Leila prépare à Londres une exposition de photographies sur la Palestine[5]. Les photos qu'elle agence représentent uniquement des hommes. Elle entreprend alors un voyage imaginaire dans le temps qui lui révèle le rôle politique des femmes au Moyen-Orient, généralement occulté dans le récit dominant, colonial et masculin[6]. Le film représente surtout l'engagement des femmes dans les mouvements de résistance palestiniens et libanais[7].
Tournage
Le tournage a été réalisé pour certains épisodes en Syrie, pour d'autres dans des camps d’entraînement palestiniens recréés ; le film montre aussi le centre-ville de Beyrouth en ruines après plusieurs années de guerre au Liban[8]. Le tournage a duré sept ans[9].
Analyses
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Le style est expérimental par certains aspects, du fait des ruptures dans la continuité chronologique, avec par exemple le va-et-vient entre le récit-cadre centré sur Leila à Londres dans les années 1980, et le récit inséré déroulant un voyage dans le temps en Palestine et au Liban ; de plus, une même actrice peut jouer plusieurs rôles[10]. Enfin, des images énigmatiques de femmes voilées sur une plage interrompent parfois la narration.
Le film conjugue la fiction et le documentaire[12] - la recréation du passé et les images d'archives[13]. Le point de départ du "voyage imaginaire" effectué par Leila est la sous-représentation des femmes dans les photographies dont elle dispose pour son exposition londonienne consacrée à la résistance des Palestiniens contre la puissance mandataire britannique puis contre Israël[13]. Ainsi, de nombreuses scènes du film sont des reconstitutions qui tentent de pallier l'absence d'images dans le corpus officiel[13]. Toutefois, le film montre aussi des archives, qui sont là à titre de« preuves », de « témoignages » et qui inscrivent les luttes des femmes dans une perspective historique[13]. Sont ainsi reproduites par exemple des images de l'armée britannique en Palestine mandataire, et des images puisées dans les archives des Nations Unies de camps de réfugiés palestiniens[14].
Il est distribué au Royaume-Uni par Cinenova[16], collectif de cinéma féministe qui prend le relais de Cinema of Women, lequel était le distributeur du film à sa sortie au Royaume-Uni[17]. En l'absence d'une édition en DVD ou VHS, pendant longtemps l’accès aux films de Heiny Srour a été « limité aux manifestations cinématographiques militantes ou de recherche, aux festivals régionaux ou thématiques »[10].
Le film est en libre-accès en ligne depuis 2022 (sous-titres en anglais).
Une image extraite de Leïla et les loups illustre l'encyclopédie de Rebecca Hillauer consacrée aux femmes cinéastes arabes, Encyclopedia of Arab Women Filmmakers, Cairo, American University in Cairo Press, 2006, ainsi que l'ouvrage de Andrea Morini et al. (dir.), Il Cinema dei paesi arabi, Venise, Saggi Marsilio, 1993[10].
↑Hady Zaccak, « Petites et grandes guerres : Une filmographie des longs métrages tournés au Liban pendant la guerre civile (1975-1990) », Regards, no 24, , p. 141–155 (ISSN2523-9732, lire en ligne, consulté le )
↑ abc et dMathilde Rouxel« . Transformation de l’usage de l’archive dans le cinéma libanais (1975-2015), deux générations face à la guerre civile ». De l’archive au film, du film à l’archive, L’Association Internationale et Interdisciplinaire de Recherche sur le Patrimoine Cinématographique - Kinétraces, Apr 2016, Paris, France. ffhal-01814649f, lire en ligne
Terri Ginsberg, Films of Arab Loutfi and Heiny Srour: Studies in Palestine Solidarity Cinema, Palgrave, 2021 ; voir en particulier le 1er chapitre, p.19-49, lire en ligne.
Viviane Saglier, « Decolonization, Disenchantment, and Arab Feminist Genealogies », Feminist Media Histories 8(1), January 2022, p.72-101, DOI:10.1525/fmh.2022.8.1.72 lire en ligne
«Leila and the Wolves», (en) Rebecca Hillauer, Encyclopedia of Arab Women Filmmakers, American University in Cairo Press, (ISBN978-977-424-943-3, lire en ligne), p.184-187.