Le liquide pré-éjaculatoire est aussi appelé liquide pré-séminal[1],[2],[3], fluide de Cowper[4], pré-éjaculat[3] ou liquide pré-spermatique[5]. Il est parfois abrégé PEF pour l'anglaispre-ejaculate fluid[6] et le terme anglais precum est parfois utilisé en français[7].
Il peut être appelé pré-sperme dans le langage familier[8], et est surnommé rosée du désir ou rosée d'amour chez les Romains[9], par analogie avec la rosée.
Le liquide pré-éjaculatoire est sécrété en quantité variable selon les individus : certains n'en produisent pas du tout[13], d'autres jusqu'à 5 millilitres[10].
Dans de rares cas, un individu peut en produire une quantité excessive, ce qui peut être une cause d'embarras ou d'irritation. Quelques études de cas ont indiqué des résultats satisfaisants pour de tels individus lorsqu'ils sont traités avec un inhibiteur de 5-alpha réductase tel que la finastéride[10].
Présence de sperme
La présence ou l'absence de sperme dans le liquide pré-éjaculatoire est un sujet qui n'a pas fait l'objet de beaucoup de recherches[14].
Pourtant, même si aucune étude n'a été menée à large échelle sur ce sujet, des études à plus petite échelle tendent à prouver le contraire. En effet, sur les échantillons de liquide pré-éjaculatoire testés, la plupart ne contenaient pas de sperme, et les autres n'en contenaient pas en quantité suffisante pour provoquer la grossesse[17],[18],[19],[20]. Dans ce cas les grossesses qui sont observées malgré la pratique du coït interrompu, et ce même de manière parfaite, ne seraient donc pas imputables à la présence de sperme dans le liquide pré-éjaculatoire, mais plutôt à du sperme subsistant dans l'urètre après une éjaculation récente et entraîné par le liquide pré-éjaculatoire, ou encore à du sperme entré accidentellement en contact avec la vulve[19],[21].
Toutefois, selon d'autres études, le liquide pré-éjaculatoire pourrait contenir, chez certains individus, une part non négligeable de spermatozoïdes motiles[22],[23].
Le liquide pré-éjaculatoire contient des marqueurs chimiques associés au sperme, comme des phosphatases acides, tandis que d'autres marqueurs du sperme, comme la gamma-glutamyltranspeptidase, en sont absents[25].
Outre le risque de grossesse, la question de la présence de sperme dans le liquide pré-éjaculatoire a des conséquences en médecine légale en cas d'agression sexuelle[6].
Vecteur de maladie
Certaines études ont prouvé la présence du VIH dans le liquide pré-éjaculatoire des personnes séropositives, ce qui peut infecter le ou la partenaire[17],[26].
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