Le Rêve de sainte Ursule

Le Rêve de sainte Ursule
Artiste
Date
Type
Matériau
Dimensions (H × L)
274 × 267 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
No d’inventaire
Cat.578Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Dessin préparatoire

Le Rêve de sainte Ursule est un tableau de Vittore Carpaccio, signé et daté de 1495, conservé aux Galeries de l'Académie de Venise. C'est le sixième des épisodes peints pour La Légende de sainte Ursule à la Scuola di Sant'Orsola à Venise ; c'est aussi le sixième du point de vue du développement de l’histoire[réf. nécessaire].

Description et style

Selon la légende hagiographique, reprise par Carpaccio, la chrétienne sainte Ursule, fille du roi de Bretagne, accepta d'épouser le prince païen d'Angleterre, à condition qu'il se convertisse à Rome. Lors du voyage de retour, dans la ville de Cologne, les pèlerins furent martyrisés par les Huns (en réalité le mari de la princesse, identifiable au souverain Conan Mériadec, après le célébration de leur mariage à Rome, retourna seul dans son pays natal, sans pour autant être tué à Cologne).

Le présage du destin tragique rejoint Ursule à Rome, alors qu'elle repose dans un lit double laissé intact du côté du marié (absent dans la chambre) : en effet, un ange lui apparaît en rêve, avec la palme du martyre. Celle-ci est la seule toile du cycle sans choralité[Quoi ?], représentant uniquement Ursule, l'ange et un petit chien.

L'intérieur de la chambre, représenté dans les moindres détails, fait référence à la tradition italienne, tandis que le goût pour l'utilisation de différentes sources lumineuses est un héritage évident de la peinture flamande. Ursule dort dans un lit à caissons médiéval typique, c'est-à-dire surélevé par un sommier en bois dans lequel se trouvaient des coffres pour ranger les objets du kit[Quoi ?]. Le lit est richement décoré de dorures, repose sur un tapis d'Orient exotique (sur lequel se trouvent les sabots) et est surmonté d'un baldaquin, tandis que la tête de lit a une forme architecturale, avec des fils suspendus de corail rouge, amulette apotropaïque très ancienne. La couronne de la princesse est placée sur le sommier du lit.

Dans le reste de la pièce se voit une chaise, un cadre suspendu, contenant probablement une image sacrée de dévotion privée à laquelle est attaché un bougeoir avec une bougie allumée et une fiole d'eau bénite, un portail finement décoré d'un Hercule sur la cimaise, une fenêtre à meneaux avec des pots de fleurs sur le rebord de la fenêtre donnant sur la clôture en roseaux d'un jardin, un tabouret devant une petite table avec des livres et un sablier, une armoire ouverte avec d'autres livres, un oculus avec le typique « fond de bouteille » en verre au plomb et, enfin, au-dessus de la porte, une autre statuette antique figurant Vénus. Les symboles sont nombreux : le myrtus et les œillets dans les vases évoquent l'amour terrestre et divin, le petit chien au pied du lit symbolise la fidélité conjugale, tandis que l’inscription « diva de bon augure » (« les annonces divines sont propices ») sous la statue d'Hercule indique le caractère rédempteur du message divin.

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