Le film est basé sur le livre The Fighting Prince of Donegal de Robert T. Reilly qui s'inspire de la vie du prince irlandais Hugh Roe O'Donnell (1572-1602).
Synopsis
Dans les années 1580, le jeune prince irlandais "Red" Hugh O'Donnell accède au trône de Donegal à la mort de son père. Cette ascension fait progresser l'histoire dans le sens d'une prophétie irlandaise qui promet l'indépendance vis-à-vis des lois anglaises et Élisabéthaines. Les seigneurs O'Donnell y voient une occasion de repousser les envahisseurs par la force. Mais Hugh les convainc de d'abord se regrouper avec les autres clans de l'île avant d'attaquer afin d'augmenter leur force.
Alors qu'il se prépare pour la bataille, O'Donnell courtise la belle Kathleen McSweeney afin de lier son clan à d'autres clans de l'île.
Le studio Disney a une tradition de production de film au Royaume-Uni depuis 1948 avec la création d'un studio Walt Disney British Films Ltd pour le film L'Île au trésor (1950)[7]. Malgré un arrêt temporaire à la suite du mauvais résultat du film Échec au roi (1953)[8] les productions en Europe persistent comme avec Émile et les Détectives (1964)[9] et Disney décide de réaliser à nouveau un film d'action en Grande-Bretagne pour reproduire le succès de La Rose et l'Épée (1953)[1]. Le film est très proche de Échec au roi dans l'esprit comme pour l'intrigue mais selon Leonard Maltin, il le surpasse de beaucoup[1]. Prévu à l'origine comme un téléfilm, Le Prince Donegal est à la place sorti au cinéma[2].
Le scénario bien que romancé est basé sur des faits réels impliquant le prince du comté de Donegal, Red Hugh et relaté dans un livre de Robert T. Reilly[4]. Disney confie la réalisation du film à Michael O'Herlihy, un Irlandais ayant officié sur plusieurs séries télévisées[10]. Le producteur Hugh Attwooll souhaite que le film soit tourné en Irlande dans la ville de Donegal mais en voyant le château il y voit une pile de gravats[2],[NB 1]. Attwooll propose alors un site en Écosse mais la logistique pour y tourner était trop difficile et coûteuse[2]. À la place le château de Donegal, un autre château et la ville de Dublin ont été reconstruits aux Pinewood Studios[2]. Maurice Carter a reconstruit deux châteaux séparés et Dublin au XVIe siècle avec les donjons, les douves, les escaliers, les remparts et quelques rues adjacentes[2]. À l'instar des précédentes productions britanniques de Disney, Le Prince Donegal profite d'un budget généreux avec des décors intérieurs détaillés complétant les magnifiques extérieurs[10]. Le décorateur Alan Evans a par exemple passé plusieurs mois sur une tapisserie que l'on ne voit qu'une minute à l'écran[2].
L'action est mise en scène de façon à maximiser l'impact sur le spectateur et le duel final rappelle profondément celui d'Errol Flynn et de Basil Rathbone dans Les Aventures de Robin des Bois (1938)[10]. La scène la plus importantes est celle du banquet de la famille MacSweeny dans son château qui a pris trois jours de tournage et nécessité 200 figurants[2]. Pour ajouter du réalisme, la nourriture est réelle au lieu d'utiliser des accessoires de cinéma et la musique jouée durant le banquet est inspirée de O'Donnell Abu, un chant traditionnel irlandais du XVIe siècle[2].
Le Prince Donegal ne fait pas un carton à sa sortie mais permet toutefois au studio Disney de poursuivre son rythme de production[10]. Le film a été diffusé à la télévision dans l'émission The Wonderful World of Disney sur NBC en trois épisodes, le 1er octobre, 8 octobre et [12].
La prestation de Susan Hampshire dans Les Trois Vies de Thomasina (1964) a été tellement appréciée par le studio Disney qu'il signe à nouveau avec l'actrice deux ans plus tard pour Le Prince Donegal[13]. À l'opposé, le scénariste Robert Westerby signe avec Le Prince Donegal sa dernière participation à une production Disney après Les Trois Vies de Thomasina (1964) des épisodes de L'Épouvantail et de Zorro car il meurt en 1968 d'une attaque cardiaque[2].
Les critiques se répartissent en deux camps, ceux qui apprécient simplement le film et ceux qui ne trouvent rien d'autre à redire qu'une distorsion de l'histoire[10]. Le magazine Variety considère que le film est insipide et un créateur de clichés offrant peu d'intérêt pour les ados[10]. Time écrit que ce nouveau film transforme un Irlandais batailleur en un Prince Vaillant suffisant et sa carrière politico-militaire en une bande dessinée colorée[10]. Howard Thompson du New York Times évoque une jolie petite aventure et Judith Crist du New York Herald Tribune propose ce film aux Irlandais et aux enfants qui ne résistent pas devant un bon combat de cape et d'épée au XVIe siècle[10].
Pour Leonard Maltin, Le Prince Donegal est un film de cape et d'épée haletant et passionnant avec un jeune et fringant héros, une belle héroïne, un ignoble méchant, dans une atmosphère haute en couleur suivant une histoire simple ou les bons gagnent sur les méchants[10]. Mais la longueur du film, 112 minutes, fait ironiser Maltin sur le fait que durant ce laps de temps deux évasions du château de Dublin aurait été possible[10]. Maltin indique que la seule erreur du film se situe dans le scénario, trop long qui aurait gagner à être couper de certaines scènes[10]. Pour John West c'est un bon film d'aventure avec de l'humour et de l'action[2]. Peter McEnery y joue un héros bien campé mais le scénario ne permet pas à sa partenaire Susan Hampshire de montrer son talent[2]. West indique que malgré une production au milieu des années 1960, Le Prince Donegal est un retour au film de cape et d'épée produits par le studio Disney dans les années 1950[2]. Dave Smith écrit que Le Prince Donegal est le premier de film de cape et d'épée depuis L'Enlèvement de David Balfour (1960)[4].
Notes et références
Notes
↑Le château n'a été restauré que dans les années 1990 avec la reconstruction des planchers et des toitures pour la partie bastion du XVe siècle, l'aile supplémentaire du XVIIe siècle n'a pas été rénovée.