Les leçons de ténèbres pour le Mercredi saint ont été écrites par François Couperin pour les liturgies de la semaine sainte de 1714 à l'abbaye de Longchamp. Elles reprennent le texte des lamentations de Jérémie, issu de l'Ancien Testament où le prophète déplore la destruction de Jérusalem par les Babyloniens. Dans la tradition catholique, elles symbolisent la solitude du Christ abandonné par ses apôtres.
Celles de François Couperin sont au nombre de trois, écrites pour des religieuses de l'abbaye royale de Longchamp, alors connues comme talentueuses musiciennes. Le compositeur en aurait composé, au moins partiellement, six autres : trois pour le Jeudi saint et trois pour le Vendredi saint[1]. Ces six dernières n'ayant jamais été éditées, elle ne nous sont malheureusement jamais parvenues.
Concernant celles du Mercredi saint, les deux premières font appel à une voix seule, cependant que la troisième, écrite pour deux voix de dessus, est regardée par les musicologues comme l'un des sommets de l'art vocal de l'époque baroque. Dans cette dernière, les deux voix se mêlent en de somptueuses vocalises, appogiatures, ornements, et dissonances, tout en demeurant dans une atmosphère de recueillement.
Catherine Greuillet et Isabelle Desrochers, avec Olivier Vernet à l'orgue (1999, Ligia)
Robin Blaze(en) et Daniel Taylor, contre-ténors, avec Laurence Cummings à l'orgue et Jonathan Manson à la basse continue, Theatre of Early Music (2005, BIS).
↑"Je ne donne à présent que les trois du premier jour, n'ayant pas assez de temps d'ici Carème pour faire graver les six autres" Préface par Couperin des trois Leçons de Ténèbres pour le Mercredi Saint. - Laurence Boulay