Par de nombreux voyages dans le temps, le héros nous livre des fragments de sa vie dans une chronologie éclatée où le point de vue subjectif est au cœur du récit.
Le thème : cette « dramatique » ne raconte pas une histoire au sens traditionnel de ce terme. Elle fait se succéder, dans un ordre hors chronologie, mais qui obéit à certaines associations d’images ou de thèmes, des fragments importants de la vie du narrateur, Manuel, un réfugié politique espagnol mêlé à la Résistance française pendant l’Occupation. Bien que toujours présent par la voix (dialogue ou commentaire), le héros ne se montre que jeune à l’écran. Il revit et commente en voix « off » le grand voyage au bout de l’horreur qu’il effectue, avec un groupe de déportés entassés dans un wagon plombé, à destination d’un camp de concentration en Allemagne. »
La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 29 - : « Images de “l’indicible”, celles des camps, mais aussi regards forts sur l’engagement et le refus, c’est-à-dire celui de la Résistance avec le très beau film de Jean Prat, Le Grand Voyage qui retrace l’itinéraire de Manuel, réfugié politique espagnol, en réalité celui de Jorge Semprún. »
La bibliographie du documentaliste – , SCÉRÉN-CRDP Nord Pas-de-Calais : « Adaptation du livre de l'écrivain espagnol Semprún, témoignage de son expérience de la déportation et des camps. Le thème, la notion de « voyage" » ont au cœur du récit, sous la forme d'allers-retours nombreux entre l'avant - l'après, présent et passé, ici et ailleurs... pour croiser les lieux, les moments, les personnages, les regards et les perceptions d'une même histoire vécue de manière multiple et différente. Le film permet aussi de travailler sur le langage cinématographique, en particulier la mise en images du point de vue et de la subjectivité : le récit se déroule presque entièrement dans un lieu clos, et le narrateur n'apparaît jamais à l'écran, dans une chronologie des événements totalement éclatée. »