Il a joué, entre autres, avec Pierrick Pédron, Julien Lourau, Jérôme Sabbagh ou Miguel Zenón. Le critique de jazz Michel Contat dit de lui : « Si la scène française du jazz est passionnante aujourd'hui, elle le doit pour une bonne part au pianiste Laurent Coq[1]. » Imprégné du jazz New-Yorkais contemporain, il est reconnu sur la scène américaine[2].
Biographie
Jeunesse et débuts
Laurent Coq commence à jouer du piano sur le clavier que son frère utilisait pour s'accorder[3]. À ses 7 ans, il commence à étudier avec Françoise Hunziker, avant d'entrer au Conservatoire National de Musique d'Aix-en-Provence trois ans plus tard[4], dans la classe de Mlle Courtin, qui fut la professeure d'Hélène Grimaud[3].
En 1988, son diplôme de conservatoire en poche, il part à Paris étudier le jazz au Centre d'informations musicales, à l'époque la première école de jazz en France[3]. Il commence à jouer, notamment dans la formation du saxophoniste Patrick Bocquel, qui remporte plusieurs dont celui de Jazz sous les pommiers en 1993[3].
Grâce à la bourse d'études Lavoisier du Ministère des Affaires étrangères[3], il part en 1994 étudier à New-York avec Mulgrew Miller, John Hicks et Bruce Barth. Il enregistre ses deux premiers disques, Jaywalker (1997) et Versatile (1999)[5], sous la direction artistique de ce dernier[3].
Années 2000
En 2000, Laurent Coq s'installe à New York. Il joue notamment dans le groupe de Sarah Morrow[3].
Il monte en 2001 le Laurent Coq Blowing Trio, un trio original avec deux saxophonistes, Olivier Zanot et David El Malek, pour lequel il compose un répertoire original[6]. Le trio sort deux disques (Live @ the Duc des Lombards, 2001, Grand Prix Charles Cros ; The Things To Share, 2006).
En il improvise avec la danseuse et chorégraphe japonaise Toshiko Oiwa à la Chaufferie de St Denis. Ils renouvellent l'expérience plusieurs fois, notamment en 2009 au conservatoire de Montreuil.
Il crée un duo guitare/piano avec le guitariste Ralph Lavital, un ancien élève de Laurent Coq à l'EDIM[14]. Les deux musiciens enregistrent Dialogue (2013), sur lequel se joint le chanteur Nicolas Pelage.
En 2015 paraît The Lafayette Suite, avec Walter Smith III[2]. L'album s'inspire du Marquis de Lafayette, ce jeune aristocrate français parti à 19 ans en 1777 se battre contre les Anglais aux côtés des insurgés américains. Le projet a bénéficié d'une bourse FAJE (French American Jazz Exchange) qui a permis au musiciens de se concentrer pendant un an sur cette musique[15],[16]
En 2016, il participe au projet At Barloyd's, enregistrant neuf pianistes en piano solo[17].
En 2017 paraît sur le label à financement participatif Jazz&People Kinship. C'est son second album en piano trio depuis Spinnin' (2004) ; il est accompagné du contrebassiste Joshua Crumbly et du batteur Johnathan Blake. L'album présente onze compositions originales que Coq a écrites en hommage à des camarades musiciens[18], comme Mark Turner, Miguel Zenón, Sandro Zerafa, Jérôme Sabbagh ou Guillermo Klein[19]. Les titres des morceaux, quasiment tous composés par Coq, ont été donnés au hasard[20].
En 2019 paraît Bwa codirigé avec le guitariste Ralph Lavital, avec qui Laurent Coq a déjà enregistré Dialogues. Le disque est enregistré à la Maison des Artistes de Chamonix avec le bassiste Swaéli Mbappé et le batteur Tilo Bertholo. L'album a bénéficié d'un financement participatif sur KissKissBankBank[21],[22].
Enseignement
Laurent Coq enseigne à l'EDIM depuis 2005[23]. Il est également professeur au conservatoire de Pontault-Combault depuis 2015[23].
Engagements et polémiques
En 2011, Laurent Coq lance un débat-polémique autour de l'état du jazz en France. Il regrette que les musiciens de jazz soient « coincés entre deux pôles qui ne comptent que peu d’élus : le jazz institutionnel type ONJ qui se doit d’être forcément « radical » et le jazz TV et TSF compatible, toujours plus édulcoré[19]. » Il regrette par exemple que de grands noms de la guitare jazz contemporaine, comme David Doruzka ou Nelson Veras, ne soient jamais diffusés sur TSF Jazz, qui prétend pourtant diffuser « du jazz 24h sur 24 », ainsi que la diffusion de concerts captés en club sans rémunération des musiciens[24]. Il déplore également que le jazz soit devenu une pratique si onéreuse (production, diffusion, attachés de presse, festivals à démarcher, etc.) que « les jeunes musiciens sont désormais issus de milieux très aisés pour une grande majorité d’entre eux », ce qui est pour lui une trahison de l'origine de cette musique[24].
En , Laurent Coq tient une réunion-débat à l'UMJ (Union des Musiciens de Jazz) aux Frigos à Paris, à laquelle participent de nombreux musiciens, mais aussi de nombreux acteurs de la scène musicale. Cette réunion appelle à des États généraux du Jazz. Fin 2011, un « Rapport d'étape sur la situation de la filière du jazz en France » est remis à Frédéric Mitterrand, alors ministre de la culture. Les cinq thèmes prioritaires définis sont l'insertion professionnelle, la diffusion, l'export, la structure économique et l'emploi, et enfin les disques et médias[27]. Aurélie Filippetti, successeuse de Frédéric Mitterrand, ne donne pas de suite à ce travail[28].
Le , Laurent Coq lance une pétition[29] contre la diffusion d'une émission sur la chaine YouTube Le Vortex de Arte intitulée « Comment le jazz est passé de populaire à « snob » ?? » avec la musicienne et créatrice de contenu @nalla.mp3[30], diffusée deux semaines plus tôt. Laurent Coq considère que cette vidéo constitue « une imposture intolérable, une injure insupportable à la musique que nous aimons et chérissons tant ». Cette pétition donne lieu à une campagne de harcèlement en ligne à l'encontre de @nalla.mp3[31].