Le Bâtisseur d'empires du Calisota

Le Bâtisseur d'empires du Calisota
11e épisode de la série La Jeunesse de Picsou
Auteur Keno Don Rosa

Personnages principaux Balthazar Picsou
Époque de l’action 1903-1930

Pays Drapeau du Danemark Danemark
Langue originale États-Unis (Calisota, Drapeau de l'État de New York New York),
Afrique,
Moyen-Orient,
Drapeau de l'Empire ottoman Empire ottoman,
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas,
Arctique,
Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Caraïbes
Amérique du Sud
Mandat britannique de Mésopotamie
République de Chine
Îles du Pacifique
Titre original Verdens rigeste and
Autres titres The Empire Builder from Calisota
Éditeur Egmont
Première publication 1994
Nombre de pages 24
Albums de la série

Le Bâtisseur d'empires du Calisota est une histoire en bande dessinée de Keno Don Rosa. Elle est le onzième et avant-dernier épisode de La Jeunesse de Picsou. Elle met en scène Balthazar Picsou et ses sœurs, Matilda et Hortense.

Synopsis

Entre 1909 et 1930, Picsou parcourt le monde entier pour faire des affaires, fonder des entreprises, contrôler ses empires économiques. Mais, en 1909, à Donaldville, ses sœurs sont lasses de gérer sa fortune dans le coffre-fort ; elles voudraient voir le monde. Elles suivent Picsou au cours d'un voyage en Afrique au cours duquel celui-ci va commettre son unique mauvaise action pour accaparer les terres d'une tribu vaudoue.

Elles retournent à Donaldville, pendant qu'il continue à parcourir le vaste monde, allant du Titanic au pôle Nord, en passant par la Russie, les opportunités ne cessant de se succéder, repoussant à son retour à Donaldville jusqu'en 1930. Accueilli en triomphe par la ville et par sa famille, Picsou, aigri par des années de voyages à travers la planète, se comporte alors de manière odieuse et chasse les siens de son coffre. Laissant éclater sa colère, Hortense lance un ultimatum à son frère et menace qu'il ne les reverra plus jamais s'il ne présente pas ses excuses. Après quelques instants, celui-ci s'élance pour les rattraper mais s'aperçoit qu'il est désormais l'homme le plus riche du monde et en oublie tout le reste. Hortense, Rodolphe, Mathilda, Della et Donald quittent le coffre. Picsou ne reverra son neveu Donald (âgé de dix ans et dont il vient de faire la connaissance) que 17 ans plus tard, à Noël 1947.

Fiche technique

  • Histoire n°D 93288.
  • Éditeur : Egmont[1].
  • Titre de la première publication : Verdens rigeste and (danois); Världens rikaste anka (suédois) Verdens rikeste mann (norvégien).
  • Titre en anglais : The Empire Builder from Calisota.
  • Titre en français : Le Bâtisseur d'empires du Calisota.
  • 24 planches.
  • Auteur et dessinateur : Keno Don Rosa.
  • Premières publications : Anders And & Co (Danemark), Kalle Anka & Co (Suède) et Donald Duck & Co n°15 à 17/1994, .
  • Première publication aux États-Unis: Uncle Scrooge n°295, 1995.
  • Première publication en France : Picsou Magazine n°287, .

Références à Carl Barks

Les références à Carl Barks sont nombreuses puisque Don Rosa s'est servi des récits que Picsou fait de ses aventures passées dans les histoires dessinées par Barks. Don Rosa revient ainsi sur les éléments essentiels de certaines histoires classiques de Barks :

  • les actions cachées dans un mur fait de bouteilles de verre dans le Nevada pour échapper aux McVipère ;
  • en Afrique, la seule mauvaise action de Picsou contre le village du sorcier vaudou, Houla Lala, qui se vengea en lançant aux trousses de Picsou Bombie le zombie que Donald dut affronter par la suite dans une histoire de 1949 ;
  • la trouvaille et la perte du rubis à rayures (ou rubis strié) sont racontées.

