Après la mort de leur mère, Élisabeth et Paul, frère et sœur orphelins livrés à eux-mêmes et liés par une affection exclusive, vivent ensemble dans leur grand appartement parisien.
Ils se sont construit un univers chimérique régi par de sibyllins symboles. Leur chambre est un véritable sanctuaire où trône un « trésor » chargé d'une signification également connue d'eux seuls. Élisabeth rencontre Michaël et l'épouse, mais, le jour suivant, il meurt lors d'un accident sans que leur mariage ait été consommé.
Elle hérite de la fortune de Michaël, dont un vaste hôtel particulier où Paul vient la rejoindre avec leur fameux trésor. Gérard, un camarade de Paul et son amie Agathe, qui ressemble étrangement à Dargelos (un collégien que Paul idolâtre), viennent bientôt habiter avec eux. Mais lorsqu'Élisabeth comprend que l'amour naît entre son frère et Agathe, telle une divinité grecque, une sorte de Parque, elle tisse une toile machiavélique afin que son frère ne puisse lui échapper. Comme dans toutes les tragédies antiques, l'issue ne pourra être que fatale.
Fascinant par le désir morbide porté par la relation Paul/Elisabeth, cette histoire en apparence banale, cache une tragédie : la fin inévitable de l'adolescence, de ses mythes, de sa grâce, de ses illusions. Elizabeth et Paul meurent d'avoir transgressé cette loi en voulant éterniser un moment de passage. En effet, dès l'instant où la boule de neige de Dargelos atteint Paul en pleine poitrine, le temps s'arrête, «la chambre» commence à vivre. Elle devient leur île déserte, le petit bout de terre isolée du reste du monde où ils se construisent des cabanes avec leurs oreillers et mènent la nuit une existence de Robinson. Leurs corps grandissent, les jambes de Paul dépassent sous ses draps, ils jouent à avoir des désirs de grandes personnes ; mais en fait, rien ne bouge. S'ils déménagent, c'est pour reconstituer aussitôt la chambre. Derrière leurs disputes incessantes, leur agitation continuelle, il y a un désir morbide d'immobilité...
C'est Dargelos, le dieu caché de cette tragédie, qui en précipite le dénouement en envoyant à Paul une boule noire, empoisonnée, qui achève l'œuvre de la première boule de neige. Elizabeth, prêtresse de la chambre n'est que l'instrument du destin. En se donnant la mort en même temps que son frère, elle fait entrer leur adolescence dans l'éternité.
Personnages
Rôle
Type de voix
Distribution à la création, Direction : Karen Kamensek
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Scène 1, Ouverture
Scène 2, Paul est mourant
Scène 3, Une boule de neige
Scène 4, Deux moitiés dans un même corps
Scène 5, Il n’a pas dit au revoir
Scène 6, Le somnambule
Scène 7, Elle m’a giflé
Scène 8a, Ils vivaient leur rêve
Scène 8b, Et puis laisser
Scène 9, Appelez-moi Elisabeth
Scène 10, 11, Modèle entrecroisé
Scène 11a, Terrible Interlude
Scène 12, le Verdict
Scène 13, Interlude Musicale - le Retour chez Orphée
Scène 14a, b Cocon de châles
Scène 15, Perdu
Scène 16, Il écrivit son propre nom
Scène 17, Es-tu amoureuse, Agathe?
Scène 18, De la part de Dargelos
Scène 19, Elle prit la route
Scène 20, La fin de Paul
Discographie
Christine Arand (soprano), Philip Cutlip (basse-baryton), Hal Cazalet (ténor), Valerie Komar (mezzo- soprano), Philip Glass, Nelson Padgett, Eleanor Sandresky (pianos) dirigés par Karen Kamensek, enregistré en et . Orange Mountain Music () [9].