Un site internet lancé le annonce la création du mouvement et fait l'objet de l'attention médiatique[4]. Le collectif est créé quelques semaines plus tard[4]. Il s'agit du premier mouvement de soutien à Emmanuel Macron[4].
Ses quatre initiateurs — Sacha Houlié, Pierre Person, Florian Humez et Jean Gaborit — sont des proches de Stéphane Séjourné, le conseiller politique d’Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, avec qui ils sont en contact étroit pour cette opération, et d'anciens militants du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), où Stéphane Séjourné était leur « mentor »[4]. S'étant connus à l'université de Poitiers, ils sont désignés a posteriori dans la presse comme « la bande de Poitiers »[4]. Ils appartiennent au courant « La Relève », situé à l'aile droite du MJS, proche de Dominique Strauss-Kahn, et apparaissent comme minoritaires au sein du MJS[4],[5]. Le HuffPost souligne que « ce parcours et cet organigramme issus des rangs socialistes n'est pas sans rappeler celui de LREM, dirigé par l'ancien député PS Christophe Castaner avec d'autres parlementaires ex-PS autour de lui comme Richard Ferrand ou François Patriat, chefs des députés et sénateurs macronistes »[5].
Alors qu'Emmanuel Macron est au fait de leur identité dès le lancement, les cofondateurs présentent alors l'initiative comme « totalement indépendante » du cabinet d'Emmanuel Macron[4]. Ils rencontrent Emmanuel Macron pour la première fois lors d’une réunion à Bercy en , puis en tête-à-tête officiel, le [4].
Au lancement, sont considérés adhérents sont ceux qui laissé leur coordonnées sur le site ou lors d’une réunion[4]. Alors que le collectif revendique en « 1 000 sympathisants et 300 membres actifs », France Inter indique qu'« un fichier diffusé un peu plus tard montre qu’ils seraient en réalité une trentaine. L’examen attentif de plusieurs fichiers adhérents contenus dans les échanges mails entre les créateurs des JAM montre qu’ils ont probablement gonflé les chiffres, ce que Sacha Houlié et Pierre Person ne contestent pas formellement en admettant dans un sourire que « la phase d’amorçage est toujours difficile » »[4].
France Inter voit dans la phase de lancement « un formidable coup médiatique », observant que « toute la presse nationale, qui s’interroge encore sur les ambitions présidentielles d’Emmanuel Macron, fait le déplacement » à la première conférence de presse des JAM et que « pendant deux jours, les créateurs des JAM multiplient les apparitions en direct sur les chaînes d’information en continu »[4].
En , peu après le lancement du parti En marche, les JAM revendiquent 7 000 adhérents[6]. Sur les 1 500 coordinateurs de « la grande marche » organisée par En marche en 2016, la moitié est issue des JAM. France Inter indique que « sans eux, l’opération aurait pu tourner au fiasco »[4].
À l’automne 2016, Sacha Houlié devient délégué national d’En marche, Pierre Person intègre l’équipe de campagne comme conseiller, Jean Gaborit travaille à l’organisation des meetings et Florian Humez devient collaborateur parlementaire du député PS pro-Macron Jean-Jacques Bridey[4]. Après les élections nationales de 2017, Sacha Houlié et Pierre Person sont tous deux élus députés — de même que certains de leurs proches issus de l'université de Poitiers comme Guillaume Chiche et Aurélien Taché — et figurent parmi les plus « en vue » à l'Assemblée ; Jean Gaborit travaille au service communication du palais de l'Élysée ; et Florian Humez auprès de François de Rugy à la présidence de l'Assemblée[5],[7], puis auprès de Stéphane Travert au sein de LREM[8].
Sous le premier quinquennat d'Emmanuel Macron
En , LREM, à travers une décision de son bureau exécutif, affilie les JAM comme son mouvement de jeunesse[9]. Il s'agit de la seule association affiliée à LREM[10].
En , les JAM revendiquent 25 000 adhérents[11]. Pour Le HuffPost, ce montant est « à prendre avec des pincettes (comme pour LREM), l'inscription se faisant en seulement quelques clics. Les trois-quarts seraient en effet des "primo engagés" qui découvrent la politique via ce canal »[5].
Le même mois, à l'occasion de la première convention nationale du mouvement à laquelle participent Édouard Philippe et une dizaine de ses ministres, une nouvelle équipe dirigeante est désignée ; Martin Bohmert, cadre chez General Electric, devient délégué général (il est le seul candidat à ce poste). Les quatre cofondateurs conservent un droit de veto sur les grandes décisions[11],[5]. Martin Bohmert annonce sa démission en juin 2019 alors que son mandat courait jusqu'en 2021, indiquant avoir « l’intime conviction que les responsabilités politiques doivent être renouvelées »[10].
En , les JAM revendiquent 30 000 adhérents[12]. La liste menée par Ambroise Méjean, jusqu'alors délégué général adjoint des JAM, ancien militant du PS et ancien collaborateur parlementaire de Pierre Person, remporte 73 % des suffrages à l’élection interne des JAM[12],[13].
Sous le second quinquennat d'Emmanuel Macron
En septembre 2022, Ambroise Méjean est réélu président des JAM[14].
Le premier siège officiel des Jeunes avec Macron est fourni par Henry Hermand[4]. Celui-ci les conseille, leur ouvre les colonnes du 1 dont il est actionnaire, et assure leur promotion auprès d’Emmanuel Macron dans une des notes qu’il lui envoie régulièrement, alors que certains membres de son cabinet semblent commencer à être agacés par leur militantisme[4].
Selon France Inter, le mouvement « semble avoir fonctionné avec très peu de moyens financiers jusqu’à son intégration officielle à la galaxie En marche, en novembre 2016 »[4].
En 2018, les JAM procèdent à la dissolution de leur association de financement et ne peuvent ainsi plus recevoir de dons[16].
Délégué-général adjoint des JAM (2018-2019). Assistant parlementaire de Pierre Person (2017-2018). Conseiller communication du groupe RDPI au Sénat (depuis 2020)[18].
Il est réélu président du mouvement le 17 septembre 2022.
Identité visuelle
L'un des premiers logos des JAM est très largement inspiré par un événement organisé par le quotidien Le Monde ; la direction juridique du journal repère les similitudes, et obtient un changement[4].
En , un article du Point indique que Martin Bohmert emploierait « des techniques de management controversées et aujourd'hui dénoncées ». L'article fait aussi mention d'un témoignage anonyme autour d'une suspicion d'agression sexuelle auprès d'une militante[19]. Il porte plainte pour diffamation. Il démissionne en juin de la même année, deux ans avant la fin de son mandat ; il argue « que les responsabilités politiques doivent être temporaires »[17].