Le restaurant est à ses débuts en 1784, dans les jardins parisiens du Palais-Royal, un café chic, à la mode, nommé le Café de Chartres. Sous la Révolution, Danton, Marat ou encore le duc d'Orléans ont compté parmi les clients, alors que Mademoiselle Montansier a son salon au premier étage[1].
Le chef-cuisinier Laguipière sera le chef de cet établissement très connu du quartier du Palais-Royal, vers la fin du XVIIIe siècle. Laguipière créa une soupe de citrouille qui garda son nom. C'est à un trio de généraux, Murat, Bessière et Daumesnil, qu’il proposa cette soupe au potiron, qui acquit une réputation sous le nom de la soupe de Laguipière[réf. souhaitée].
En 1820, à l’initiative de son nouveau propriétaire, Jean Véfour (1784-1841), né à Saint-Just-en-Bas (Loire)[2], le café devient un restaurant somptueux et le meilleur endroit gastronomique de Paris ; son nom est changé en Véfour. Pendant près d’un siècle, le restaurant est le rendez-vous du Tout-Paris politique et artistique. Bonaparte (une plaque indique la table qu'il occupait), Joséphine de Beauharnais, Mac Mahon, George Sand, Lamartine, Victor Hugo, et d'autres font partie de ses clients réguliers.
Le , M. Baptista[Qui ?] cède son bail à M. Sakar, qui maintiendra le restaurant en activité jusqu'en 1940. Le , le bail est repris par Louis Vaudable, propriétaire du célèbre Maxim's, admiré du public gastronomique, qui décide de rattacher le Véfour au restaurant de la rue Royale et de lui donner toute la splendeur de chez Maxim’s.
Aidé de Colette de Jouvenel, la fille de l’écrivain Colette, Louis Vaudable ne néglige rien pour attirer sa clientèle. Les salles du Grand Véfour sont redécorées, le mobilier et la vaisselle reconstitués et la cuisine retrouve le luxe et le raffinement du temps de sa splendeur. Mais le succès ne revient pas.
Le , l'entrée, les deux salles du rez-de-chaussée avec leurs décors et plafonds peints, ainsi que deux panneaux peints remontés dans la salle de l'entresol, sont inscrits aux Monuments historiques.
Au printemps 2021, après le troisième confinement, le restaurant rouvre en proposant des plats aux prix plus abordables et en ajoutant une terrasse dans la galerie attenante (60 places) et dans une partie du jardin (40 places)[10].
Étoiles au guide Michelin
En 1953, Raymond Oliver obtient trois étoiles Michelin, qu’il gardera pendant trente ans.
En , Guy Martin obtient à nouveau la troisième étoile, que Le Grand Véfour conservera jusqu’en 2008, où il repasse à deux étoiles[5]. En 2021, il les rend.
Références
↑Isabelle Calabre, « Palais-Royal : on joue, boit et lutine… », p. 21, in « Votre quartier sous la Révolution », Le Nouvel Obs - Paris - Île-de-France, n° 2213, semaine du 5 au 11 avril 2007, p. 12-21.
↑Stéphane Durand-Souffland, « Quand Henriette Caillaux assassinait le directeur du Figaro », Le Figaro, , p. 16 (lire en ligne).
↑« Demain, au cabaret littéraire du Caméléon, 146, boulevard du Montparnasse, sous la direction du maître-gueux Rapellin, fondateur, reprise du Pot-au-Feu Goguette, des gueux mélomanes d'antan, qui eut tant de succès chez Véfour », La Presse, no 6018, 5 avril 1922, p. 2, 2e colonne, rubrique Petites nouvelles.