Les magazines de l'époque soulignent abondamment le caractère spectaculaire de cette production, inhabituel dans le cinéma espagnol, pas même pour Alba de América(es), de Juan de Orduña, qui avait dû être tourné à la fin avec de sévères restrictions de budget. Quatre-vingt deux scènes de décor, des scènes extérieures filmées en Terre Sainte... Rafael Gil y déplace une équipe pendant l'été 1953 pour quelques longs plans. Une distribution remarquée, et surtout une approche originale : l'histoire de Jésus du point de vue de Judas. Le journaliste Barreira affirme dans son compte-rendu : « Jamais un film aussi gigantesque n'a été présenté en Espagne, un étalage qui était requis par le thème traité, celui de la Crucifixion du Christ ».
L'idée de mettre en scène le drame de Judas (déjà traité dans Le Judas, réalisé en 1952 par Ignacio F. Iquino, mais au cœur d'un récit de la Passion, tourné dans une ville de Catalogne) remonte à l'été 1952. Escrivá présente le projet à United Artists, qui le reçoit bien, garantissant une distribution large dans les pays d'Amérique. Une telle garantie a permis de ne pas regarder à la dépense pour organiser des décors spectaculaire à la Cecil B. De Mille. Bien qu'en noir et blanc, El beso de Judas a des accointances avec la version de la vie du Christ de Julien Duvivier dans son Golgotha de 1935.