En 2013, Beauchamp retourne à la pratique privée en tant que conseillère stratégique avant d’être appelée, en 2014, à représenter le Gouvernement du Québec au sein de la Délégation permanente du Canada auprès de l'UNESCO à Paris, poste qu’elle occupera pendant deux ans.
Née à Salaberry-de-Valleyfield, Line Beauchamp obtient, en 1985, son baccalauréat en psychologie à l'Université de Montréal. De 1984 à 1985, elle est adjointe à l'enseignement au sein de cette même institution, puis, en 1987, devient directrice d'Info-croissance, une association de protection des consommateurs dans le domaine des psychothérapies, de la croissance personnelle et des sectes. Entre 1991 et 1993, Line Beauchamp occupe le poste de directrice générale de la station de radio101,5 CIBL-FM. En 1993, elle devient directrice générale de Pro-Est, la Société de promotion et de concertation socioéconomique de l'Est de Montréal, jusqu'en 1998. Entre 1989 et 1998, Line Beauchamp a été membre de différents conseils d'administration dont l'Association coopérative d'économie familiale du Centre de Montréal (1989-1993), la Corporation de développement de l'Est (1993-1997), le Collège de Maisonneuve (1995-1998) et la Régie des installations olympiques (RIO) (1996-1998), en plus d'être membre du Réseau des gens d'affaires de l'Est (1993-1998).
Au cours de son mandat au ministère de la Culture et des Communications, Line Beauchamp est impliquée dans plusieurs dossiers : le programme Placement culture, un programme de soutien au mécénat pour le milieu culturel, le plan d'action "Pour mieux vivre de l'art" qui se veut une mesure d'amélioration des conditions socioéconomiques des artistes et des créateurs québécois, le Fonds du patrimoine culturel québécois, l'injection de 10 millions de dollars récurrents en soutien au cinéma québécois et elle contribue à la ratification de la Convention pour la diversité des expressions culturelles par l'UNESCO.
Durant son mandat à titre de ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Line Beauchamp a fait adopter la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau[1] et visant à renforcer leur protection et a proposé une nouvelle politique québécoise de gestion des matières résiduelles qui, notamment, bannit l'enfouissement des matières organiques et encourage la filière de la biométhanisation. Elle intensifie les efforts du gouvernement du Québec dans la lutte aux changements climatiques en proposant une réduction de 20 % des émissions de GES au Québec en 2020 par rapport à 1990[2]. Dans la foulée, elle annonce l'adoption des normes californiennes pour les véhicules au déplaisir du gouvernement fédéral canadien et des constructeurs automobiles, et fait adopter la loi sur le marché du carbone. Elle fait reconnaître de nouvelles aires protégées et de nouveaux parcs nationaux et permet au Québec d'atteindre la cible de 8 % de protection de son territoire. Durant l'été 2007, elle gère l'épineux dossier des algues bleues en proposant un plan d'action doté d'un budget de plus de 100 millions de dollars[3].
En 2009, Line Beauchamp participe à un petit-déjeuner de financement pour le Parti libéral du Québec, où est présent Domenico Arcuri, membre du crime organisé. Le scandale qui s'ensuivra la forcera à déclarer en chambre : « M. le Président, je veux ici affirmer en cette Chambre que je ne connais pas l'individu en question et qu'encore aujourd'hui, moi, personnellement, je ne pourrais pas le reconnaître. » Elle déclare également qu'elle prendrait « toutes les précautions » pour ne pas se retrouver de nouveau dans une situation semblable.
Selon Donato Tomassi, ex-organisateur libéral et père de l’ancien ministre de la Famille, « elle n'ignorait pas l’identité du présumé mafieux ayant participé à son activité de financement. » [4] Le Parti libéral du Québec refusa de rendre l'argent en soutenant que « le don respecte la loi sur le financement des partis politiques. »[5]
Dès les premières semaines de son mandat au ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Line Beauchamp fait adopter le bulletin unique et préside un Forum sur les enfants avec des handicaps et des difficultés d'adaptation et d'apprentissage (EHDAA). Elle obtient un budget de 350 millions de dollars pour la construction de nouvelles écoles et classes, propose l'achat de tableaux blancs interactifs pour l'ensemble des classes et amorce un plan sur 5 ans pour l'implantation obligatoire de l'apprentissage intensif de l'anglais en 6e année.
Au cours du printemps 2012, en tant que ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, elle est au cœur de la grève étudiante contre la hausse des droits de scolarité. Cette grève est la plus longue grève étudiante de l'histoire du Québec. L'impasse de la crise étudiante l'amène à démissionner de son poste de députée de Bourassa-Sauvé, de ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport et de vice-première ministre du Québec le , après 13 semaines de manifestations[7]. En conférence de presse, elle affirmait qu'elle ne faisait « plus partie de la solution »[7], un geste qu'elle décrit comme son « ultime compromis »[8] pour la résolution de la crise.
Après la politique
En , elle fonde son entreprise en conseil stratégique et réalise divers mandats auprès de clients dans les secteurs, entre autres, de la culture, de l'éducation, de l'immobilier et des services professionnels. Elle est également chroniqueuse invitée pour le Journal de Montréal. En 2013 et 2014, elle a fait partie des conseils d'administration de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, de la Fondation les Petits-trésors de l'Hôpital Rivière-des-Prairies, de la Fondation Père-Ménard, de Zoofest et du Mondial des jeux.
À partir du , elle occupe les fonctions de représentante du gouvernement du Québec au sein de la délégation permanente du Canada à l'UNESCO. Le , Line Beauchamp est nommée par le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, déléguée générale du Québec à Paris, poste qu'elle occupe jusqu'en 2019.