Laure Beddoukh est la fille d'Isaac Beddoukh, Juif d’Algérie et d'Esther Gabriel Lyon, Israélite du Comtat. Elle rejoint Marseille avec sa mère peu de temps après sa naissance. En 1918, elle se marie avec Adolphe Julien, sous-lieutenant du 35e régiment d'infanterie coloniale. En 1931, elle refuse de suivre son mari appelé en Indochine[2].
Carrière d'enseignante
En 1905, Laure Beddoukh fonde une école commerciale qui forme des jeunes filles aux métiers de secrétaire, sténodactylographe et comptable, après avoir obtenu deux ans plus tôt leur brevet de capacité pour l'enseignement primaire[3]. En 1912, elle fonde l'Alliance des jeunes filles sténographes. Elle enseigne la sténographie dans différentes écoles de Marseille : à l'école Edgar-Quinet, à l’École pratique de commerce et d'industrie de jeunes filles ou encore à la Bourse du travail.
Durant dix années, elle participe à la rédaction du Petit Provençal en tenant la chronique « Feuillets féministes ». Elle signe 250 articles promouvant l'émancipation politique des femmes, notamment à travers le droit de vote, ainsi que le travail féminin, pour donner à celles-ci une plus grande indépendance. Elle se bat également pour l'égalité des droits et des salaires, la liberté d'entrée dans les syndicats, l'accès à l'instruction et à tous les domaines professionnels. Pour aider les femmes à s'émanciper, elle fonde des organisations culturelles, ménagères et sportives[3] dont le Foyer-guide féminin de Marseille (1929)[5].
En 1923, Laure Beddoukh est une des premières adhérentes de l'Union féminine pour la société des nations. Au cours de sa vie, elle fonde l'Alliance des jeunes filles sténographes (1912), le premier Club féminin de Marseille (1924) et le Soroptimist Club de Marseille (1929)[2].
Le , Laure Beddoukh échappe à une rafle grâce à Germaine Poinso-Chapuis. Elle part à Lyon, rejoindre sa fille, Françoise Seligmann, entrée dans la résistance. Elle s'installe ensuite à Paris, où elle meurt en 1970[6].