Les Goristes dont le nom de groupe annonce irrévérencieusement la couleur (mot-valise rassemblant les gorets et les choristes)[3], s'inscrivent dans une tradition établie de chansonniers brestois qui compte notamment Henri Ansquer auteur au début du XXe siècle de la très tragi-comique Complainte de Jean Quemeneur[4] également connue comme A Recouvrance un classique des soirées festives brestoises qu'ils ont d'ailleurs interprétée avec brio.
Loin d'être mièvres ou politiquement correctes leurs chansons joyeusement iconoclastes ont une fonction de commentaire social décapant et visent de multiples cibles cibles à tous les points cardinaux de la rose des vents sociale et politique :
On peut citer ainsi (liste non exhaustive) :
Le côté bagarreur de leurs concitoyens après quelques verres (Le coup de boule de Keruscun)[5]
Les décisions d'urbanismes imposées par les élus locaux , même si refusées par référendum (Les ronds- points, le Tramway)
Les plaisanciers qui, même pourvus d'un bateau apte au tour du monde, ne dépassent pas Camaret et ses bars (L'aventure Camarétoise)
Les ouvriers de l'Arsouille (l'Arsenal de Brest ou DCNS), réputés -à tort ou à raison- paresseux, adeptes du travail "en perruque" et des apéros abondants sur le lieu de travail (A l'Arsouille, On ne sort plus qu'à jeun de l'Arsenal)
Le porte avions atomique Charles de Gaulle et ses maladies de jeunesse (Le Jean Rigole[6], qui revisite le classique de Gaston OuvrardJ'ai la rate qui s'dilate ou à bord duCharlez Ar Gall.)
Les retraités en Camping-car (Camping Car).
Les prétentions culturelles des édiles brestois et la reconversion urbaine (La citadelle culturelle)
La cuisine bretonne et sa diététique problématique (sur un air de mambo) (Kig Ha Farz Mambo)
Sandrine Pierrefeu, « Gare aux Goristes! Des chansonniers à la mode brestoise », ArMen, n°85, mai 1997, p. 26-30
Daniel Morvan (photogr. Bernard Galéron), Bretagne, Terre de musiques, e-Novation, , 144 p. (ISBN978-2-9516936-0-9), « En(chanter) - kanañ ha dudiañ : Les nouveaux bardes. Gare aux Goristes ! », p. 105