Michel, un jeune Congolais de Pointe-Noire, enfant ou préadolescent de 12-13 ans, du collège des Trois-Glorieuses, se prépare à passer son certificat d'études primaires, lorsqu'un coup d'État militaire vient perturber sa vie et sa conception du monde, et de la vérité.
Un oncle, militaire bien placé à Brazzaville, a été assassiné à cette occasion. Et ce n'est sans doute pas le meilleur moment pour que Maman Pauline (Sudiste), en tenue de deuil, et crâne rasé, vienne demander un remboursement de prêt à Antoinette Ebaka (Nordiste), chef de l'Union révolutionnaire des femmes du Congo (URFC) au Grand Marché, ou encore pour un collégien de se promener en chaussures La Chine en colère, à la mode encore la veille.
Parmi les victimes politiques figurent Alphonse Massamba-Débat (1921-1977), Émile Biayenda (1927-1977), et quelques autres, dont l'oncle Luc Kimboula-Nkaya.
Michel, le rêveur, vit dans la parcelle familiale, au quartier de Voungou, auprès de Maman Pauline Kengué, qui fait commerce en gros de bananes, et de Papa Roger, employé au Victory Palace. Le commerce de bananes dépend des aléas du chemin de fer Congo-Océan (CFCO), avec toutes ses gares : Dolisie (Loubomo), Dechavanne, Mont Bello, Hamon, etc.
Les autres membres de la grande famille sont, à proximité, Tonton Mompéro, Tonton René (Mabahou), et, à Brazzaville, l'oncle Albert, l'oncle Jean-Pierre Kanina, l'oncle Martin Moubéri, etc. La seconde femme de Papa Roger est Maman Martine. Le chien perdu s'appelle Mboua Mabé.
Les amis de Michel sont Étienne et Zéphirin, avec qui il devait préparer un exposé de géographie du Congo, et Louise, pour laquelle il écrit des vers (Fais moi rêver). Et Michel fait, assez mal, les courses dans les petits commerces du quartier, par exemple chez Mâ Moudobi.
Titre
De la présidence de Marien Ngouabi, Michel garde la fierté d'un pays à la réputation internationale, et les paroles d'une chanson (en hommage au film Quand passent les cigognes (1957), et à son idéologie) : « Nous sommes les cigognes de la Révolution socialiste congolaise » (p. 61), « Je reste une cigogne de la Révolution socialiste congolaise » (p. 188).
Éditions
Les cigognes sont immortelles, Éditions du Seuil, coll. « Fiction & Cie », 2018 (ISBN978-2-02-130451-0)
Réception
La réception de ce « conte candide », en France, est très favorable[2],[3]. Le quotidien La Croix apprécie « l'universalité » du récit[4], tandis que Le Nouvel Obs remarque que « pour la première fois chez Mabanckou, la politique intervient violemment dans [un] décor sympathique »[5]. L'introduction de thèmes politiques est également remarquée par Atlantico, qui qualifie le roman de « joyeux, pétillant, poétique… et intelligemment politique »[6].
Au , le livre figure à la dixième position des romans les plus vendus en France[7].
↑Dominique Perrin, « Alain Mabanckou, l’écrivain intercontinental », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
Bibliographie
Léa Nyingone, « Démocratie balbutiante ? L’engagement de l’écrivain-intellectuel africain contemporain : Une lecture des Cigognes sont immortelles d’Alain Mabanckou », dans Margareta Kastberg Sjöblom, Alpha Barry et Andrée Chauvin-Vileno (dir.), Nouvelles voix/voies des discours politiques en Afrique francophone, vol. 1, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (ISBN978-2-84867-989-1, DOI10.4000/books.pufc.53086, lire en ligne), p. 139-154.