XVIe siècle : la chronique de cinq générations d'une famille de paysans pauvres au Japon. Dans une époque traversée par de continuelles guerres civiles, le fils aîné se met au service d'un seigneur de la guerre. Ses autres frères le suivent afin d'échapper à leur condition misérable.
Comme dans Narayama Bushiko (1958), Fuefukigawa est empreint d'une riche théâtralité, soutenue par l'usage de la couleur qui évoque les estampes japonaises. Dans les scènes de batailles, Kinoshita use d'images fixes qui stoppent et suspendent l'action. En 1960, une telle technique semblait neuve, mais, en réalité, elle se rapprochait du kamishibai, théâtre d'ombres chinoises auquel fut parfois comparé, avec force mépris, selon Donald Richie, le cinéma de Kenji Mizoguchi[2].
De fait, comme pour La Harpe de Birmanie de Kon Ichikawa (1956) ou Ran de Kurosawa (1985), « on y voit plus de cadavres de soldats gisant dans leur sang que de téméraires combattants. »[3].
Ce qu'exprime le film, c'est l'inhumanité et le caractère dérisoire des combats livrés par les samouraïs en comparaison de la ténacité des paysans qui, « accrochés à leurs terres, s'entraident pour survivre. »[4].