Don Rosa raconte l'apparition dans l'univers de Picsou de plusieurs personnages :

  • la secrétaire Miss Frappe, une des nombreux employés embauchés par les sœurs Picsou ;
  • Donald et sa sœur Della, enfants, font une apparition, lors du retour de leur oncle à Donaldville.

Sur l'univers établi par Carl Barks

La fin de cette histoire permet à Don Rosa de relier sa biographie de Picsou à l'apparition de ce personnage sous la plume de Barks dans Noël sur le mont Ours en 1947 dans une aventure de Donald. Picsou, en refusant de montrer quelque amour ou reconnaissance que ce soit à sa famille, coupe tout lien avec les siens. Il va s'isoler petit à petit, jusqu'à ce jour de Noël 1947, où il invitera son neveu à passer le réveillon dans un chalet pour tester son courage.

Don Rosa commence à creuser l'ambivalence du personnage de Picsou entre l'avare sans cœur et le frère honnête. Tout au long de ces années d'enrichissement et d'aventures solitaires, les deux caractères se confrontent régulièrement. Néanmoins, pour montrer que la victoire du cœur d'argent sur le cœur d'or n'est pas sûre, Don Rosa ne marqua pas l'habituel mot « FIN », mais : « Ce n'est pas fini ! ». Dans une histoire postérieure à la publication de celle-ci, La Harpie de la percée de la Culebra, il insistera à nouveau sur cette évolution de Picsou.

Donald, pour sa première apparition dans la vie de Picsou, montre son célèbre mauvais caractère, mais également, une pertinence dans ces actes : il botte les fesses de son oncle après l'injuste colère de celui-ci.

Le fil rouge sur les 27 années de pérégrinations du magnat à travers le monde est sa rencontre régulière avec le zombie lancé par le sorcier Houla Lala par vengeance, qui le suit où qu'il aille. Il finira par s'en débarrasser temporairement en cédant à contrecœur son rubis à un sorcier sur une île du Pacifique, qui en échange neutralisa le zombie pour une trentaine d'années.

En échappant à des bandits à Bagdad, il chute dans un des wagons de son train qui transporte sa fortune à travers l'Asie. Il découvre ainsi par hasard son don pour nager dans son argent liquide, ce qui deviendra par la suite son sport favori, qu'il pratique régulièrement dans la série.

En Mongolie, il se retrouve à devoir appeler à l'aide pour transporter sa fortune. Par ruse, il se déguise donc en marchand de litchis (qui servent à camoufler son argent) et propose à des bandits de l'aider à transporter sa cargaison en échange d'informations sur le moyen d'attaquer le convoi de Picsou. Ceux-ci ne se doutent donc pas que le magnat et l'inconnu ne font qu'un et l'aident à leur insu à transporter sa fortune. Cette ruse sera réutilisée par le milliardaire par la suite[1].

Références historiques et culturelles

Don Rosa reconstitue le plus fidèlement possible les décors des pays d'aventure de cette époque : l'Afrique noire, l'exploration des pôles par Robert Peary. Il fait même vivre le naufrage du Titanic à Picsou, ce qui semble lui avoir donné ensuite l'idée de devenir chasseur d'épaves.

Néanmoins, il détourne le contexte révolutionnaire de la rencontre entre Picsou et le tsar Nicolas II de Russie pour lancer son héros dans la quête du rubis strié et laisser place à l'humour.

Sur le tableau du « Top 150 des milliardaires » accroché dans un des bureaux du coffre, Picsou note qu'il a dépassé la fortune de William Randolph Hearst. Ce personnage a réellement existé et inspira le héros du film Citizen Kane d'Orson Welles, film dont Don Rosa reprit les premières scènes pour introduire le dernier épisode de la Jeunesse, « le Canard le plus riche du monde »[1].

Notes et références

  1. a b et c Don Rosa, « Foreword » [Avant-propos], dans The Life and Times of Scrooge McDuck, Gemstone Publishing, 2005, (ISBN 0911903968), page 4 : « At that point, my publisher, Egmont, interceded and volunteered me for the project » (« À ce moment-là, mon éditeur, Egmont, intercéda et me proposa pour le projet [d'écrire la biographie dessinée de Picsou] »).

Lien externe