à travers le réseau DRIZ (UDE) pour les besoins du complexe en eau distillée. Quant à l’autre partie (68 880 m3/j), elle est traitée et envoyée vers les bacs de stockage du réseau SEOR (Société de l'Eau et de l'Assainissement d'Oran) pour les besoins domestiques[33]. L'usine est le fruit d'un partenariat entre AEC (Algerian Energy Company) et plusieurs sociétés étrangères: Black and Veatch (Etats-Unis), Sogex (Oman) et Itoshu (Japon)[34].
Entrée en service en juillet 2023, la station de Corso est la 3ème station de dessalement entièrement réalisée et exploitée par des cadres algériens via la société Algerian Energy Company, filiale du groupe Sonatrach[35]. Réalisée sur une superficie de 6 hectares le long du littoral de la commune de Corso, cette station pourra assurer des services sur une période de 30 ans et permet d'alimenter en eau potable les régions ouest et nord de la wilaya de Boumerdès ainsi que l'est de la wilaya d'Alger[36].
Station de dessalement de Koudiet Eddraouche, commune de Berrihane (en construction), destinée à alimenter les willayas d’El Tarf, Guelma, Souk Ahras et Skikda, capacité prévue : 300 000 m3/jour d'eau potable[50].
↑Chahrazed Aggab, « CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DES EAUX DE LA - STATION DE DESSALEMENT DE SOUK TLETA (NW, ALGERIE). », Universite Abou Bekr Belkaid Tlemcen UABT, (lire en ligne, consulté le )