Hongrie en 1882. Dans un village, Esther, une servante adolescente, disparaît. Personne ne sait qu'elle s'est enfuie parce que sa maîtresse la maltraite. La rumeur accuse bientôt les Juifs de sa disparition, qu'elle aurait été la victime d'un assassinat rituel. Un témoin affirme avoir vu Esther se réfugier chez le chef de la communauté juive, Peczely Scharf. C'était le jour de shabbat, où tout geste non religieux est interdit, or la fille chrétienne a pris un chandelier sur la table. Depuis, personne ne l'a revue.
Les antisémites sont convaincus de la rumeur. Ils s'appuient sur les propos de Moritz Scharf, le fils du chef, qui vient de tourner le dos à la communauté. Mais ceux-ci ont été obtenus dans la violence. Le baron Ónódy, politicien antisémite, et le juge d'instruction Bary ont là des raisons suffisantes pour accuser les Juifs. Bien qu'il n'y ait aucun élément prouvant le meurtre, des pogroms ont lieu. Ils sont d'autant plus violents lorsqu'on retrouve le corps d'une jeune fille qui s'est noyée dans un étang dont on croit qu'il s'agit d'Esther. Les antisémites veulent convaincre la mère d'Esther qu'il ne s'agit pas de sa fille puisque les Juifs l'auraient saignée, et se regroupent pour aller brûler la synagogue.
Le procès commence avec l'entrée de l'avocat chrétien-libéral Eötvös. Il démonte les intérêts des antisémites et les pressions qui ont été faites pour avoir les propos accusateurs, l'instruction à mauvais escient, et obtient l'acquittement.
Le film s'inspire de l'affaire de Tiszaeszlár. Le , Eszter Solymosi, la fille de 14 ans d'un paysan catholique, disparaît. La rumeur accuse un meurtre rituel pour la Pâque juive. Cette rumeur est soutenue par les politiciens antisémites Géza Ónódy et Gyözö Istóczy. Début , la mère d'Esther déclare sa disparition. À la suite de cela, on interroge sous la contrainte les enfants de la famille juive Scharf, âgés de quatre et cinq ans. En Hongrie se développe une hystérie antisémite. Le procès a lieu le et finit par un acquittement.
Le film s'inspire du roman Prozess auf Tod und Leben de Rudolf Brunngraber qui collaborera à l'adaptaion en scénario.
Autour du film
La première mondiale du film a lieu le à Zurich et la première autrichienne, le à Vienne. Après l'autorisation de l'autorité militaire alliée le à Hambourg, la première en Allemagne a lieu le à Berlin-Ouest.
Le producteur Johann Alexander Hübler-Kahla(de), qui a produit le film par sa propre compagnie, a été la victime de l'antisémitisme du régime nazi, en raison de ses origines à moitié juives, et ne pouvait plus produire de film depuis 1936.