↑chevalier de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, gouverneur de la Guadeloupe (1752-1755), puis bailli de son Ordre. « Veux-tu savoir ce que disait hier de toi, dans le salon du maréchal (de Belle-Isle), un homme que l'on écoute et que l'on croit ? On est fort content de la manutention du chevalier, et l'on rend justice à la bonne envie qu'il a de bien faire. Les fripons, qui ne sont pas en petit nombre, tremblent; les honnêtes gens se rejouissent, et les pauvres savent que la justice leur sera rendue, sans acception de personne. La porte de leur gouverneur leur est ouverte, disent-ils, a toute heure, et toute la colonie sait qu'aucun de ses gens ne serait assez osé pour empêcher le plus petit et pauvre nègre de conter ses raisons au gouverneur; ils savent aussi qu'il ne veut point de présent, ni de bien mal acquis; qu'il n'a ni femme, ni maîtresse, ni parens, ni amis; qu'il est un vrai Melchisédec, qui ne boit, ne joue, ne représente; qu'enfin il ne pourrait manquer de rendre justice, que parce qu'il se tromperait; et, partout, on pardonne ce qui ne part pas du cœur. » (Lettre inédite du marquis au bailli de Mirabeau, du ). « Revoyant, l'autre jour, notre homme, je lui parlai de ta pénurie ; il me répéta tout un système de commerce licite que tu serais à portée de faire ; que M. le comte de Toulouse y avait beaucoup gagné; et que la maison de Penthièvre le continuait. Que le maréchal d'Eslrées, né sans biens, et mort sans dettes, n'avait fait tant et de si folles dépenses, que par le moyen du commerce qu'il faisait par tout le monde. Je répondis que, préposé à la police de cette partie, tu essuierais la calomnie, alors que tu ne chercherais que la justice; il répondit que nous n'étions que des buses, avec nos romans et nos systèmes, et je me tus. » (Lettre inédite du marquis au bailli de Mirabeau, du .) Mémoires biographiques, littéraires et politiques de Mirabeau, Mémoires biographiques, littéraires et politiques de Mirabeau, écrits par lui-même, par son père [Victor Riqueti, Mis de Mirabeau], son oncle [le bailli de Mirabeau] et son fils adoptif (J.-M.-N. Lucas de Montigny), Volume 1 : XVIIIe – XIXe siècle : 1700-1835, Paris, Louis Hauman, 1834-1835.(BNF30842595)
↑Rétrocession de l'île à l'Empire colonial suédois : De 1813 à 1814, la Guadeloupe est administrativement incorporée à l'empire colonial suédois. En effet, pendant les guerres napoléoniennes la famille royale de Suède soutenait Napoléon Ier, mais finalement se retourna contre lui et rejoignit la Sixième Coalition, qu'elle aida à la victoire. En remerciement de cet appui (même tardif), elle reçut officiellement la Guadeloupe, précédemment capturée par les Britanniques. Mais, le Traité de Paris (1814) ayant rendu l'île à la France de la restauration, la Suède fit alors pression, au nom de son roi, sur le Royaume-Uni dont elle obtient un dédommagement (privé) de 24 millions de francs : (le fonds de la Guadeloupe). En 1983, eut lieu le paiement de la dernière échéance aux descendants de la famille royale de Suède.
Références
↑Loi no 46-451 du 19 mars 1946 tendant au classement comme départements français de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et de la Guyane française.
↑ Du Code noir au Code civil: Jalons pour l'histoire du Droit en Guadeloupe - Perspectives comparées avec la Martinique, la Guyane et la République d'Haïti, de Jean-François Niort (p. 188-194)