Un essai pour la Géorgie ou le Parti Lélo selon les traductions (en Géorgien : ლელო საქართველოსთვის) est un parti politique géorgien libéral fondé en 2019 par deux industriels : Mamouka Khazaradze et Badri Japaridze[1]. Peu après sa création, le parti parvient à rassembler d’éminents responsables politiques dont les partis de la nouvelle droite et du Mouvement pour le développement[2]. Ces trois partis fusionnent alors pour n’en former qu’un.
Le , Mamouka Khazardze, le PDG de la banque TBC annonce la fondation prochaine d’un parti politique libéral[3]. Il est rejoint par son associé Badri Japaridze. Le 12 septembre, Lelo est lancé, son nom signifiant « marquer un essai » dans un match de rugby[4]. Le 23 décembre, Lelo, le Mouvement pour le développement de David Oussoupachvili et le Parti de la nouvelle droitea ont fusionné pour former un nouveau parti politique appelé Lelo pour la Géorgie. Le parti a également attiré plusieurs personnalités politiques de gauche, telles que Grigol Gegelia et Irakli Kupradze.
Lors de la première réunion du parti, Khazaradze annonce que les objectifs de Lelo sont le renforcement de l'État de droit, la réforme du système judiciaire, la poursuite d'une politique étrangère pro-occidentale, le développement d'une économie de marché et la protection de l'Église orthodoxe géorgienne[5].
Les principaux fondateurs du parti , Khazaradze et Japaridze étaient tous deux des hommes d'affaires influents mais peu connus sur la scène politique. En 2014, Khazaradze et Japaridze ont cofondé l'organisation non gouvernementale « Demographic Society XXI » avec un autre homme d'affaires conservateur, Levan Vasadze[6]. Ce groupe conservateur est connu pour avoir recueilli des signatures en vue de l'organisation d'un référendum visant à interdire le mariage homosexuel dans le pays, et pour avoir rédigé plusieurs textes législatifs, notamment ceux visant à supprimer les termes « orientation sexuelle » et « genre » de la loi anti-discrimination. Ces deux textes ont été proposés au Parlement géorgien par le député du Rêve géorgien Soso Jachvliani en 2015[7].
Élections de 2020
Le parti se présente de manière indépendante aux élections législatives de 2020 et obtient 3,15 % des voix, ce qui lui a permis d'obtenir 4 sièges au Parlement géorgien. Cependant, le Lelo s'est joint à d'autres partis d'opposition pour affirmer que les résultats avaient été truqués en faveur du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, et a refusé d'entrer au parlement ainsi que de prendre ses sièges[8],[9].
Le Lelo fait partie de l'opposition qui a finalement repris sa place au Parlement à la suite de l'accord conclu en avril 2021 entre le gouvernement et l'opposition, sous la médiation de l'UE. Il a également été rejoint par trois députés dissidents du Mouvement national uni, le plus grand parti d'opposition, et des partis de la Géorgie européenne, qui ont refusé de signer l'accord et d'entrer au parlement, citant « certaines clauses controversées »[10]. Le Mouvement national uni a continué à s'opposer à la signature de l'accord, le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a annoncé son retrait de l'accord en juillet 2021, déclarant que l'accord « n'a pas été respecté »[11]. Khazaradze a fini par quitter le Parlement en novembre 2021 après avoir affirmé que les élections municipales de cette année-là avaient été truquées. Japaridze et deux autres membres du Parlement sont finalement suspendus pour fraude fiscale et blanchiment d’argent[12].
Élections de 2024
Lelo a soutenu les manifestations organisées en 2023 contre l'introduction de la « loi sur les étrangers », puis en 2024 après sa réintroduction et son adoption. Le parti a ensuite signé la Charte géorgienne initiée par la présidente Salomé Zourabichvili, qui définit les objectifs d'un éventuel futur gouvernement. Le 9 juillet 2024, les trois partis d'opposition Ahali, Girchi - Plus de liberté et Droa ont annoncé leur décision de présenter une liste électorale commune pour les élections législatives géorgiennes de 2024, qui se dérouleront en octobre. Bien que Lelo ait été impliqué dans des pourparlers pour rejoindre l'alliance, cela ne s'est pas concrétisé en raison de « différences mineures ».
Le 17 juillet, Lelo pour la Géorgie, Pour le peuple et le mouvement politique Freedom Square ont annoncé leur unification au sein d'une liste électorale unique sous la bannière de la coalition Géorgie forte[13]. En août, le parti Citoyens a également rejoint l'alliance. Par la suite, leur coalition à l'initiative de la présidente Salomé Zourabichvili, a tenté de former une coalition avec le parti Pour la Géorgie de l'ex-premier ministre Giorgi Gakharia. Le 20 septembre, Pour la Géorgie a toutefois décidé de se retirer des négociations, invoquant des différences irréconciliables. Gakharia a toutefois remercié le président et Khazaradze pour cette tentative et s'est engagé à coopérer à l'avenir[14].