Lift Every Voice and Sing — souvent appelé l'hymne national noir aux États-Unis[1] — est une chanson écrite sous forme de poème par James Weldon Johnson (1871–1938)[2] en 1900 et mise en musique par son frère, J. Rosamond Johnson (1873–1954), pour l'anniversaire d'Abraham Lincoln en 1905[3].
Histoire
Lift Every Voice and Sing a d'abord été présenté publiquement comme un poème dans le cadre d'une célébration de l'anniversaire d'Abraham Lincoln par John Johnson, le frère de James Johnson. En 1919, l' Association nationale pour l'avancement des personnes de couleur (NAACP) l'a surnommé l'hymne national noir[4] en raison de son pouvoir à exprimer un appel à la libération et à l'affirmation du peuple afro-américain[3].
Le chant est une prière d'action de grâce pour la fidélité et la liberté, avec des images évoquant l'Exode biblique de l'esclavage et la liberté de la Terre promise. Il est présenté dans 39 hymnes chrétiens différents et est chanté dans les églises d'Amérique du Nord[5].
En 1939, Augusta Savage reçoit une commande de l'Exposition universelle de New York et crée une sculpture en plâtre de 16 pieds (5 mètres) appelée Lift Every Voice and Sing. Elle n'a pas les fonds nécessaires pour la faire couler en bronze ou pour la déplacer et la stocker. Comme d'autres installations temporaires de la foire, la sculpture est détruite à la clôture de la foire[6].
Références et performances notables
En 1923, le groupe de gospel masculin Manhattan Harmony Four enregistre la chanson sous le titre Lift Every Voice and Sing (National Negro Anthem). Il est ajouté au registre national des enregistrements en 2016[7].
Le film de 1939 Keep Punching utilise la chanson[8].
En 1972, Kim Weston chante la chanson comme numéro d'ouverture du Wattstax Festival au Coliseum de Los Angeles. Cette performance figure dans le film Wattstax réalisé par Wolper Films. La direction musicale et l'enregistrement sont supervisés par l'ingénieur de Stax Records Terry Manning.
Le film de 1989 Do the Right Thing présente une reprise de 30 secondes de la chanson, jouée sur un saxophone solo par Branford Marsalis, pendant les logos d'ouverture.
En 2008, la chanteuse de jazz René Marie est invitée à interpréter l'hymne national des Etats-Unis lors d'un événement à Denver, où elle provoque une controverse en remplaçant les mots de Lift Every Voice and Sing dans la chanson. Elle enregistre cet arrangement des mots de Lift Every Voice and Sing avec la mélodie de The Star Spangled Banner sur son CD de 2011, The Voice of My Beautiful Country[11].
Le 20 janvier 2009, le révérend Joseph Lowery, un leader du mouvement des droits civiques, cofondateur et ancien président de la Southern Christian Leadership Conference, utilise une récitation quasi verbatim de la troisième strophe de la chanson pour commencer sa bénédiction lors de la cérémonie d'inauguration du présidentBarack Obama.
Le 24 septembre 2016, la chanson est chantée par la mezzo-soprano Denyce Graves et en chœur à l'issue des cérémonies d'ouverture du Musée national d'histoire et de culture afro-américaine, au cours de laquelle Barack Obama prononce le discours d'ouverture.
En 2020, Google joue une version spoken word de la chanson dans un Google Doodle célébrant les vacances du Juneteenth, interprété par LeVar Burton[13]. La même année, des extraits de la chanson sont joués avant et après la récitation de l'hymne national par Mike Phillips et West Byrd au Pocono 350 2020 de NASCAR[14].
Lift ev’ry voice and sing,
‘Til earth and heaven ring,
Ring with the harmonies of Liberty;
Let our rejoicing rise
High as the list’ning skies,
Let it resound loud as the rolling sea.
Sing a song full of the faith that the dark past has taught us,
Sing a song full of the hope that the present has brought us;
Facing the rising sun of our new day begun,
Let us march on ’til victory is won.
Stony the road we trod,
Bitter the chastening rod,
Felt in the days when hope unborn had died;
Yet with a steady beat,
Have not our weary feet
Come to the place for which our fathers sighed?
We have come over a way that with tears has been watered,
We have come, treading our path through the blood of the slaughtered,
Out from the gloomy past,
‘Til now we stand at last
Where the white gleam of our bright star is cast.
God of our weary years,
God of our silent tears,
Thou who has brought us thus far on the way;
Thou who has by Thy might
Led us into the light,
Keep us forever in the path, we pray.
Lest our feet stray from the places, our God, where we met Thee,
Lest, our hearts drunk with the wine of the world, we forget Thee;
Shadowed beneath Thy hand,
May we forever stand,
True to our God,
True to our native land
Élevons chaque voix et chantons,
Jusqu'à ce que la terre et le ciel sonnent,
Sonnons aux harmonies de la Liberté;
Que notre joie monte
Haut comme les cieux qui écoutent,
Laissons-la résonner fort comme la mer ondoyante.
Chantons une chanson pleine de la foi que le sombre passé nous a enseignée,
Chantons une chanson pleine de l'espoir que le présent nous a apporté;
Face au soleil levant de notre nouveau jour commencé,
Marchons jusqu'à ce que la victoire soit remportée.
Semée de pierres, la route que nous avons parcourue,
Amer, le bâton de châtiment,
Ressenti au temps où l'espoir à naître était mort;
Pourtant, avec un rythme régulier,
Nos pieds fatigués n'ont-ils pas marché
Jusqu'à l'endroit pour lequel nos pères ont soupiré?
Nous avons emprunté un chemin qui a été arrosé de larmes,
Nous sommes venus, foulant notre parcours à travers le sang des massacrés,
Hors du sombre passé,
Maintenant, nous nous tenons enfin là
Où la lueur blanche de notre étoile brillante est projetée.
Dieu de nos années fatiguées,
Dieu de nos larmes silencieuses,
Toi qui nous a amenés jusqu'ici sur le chemin;
Toi qui, par ta puissance,
Nous a conduit dans la lumière
Garde-nous pour toujours sur le chemin, nous t'en prions.
De peur que nos pieds ne s'éloignent des lieux, notre Dieu, où nous t'avons rencontré,
De peur que nos cœurs ivres du vin du monde ne t'oublient;
Sous l'ombre ta main,
Puissions-nous rester à jamais,
Fidèles à notre Dieu,
Fidèles à notre terre natale
↑Bearden, Romare and Henderson, Harry. A History of African-American Artists (From 1792 to the Present), pp. 168–180, Pantheon Books (Random House), 1993, (ISBN0-394-57016-2)
« Johnson, J. Rosamond » (partitions libres de droits), sur le site de l'IMSLP - y compris Lift Every Voice and Sing. Lift Every Voice and Sing : A Celebration of the Negro National Anthem, édité par Julian Bond et Sondra Kathryn Wilson