Le nom lakon provient de la région où il est parlé, la zone sud-ouest de l'île de Gaua, nommée Lakon dans cette langue. La même région est nommée Lakona en langue mota voisine — ce qui est reflété dans le nom Lakona Bay sous lequel certaines cartes européennes désignent la baie qui borde la côte ouest de Gaua[3]. C’est ainsi que la langue lakon a parfois été désignée, dans la littérature, sous le nom de Lakona.
Les dialectes du lakon comprenaient le qatareu (qätärew), le vurē, le togla[4]. Par ailleurs, l’olrat, malgré une relative intercompréhension avec le lakon, en diffère suffisamment pour être considéré une langue à part – éteinte depuis 2009, supplantée par le lakon[5].
Phonologie
Les conventions orthographiques utilisées pour écrire le lakon sont présentées dans les tableaux ci-dessous, à côté du symbole en alphabet phonétique international.
Voyelles
Parmi les langues du Vanuatu du nord, le lakon est la langue qui comporte le plus de phonèmes vocaliques[6], avec seize voyelles : huit brèves et huit longues[3].
Le lakon a 16 phonèmes consonantiques, dont des consonnes labiales-vélaires avec un relâchement spirant en [w], courantes dans les langues de la région[3].
Le coup de glotte apparaît automatiquement au début des syllabes commençant par des voyelles dans les mots lexicaux, comme dans ’ät’ätä [ʔæt.ʔætæ], forme rédupliquée du verbe « voir, regarder ».
Grammaire
Pronoms personnels
Le lakon distingue quatre nombres ; il fait également la distinction entre le « nous » exclusif et inclusif, mais ne différencie pas les genres (ni peut signifier aussi bien « elle » que « il »)[3].
(en) Alexandre François, « Unraveling the history of the vowels of seventeen northern Vanuatu languages », Oceanic Linguistics, University of Hawaiʻi Press, vol. 44, no 2, , p. 443–504 (ISSN0029-8115 et 1527-9421, lire en ligne)
(en) Alexandre François, « Social ecology and language history in the northern Vanuatu linkage: A tale of divergence and convergence », Journal of Historical Linguistics, Benjamins, vol. 1, no 2, , p. 175-246 (ISSN2210-2116 et 2210-2124, DOI10.1075/jhl.1.2.03fra, lire en ligne).
(en) Alexandre François, « The dynamics of linguistic diversity : Egalitarian multilingualism and power imbalance among northern Vanuatu languages », International Journal of the Sociology of Language, vol. 214, , p. 85–110 (ISSN0165-2516 et 1613-3668, DOI10.1515/ijsl-2012-0022, lire en ligne)