Pour Boris Vian, l'argent se fait rare et au début de l'année , il décide de se consacrer entièrement à la chanson. Il est parolier tout d'abord, puis, faute d'interprètes, chanteur. Boris Vian commence à travailler sur La Java des bombes atomiques le . Conformément à l'une de ses habitudes, il compose tout d'abord une musique simple qu'il qualifie de « monstre musical » sur laquelle il écrit les paroles, puis confie ces paroles à Alain Goraguer, qui produit la composition finale. La chanson est proposée aux Frères Jacques, qui la refusent. Boris Vian enregistre donc lui-même la chanson fin , et l'inscrit au tour de chant dans lequel il se produit aux Trois Baudets[1] jusqu'au , puis lors de sa tournée en France jusqu'au . Les représentations reprennent ensuite aux Trois-Baudets, du au [2].
Thème
Boris Vian, après avoir exprimé son combat libertaire et antimilitariste dans sa chanson au ton grave Le Déserteur, évoque ici le danger atomique dans un registre humoristique, avec musique de fanfare et texte loufoque.
La chanson évoque un vieil oncle qui bricole dans son atelier une bombe atomique, qui n'a « qu'un rayon d'action de trois mètres cinquante ». Il résout le problème en l'inversant : au lieu d'augmenter la portée, il réduit la cible en réunissant les chefs d'État dans une cabane, et les élimine en la faisant exploser.
Jugé, il se défend :
« Messieurs c'est un hasard affreux
Mais je jur' devant Dieu
En mon âme et conscience
Qu'en détruisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
D'avoir servi la France
»
L'humour nait aussi des paradoxes. L'oncle qui a tué les chefs devient chef lui-même.
Réception
La Java des bombes atomiques paraît chez Philips sur un 45 tours intitulé Chansons impossibles[3], dont les autres titres sont Les Joyeux Bouchers, Le Déserteur et Le Petit Commerce. Un autre 45 tours intitulé Chansons possibles[4] regroupe La Complainte du progrès, Cinématographe, J'suis snob, On n'est pas là pour se faire engueuler. Les deux 45 tours sont ensuite réunis, signe d'une reconnaissance, en un 33 tours, Chansons possibles et impossibles.
Ces disques ne se vendent qu'à 500 exemplaires. Philips ne procède à aucun retirage, en raison de la réputation sulfureuse de Boris Vian liée à sa chanson Le Déserteur. Mais des copies illégales circulent rapidement[5].
Reprises
La chanson a été enregistrée par :
André Popp dans Elsa Popping et sa musique sidérante (),