En 1985, Alex Jordan, André Lejarre, Noak et des amis aménage un local commercial en plein cœur du quartier de Belleville à Paris, au 43 rue des Couronnes. Ils retrouvent une ancienne enseigne "Le bar Floréal", qui devient le nom de l'association[3].
Un projet de OPHLM Montluçon sur la réhabilitation de la cité Dunlop, commandé à Grapus, réunit pour la première fois Alex Jordan, Noak et André Lejarre. Dès ce premier projet collectif, une pratique singulière voit le jour. Plus que de « prendre » des photographies, il s'agit de les restituer dans un dialogue, un échange avec ceux qui ont participé à la démarche du photographe.
Un collectif en constant devenir, controverse, crise
Le crédit des photographies diffusées par le bar Floréal reste collectif jusqu'en 1989. Jusqu'en 2002, les droits d'auteurs reversés aux photographes sont forfaitaires dans un souci de partage complet des recettes. Ce fonctionnement collectif généreux crée pourtant des tensions entre les photographes qui ne travaillent pas tous au même rythme. 17 photographes vont rejoindre le groupe au fil des ans. Certains vont rester jusqu'au bout en 2015, d'autres préféreront poursuivre leur propre route après un passage plus ou moins long, toujours fertile en créations, en controverses et en crises.
L’identité du bar Floréal s’est construite à partir de deux idées fortes : la création d’une galerie non-commerciale dans le quartier populaire de Belleville, ouverte à la photographie et toutes autres formes d’expression artistiques et un long parcours dans lequel le questionnement sur le réel, dans sa dimension documentaire et sociale, se marie avec la recherche constante de qualité plastique. Le bar Floréal s'est situé à la croisée entre création, production d’information et interaction sociale. Un grand nombre de reportages et d’actions photographiques ont ainsi été signés, ensemble ou individuellement, en association régulière avec des écrivains, conteurs, sociologues, journalistes, graphistes, musiciens, preneurs de sons, habitants… Chaque projet donne lieu à une restitution publique, projection, trace imprimée… là encore, sous une forme chaque fois différente[réf. nécessaire].
Est-ce que tout le monde est là, (Jean-Pierre Vallorani), 2001
Les vacances on y droit, (Jean-Luc Cormier, Nicolas, Frémiot, André Lejarre, Olivier Pasquiers, Jean-Pierre Vallorani, textes de Maries Desplechin et Eric Holder), 2001.
Le , le collectif est mis en liquidation. À cette date, le collectif comptait douze membres et vingt-et-un photographes au total avaient participé au collectif au cours de ses 30 ans d'existence[4].
Notes et références
↑Éric Karsenty, « Génération floréale », sur www.fisheyemagazine.fr, (consulté le )