Le Conseiller secret est initialement publiée dans la revue russe Temps nouveaux, numéro 3657, du , signée An.Tchekhov[1].
Résumé
En 1870, ma mère Klavdia Arkihipovna reçut une lettre de son frère Ivan lui annonçant sa venue pour l’été. Ne pouvant pas, pour raisons financières, prendre ses congés d’été à l’étranger pour soigner son foie malade, il allait les passer chez nous.
Ivan est conseiller secret[2] dans la table des rangs, et la venue d’un si haut personnage dans la maison est source de bien des tracas pour les habitants : lavage de la maison, badigeonnage des murs en blancs, nouveau costume pour moi et Pobédimski mon percepteur, migraines à répétitions pour ma mère.
Ivan arrive. C’est un homme simple, presque un vieillard, que la vie à la campagne enchante, du moins au début. Les premières semaines, il s’enferme pour travailler, mais peu à peu il se joint à nos soirées. Il est visiblement sensible aux charmes de Tatiana, la femme de notre intendant, et voudrait la ramener avec lui à Saint-Pétersbourg. Son mari Fiodor ne l’entend pas ainsi. Cela se termine par une altercation où mon oncle doit quitter la pièce, et Pobédimski a le bras cassé par Fiodor.
Puis, c’est la visite inopinée du gouverneur. En son honneur, on massacre pour le dîner tous les animaux de la basse-cour. Le lendemain, Ivan reproche à ma mère sa conduite avec le gouverneur, et les sauces qui ont été servies. Ma mère n’en peut plus. Elle donne à son frère les trois mille roubles qu’il lui faut pour partir à l’étranger.
Sur le quai de la gare, il ne me reconnaît pas, mais je me souviendrai de ses « Dieu m’est témoin ».